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Marius Petipa – L’exposition du bicentenaire au CND de Pantin

Le 11 mars 1818 naissait à Marseille Marius Petipa, l’homme qui allait révolutionner le ballet académique et en fixer les codes et la grammaire, toujours en vigueur aujourd’hui. Pour célébrer ce bicentenaire, le Centre National de la Danse de Pantin consacre au maître une exposition intitulée “Marius Petipa, étoilement d’une œuvre“. 

Marius Petipa dans une photo d’époque sans mention d’auteur. Médiathèque du CND.

Si Marius Petipa est français, sa carrière de chorégraphe se réalisera exclusivement en Russie, et pour l’essentiel sur la scène du Théâtre Mariinsky où fût créent la quasi-totalité de ses œuvres, à l’exception de Don Quichotte dont la première eut lieu au Bolchoï à Moscou. Mais tous les grands ballets en trois actes, et en particulier les trois ouvrages écrits par Tchaïkovski (Le Lac des Cygnes, la Belle au Bois Dormant et Casse-Noisette) furent des commandes du Ballet Impérial où il officia comme maître de ballet à partir de 1871.

Le regard de la France sur l’œuvre de Marius Petipa fut longtemps paradoxal. Si la danse académique est née au royaume de France, l’Opéra de Paris n’a jamais montré un intérêt majeur pour son œuvre. Il fallut attendre l’arrivée de Rudolf Noureev dans les années 1980 pour que la compagnie dote son répertoire des grands ballets en trois actes de Marius Petipa. Rudolf Noureev produira pour la compagnie six ballets du maître, qui sont toujours à l’affiche. 

Mais pour ce bicentenaire, l’Opéra de Paris n’a prévu aucune célébration sur scène. Il faut rendre grâce à Laurent Barré, responsable du service Recherche et Répertoire chorégraphiques du CND de Pantin, d’avoir organisé cette exposition en collaboration avec Sylvie Jacq-Mioche et Pascale Melani. Certes, ce n’est pas la grande exposition que l’on pouvait espérer et qui soit à la mesure de ce génie. Pour cela, il faudra se rendre à Saint-Pétersbourg ou à Moscou. Mais bien qu’elle soit modeste, l’exposition est passionnante et ravira les balletomanes. Les documents puisés pour l’essentiel dans le fonds iconographique du CND de Pantin s’organisent en dix vitrines qui ont pour fil conducteur la question de la transmission. On y trouve des illustrations d’époque, des partitions, des photographies qui éclairent l’œuvre et la place de Marius Petipa. Et au milieu, ce document étonnant : un article de Libération datant de 1986 et signée Laurence Louppe, critique et historienne de la danse, qui sur une pleine page analyse Raymonda dans la version de Rudolf Noureev présentée au Palais Garnier en s’arrêtant sur toutes les distributions. C’était il y a un peu plus de 30 ans seulement et pourtant une toute autre époque alors que la danse classique peine aujourd’hui à trouver sa place dans les quotidiens nationaux.

Raymonda de Rudolf Noureev, remontée par l’École de Danse de l’Opéra de Paris

Accompagnant ce travail iconographique, cinq écrans proposent interviews et extraits dont certains viennent des archives de la télévision russe. À cela s’ajoute un petit livret qui regorge d’informations et d’articles passionnants sur l’histoire et l’héritage artistique de Marius Petipa. Bref ! Il ne faut pas manquer ce bonheur – gratuit – de passionné.e.s de danse. Comment ne pas regretter que cette exposition, confinée dans le hall du CND Pantin, soit si brève. Courez-y car elle fermera ses portes le 23 février.

 

Marius Petipa : étoilement d’une oeuvre, exposition au CND de Pantin jusqu’au 23 février 2018.

 

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