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Sortie ciné – Desert Dancer de Richard Raymond

La vie d’Afshin Ghaffarian fait partie des belles histoires. Danseur et chorégraphe en Iran, il fuit son pays pendant une tournée et part pour l’Europe – l’Allemagne puis la France – pour créer en toute liberté. Il est désormais chorégraphe, a sa compagnie. Touché par ce parcours hors-normes, le réalisateur Richard Raymond décide d’en faire un film, Desert Dancer, avec l’aide du grand chorégraphe Akram Khan pour les scènes de danse. Un beau projet en soi, malheureusement gâché par un scénario bien lourd et rempli de clichés.

Desert Dancer de

Desert Dancer de Richard Raymond

L’histoire d’Afshin Ghaffarian est en soi assez forte pour servir de scénario. Mais Richard Raymond a préféré (mal) broder. Il a rajouté des histoires à l’eau de rose, portées par des dialogues proches d’une série B ou d’une vieille (et mauvaise) sitcom des années 1990. Encore plus embêtant, le réalisateur a volontairement gommé la complexité de la situation en Iran, espérant par là toucher plus de monde. Mais l’effet est inverse, le film est tellement manichéen qu’il écoeure assez vite, et la scène finale qui veut avant tout toucher, fait presque rire par tant d’improbabilité. Un phénomène accentué par le choix de tourner en anglais, qui ne donne aucune réalité à la réalisation. “La réalité de la vie est beaucoup plus complexe que racontée dans le film“, explique ainsi le véritable Afshin Ghaffarian.

À commencer par la danse. Dans le film, c’est simple, elle est tout simplement interdite en Iran. Dans la vraie vie, c’est un étrange problème. “La danse est un sujet compliqué en Iran“, raconte Afshin Ghaffarian. “La danse existe dans la tradition populaire, les gens dansent dans les fêtes“. Sur scène, c’est une autre histoire. “La danse va souvent porter un autre nom. On va parler d’expression corporelle pour la danse contemporaine, ou de gymnastique rythmique pour la danse classique”. C’est d’ailleurs en tant qu’artiste d'”expression corporelle” qu’Afshin Ghaffarian donne ses spectacles en Iran. L’un deux est emmené en tournée (encadrée) en Allemagne. C’est là que le danseur et chorégraphe en profite pour fuir.

Desert Dancer de Richard Raymond

Desert Dancer de Richard Raymond

La situation des artistes en Iran, tout comme le parcours singulier d’Afshin Ghaffarian, auraient mérité un bien autre traitement. Reste de jeunes acteurs qui brillent face caméra (même en jouant des personnages bien stéréotypés) et une superbe chorégraphie dans le désert. Enfin, on parle véritablement de danse.

 

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