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Wiebo de Philippe Decouflé – Hommage à David Bowie

Après s’être arrêtée à Londres, l’exposition David Bowie is se pose à la Philharmonie du 3 mars au 31 mai. Et agrémentée pour son tour parisien d’un spectacle de Philippe Decouflé spécialement créé pour l’occasion, Wiebo. Un concert ? De la danse ? Du cirque ? Une performance ? Un peu de tout ça à la fois, en tout cas une expérience scénique passionnante, même pour moi qui n’ai qu’une connaissance basique de David Bowie (en gros, je peux dire qu’il est un musicien protéiforme et transformiste et j’arrive à fredonner cinq ou six de ses chansons).

Wiebo

Wiebo

15 tubes de David Bowie sont repris dans Wiebo, par les trois chanteuses Sophie Hunger, Jehnny Beth et Jeanne Added et six musiciens. Autour, dix artistes de Philippe Decouflé (danseurs-es, contorsionniste, circassien-ne-s…) représentent les multiples facettes du chanteur, qu’il n’a cessé de faire évoluer pendant ses 40 ans de carrière.

Il serait facile de tomber dans le piège de la pure illustration. Philippe Decouflé l’évite avec malice en construisant un show protéiforme et surprenant, s’inspirant de la musique et des ambiances des chansons pour développer tout un univers. Deux créatures s’envolent sur Heroes, un duo de gymnastes délicieusement 70′ et décalés se contorsionne, un couple danse s’embrase, des créatures grimées des grands looks de David Bowie. Comme d’habitude chez Philippe Decouflé, la vidéo s’en mêle pour un autre angle de vue, déformer notre vision des choses. Les différentes facettes du chanteur sont sur scène à travers les danseur-s-es, sans que le concert tombe dans une sorte de nostalgie ou de pure rétrospective. Excepté peut-être lors la reconstruction des pochettes d’albums mythiques, mais là encore réalisée avec assez d’ingéniosité pour éviter le piège de la facilité.

Alors spectacle ou concert ? La salle se divise en quelques gradins et une fosse, avec la volonté de Philippe Decouflé que le public danse. Les fans de la première heure – ou des vingtenaires biberonnés à la musique Bowie – sautillent sur place, à côté de personnes se hissant sur la pointe des pieds pour voir les danseur-se-s dans leur entier (de ce point de vue-là, la fosse n’est pas le meilleur endroit). Les premiers applaudissent aux premiers accords d’un tube, les deuxièmes lors d’un moment de grâce dans les airs.

Les fans de David Bowie apprécieront-ils cet hommage ? Impossible pour moi d’y répondre, si ce n’est par deux-trois échos entendus à la sortie de la salle plutôt désappointés. Pour la néophyte que je suis, Wiebo dresse en tout cas le portrait d’un artiste entier, aux multiples facettes, continuellement surprenant, et dont la musique résonne d’une façon totalement actuelle.

 

Wiebo de Philippe Decouflé à la Philharmonie de Paris. Avec Sophie Hunger (chant), Jehnny Beth (chant), Jeanne Added (chant), Jean-Biche (créature), Raphael Cruz (acrobaties multiples), Alice Dufour (danse), Suzanne Soler (aérien), Violette Wanty (danse), Eric Martin (danse), Flavien Bernezet (danse, cadrage vidéo), Alexandre Castres (danse, cadrage vidéo), Santiago Howard (mât chinois) et Breno Caetano (corde). Dimanche 1er mars 2015 (répétition générale). 

 

Commentaires (7)

  • Voilà qui donne envie d’y aller pour se faire sa propre idée. Malheureusement il semble que ce soit complet ! La question est : ce spectacle t’a-t-il donné envie de mieux découvrir Bowie ? La team DALP doit-elle se cotiser pour t’offrir Ziggy Stardust ?

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  • Joelle

    Je participe volontiers à la cotisation pour faire connaître (mieux) l’œuvre de Bowie à Dame Amélié !!!!

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  • Merci Joëlle !

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  • Visible à partir de ce soir sur Arte concert pour se faire sa propre opinion. http://concert.arte.tv/fr/wiebo-de-philippe-decoufle-un-hommage-david-bowie-la-cite-de-la-musique

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  • Personnellement, bien que n’étant pas une spécialiste, j’ai pas mal souffert. Je n’ai apprécié que les deux titres que je ne connaissais pas et Heroes, parce que très réinterprété. Pour le reste, la voix et l’orchestration de Bowie m’ont cruellement manqué. Mais j’imagine aisément que le spectacle devait être bien plus prenant sur place que derrière un ordinateur.

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  • Joelle

    Il est toujours difficile de s’attaquer à des oeuvres mythiques, surtout quand le “maître” n’est pas là pour les interpréter lui-même… (tiens, voilà que je me mets à écrire comme Demoiselle Jade… 🙂 )

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