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Une réjouissante bande d’acrobates

Mercredi 18 mai 2011. Chouf Ouchouf de Zimmermann & de Perrot, par le Groupe acrobatique de Tanger, au Théâtre de Chaillot. 

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Regarde, regarde encore ! C’est ce que veut dire Chouf Ouchouf, le titre du nouveau spectacle du duo suisse Zimmermann & de Perrot. Cette fois-ci, ils ont mis en scène le Groupe acrobatique de Tanger, douze acrobates (huit hommes et deux femmes) remplie-s d’énergie et d’humour. Regardons, puisque c’est ce que nous demande la pièce. Tant mieux, il y a plein de choses à voir.

Chouf Ouchouf, même si c’est difficile de le ranger dans une case, c’est ce que l’on pourrait appeler du cirque contemporain. Je prends une discipline classique (l’acrobatie de base, le main à main, les figures aux sol, les pyramides…), j’y rajoute du théâtre, de la musique, et j’en fais une histoire. Ou plutôt un petit monde à part.

La forme est on ne peut plus simple : t-shirt et pantalon en guise de costume, cinq boîtes géantes pour décor, pas de lumières spéciale, une musique qui alterne chansons d’aujourd’hui et chants arabes traditionnels. Pas besoin de grand chose finalement, pour un joli moment. Le début reste assez classique, avec une déferlante de figures acrobatiques, toutes plus rapides les une que les autres, et des pyramides improbables. Une fois une regard du public accroché par cette déferlante de virtuosité, en route pour un autre monde.

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Et c’est un endroit un peu spécial dans lequel évolue Chouf Ouchouf. C’est de vie quotidienne, entre un marché de Tanger, un joueur de bango, quelques petites saynètes de la vie de tous les jours, une allusion glissée ça et là au voile ou à la révolution. Ce sont aussi des moments plus étranges, où l’on ne sait pas bien où l’on est et ce qui s’y passe, mais ce n’est pas grave parce que c’est rempli de poésie. Les cinq boîtes géantes sont transformistes. Elles sont des maisons de Tanger, puis des formes aux portes qui claquent assez hostiles, enfin des endroits magiques où les acrobates disparaissent avant de réapparaître en équilibre sur les mains. Un vaste terrain de jeu qui devient tout ce que l’on veut, tant qu’on en a l’imagination.

Le tout reste un spectacle d’acrobatie avec ce que ça a de savoureux : voir des choses qui nous semblent totalement infaisables pour un corps humain réalisées de la façon la plus naturelle qui soit. Tous les artistes circassiens du monde doivent aimer ça : s’amuser à épater le public, mais vous n’avez-encore rien vu messieurs-dames. Tenir à douze dans une petite boîte ? Fastoche. Faire une pyramide de quatre étages en chantant ? Les doigts dans le nez. Enchaîner les saltos sur un trampoline et sauter jusqu’aux cintres ? Rien de plus simple. Multiplier les figures acrobatiques à la vitesse de l’éclair ? Aussi facile que de mettre un pied devant l’autre. 

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Une démonstration toujours aussi jouissive à regarder décidément, quelque soit l’âge, surtout quand on y rajoute de la poésie et de l’originalité. Une belle surprise, qui ne paye pas forcément de mine, mais qui se révèle pleine de charme. 

Chouf Ouchouf, au Théâtre National de Chaillot jusqu’au 21 mai 2011

Commentaires (1)

  • J’ai croisé par hasard 3 des acrobates et leur entraineur hier à Troca et cela m’a donné envie d’y aller. Et ce d’autant que j’ai vécu à Tanger.
    C’est rare les spectacles d’acrobatie.
    J’en avais vu un très beau à Shanghai il y a 2 ans, avec notamment un numéro de danse à 2 au bout d’un long fil qui les menait dans les airs…. Féérique !

    Merci pour ce billet!!

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