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[Exposition] Free Fall – Jirí Kylián

Artistes associé au Ballet de l’Opéra de Lyon, Jirí Kylián ou ses oeuvres se posent régulièrement dans la capitale des Gaules. Pour cette rentrée, place à la pièce East Shadow et à l’installation Free Fall, où Jirí Kylián devient photographe. Au centre de ces deux projets, il y a la même artiste : la danseuse allemande Sabine Kupferberg, sa muse et son épouse. Pas vraiment une exposition, Free Fall est une installation, voire même une sorte de ballet, autour d’une femme, de l’âge, du temps qui passe, de la complexité du temps… Jirí Kylián tout craché. 

Free Fall – Jirí Kylián

Free Fall se tient dans une seule pièce, où l’espace est structuré par la lumière et les photographies, disposées à différentes hauteurs, cassant les angles, prenant une autre dimension selon les ombres changeantes. Tout est fait pour que l’on puisse tourner autour, s’approcher ou prendre du recul. Le tout en musique, celle de L’Art de la fugue de Bach. Free Fall est donc presque une sorte de ballet, dont le public fait partie. “L’idée de faire une exposition de photos est en effet étrange, car j’ai travaillé sur le mouvement toute ma vie. Ce n’est donc pas une exposition, mais une installation, les photos sont dans l’espace“, explique Jirí Kylián. En gros plan, souriant, grimaçant, rêvant, s’exprimant, il y a la même femme, – “la personne la plus incroyable du monde, j’ai créé 40 pièces pour elle“, sourit le chorégraphe – Sabine Kupferberg. Les photos se déclinent en différents formats et postures, avec toujours le même principe : la danseuse a à chaque fois été prise de face et de dos. Au public ainsi de tourner autour de chaque cliché pour voir le portrait et son envers. 

Sabine Kupferberg, donc, sous tous les angles. Et parfois avec son alter-ego, un mannequin la représentant 13 ans plus jeune. “Il y a un véritable jeu avec le temps“, continue Jirí Kylián. “Dans East Shadow (ndlr : la pièce présentée sur scène en même temps que l’installation), Sabine est plus âgée que la Sabine sur les photos, elle-même plus vieille que sa marionnette“. Symbole du temps qui passe sans en avoir l’air, et comme l’envie pour le chorégraphe d’essayer de le saisir. “À 20 ou 30 ans, vous ne changez pas beaucoup. À 50-60-70 ans, énormément. C’est aussi pour cela que j’ai voulu faire ces photos, pour la préserver à son âge de 60 ans“. Autour des différentes photos de Free Fall sont suspendus quelques casse-tête, comme les différents morceaux du puzzle qui compose l’être humain (vous avez le droit d’essayer de les résoudre, mais si victoire il y a, vous êtes priés de les remélanger avant de quitter l’installation). Au sol, un labyrinthe, reproduisant celui de la Cathédrale de Chartes, invite à la méditation. Chaque objet joue avec les autres, avec les lumières, avec le public, pour une installation mouvant, et finalement dansante. 

Free Fall – Jirí Kylián

 

Free Fall de Jirí Kylián aux Subsistances de Lyon du 15 au 29 septembre 2017 ; East Shadow de Jirí Kylián avec Sabine Kupferberg et Gary Chryst aux Subsistances de Lyon du 27 au 29 septembre 2017. 

 

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