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[Sortie ciné] Let’s dance de Ladislas Chollat

Premier long-métrage de Ladislas Chollat, connu pour avoir notamment mis en scène la comédie musicale Résiste sur les musiques de Michel Berger, Let’s Dance fait se rencontrer de manière peu inédite le hip-hop et la danse classique. Avec en toile de fond une histoire sentimentale où deux héros, que tout oppose à l’origine, finissent par se rapprocher et tomber amoureux. Doté d’un casting jeune et efficace, traversé de moments de danse énergiques, Let’s Dance a tous les atouts pour séduire un large public, mais n’échappe pas, hélas, à la caricature.

Il faut reconnaître que l’affiche du film Let’s dance a tout d’alléchant : un couple composé d’une gracieuse ballerine en arabesque cambrée et d’un jeune garçon en extension dans les airs sur fond de carte postale parisienne. On s’est dit : “Chouette, un film de danse où je pourrais emmener ma fille !“. Un film français sur le même modèle que les comédies sentimentales à l’américaine qu’on se repasse en boucle les dimanches pluvieux pas tant pour l’histoire – toujours convenue – que pour les moments chorégraphiques canons. D’ailleurs, le titre du film claque en anglais : Let’s dance ! Rajoutez la présence de Rayane Bensetti, jeune comédien dont les qualités de danseur ne sont plus à démontrer depuis sa victoire en 2014 (déjà!) dans la saison 5 de l’émission Danse avec les stars, des chorégraphies signées Marion Motin, et on tient apparemment tous les ingrédients d’un film grand public qui devrait cartonner.

Vous voulez le pitch ? Allons-y. Joseph (Rayane Bensetti), danseur passionné de hip-hop, décide de tenter sa chance à Paris. Avec sa copine Emma et son meilleur ami Karim, il intègre le crew parisien de Youri, un célèbre breaker (Brahim Zaibat, minimaliste dans son jeu d’acteur mais toujours impressionnant quand il danse) pour tenter de gagner un concours international de hip-hop. Mais évidemment, rien ne se passe comme prévu… Trahi par le reste du groupe, Joseph trouve refuge chez  Rémi (Guillaume de Tonquédec), un ancien danseur devenu professeur de danse classique. Il croise alors la talentueuse Chloé (Alexia Giordano), en pleine préparation du concours d’entrée au New York City Ballet. De cette rencontre, chacun.e va tirer des enseignements pour la suite de son parcours de danseur.euse.

Si l’action est convenue, largement inspirée de Street Dance 3D (l’équipe ne s’en cache pas puisque la mention est présente au générique), on regrette aussi qu’elle véhicule encore et toujours les mêmes clichés vus et revus sur la danse classique. Mais aussi sur le hip-hop. Présenter en opposition deux mondes se regardant en chiens de faïence, c’est être resté bloqué au XXe siècle, non ? Les faire fusionner de manière un peu artificielle sans montrer vraiment ce que chacun de ses deux univers artistiques peut apporter à l’autre est tout simplement frustrant. Mais sans doute n’est-ce pas la vocation d’un film ?

En revanche, le vrai point fort de Let’s Dance est son casting composé de jeunes danseurs et danseuses qui assurent dans le registre de la danse et de la comédie, y compris dans les seconds rôles. À ce titre, Mehdi Kerkouche, excellent danseur de hip-hop, affiche une drôlerie et un présence à l’écran très prometteuse. Très bon danseur, soumis sans nul doute à une grosse préparation physique, Rayane Bensetti fait le job comme on dit et donne une crédibilité à ce rôle qui lui va, limite comme un gant. Les adolescentes accros aux beaux gosses à biceps tatoués devraient adorer !

Mais la révélation est sans nul doute Alexia Giordano, jeune ballerine formée entre autre au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris (CNSMDP). C’est une très bonne idée d’avoir confié le rôle à une vraie danseuse quand certains long-métrages préfèrent doubler des comédiennes. Elle donne vraiment une épaisseur au rôle et tire excellemment bien son épingle du jeu. La scène finale ne manque pas de virtuosité. On devrait la revoir prochainement.

 

Let’s dance de Ladislas Chollat avec Rayane Bensetti, Alexia Giordano, Guillaume de Tonquédec, Mehdi Kerkouche, Brahim Zaibat  – 1h40 – Sortie en salles le 27 mars 2019.

 

Commentaires (1)

  • Meliroze

    Cette jeune danseuse a travaillé pour Repetto aussi.

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