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[Programme TV] Marie-Agnès Gillot, l’art du grand écart – France 5 dimanche 25 mars

Alors que Marie-Agnès Gillot fera ses adieux à la scène le 31 mars, France 5 diffuse un portrait de la Danseuse Étoile, Marie-Agnès Gillot, l’art du grand écart, le dimanche 25 mars à 9h25. Alternant images d’archives, extraits d’interview de l’intéressée et de quelques personnalités ayant accompagné son parcours, ce documentaire, à la construction assez classique, tente de dresser les contours de cette personnalité farouche, tout à la fois d’une grande solidité et d’une extrême fragilité. Qui a eu parfois du mal avec l’esprit de compétition et la dureté des relations au sein du Ballet de l’Opéra de Paris. Elle s’en ouvre avec beaucoup de sincérité, sans langue de bois ou discours convenu. On pourra d’ailleurs s’étonner qu’aucun.e autre danseur.euse de la compagnie, à l’exception de Germain Louvet, n’apporte leur contribution à ce portrait. Idem pour Aurélie Dupont, certes passée directrice, avec laquelle elle affichait une belle complicité dans le portrait consacré à l’Étoile par Cédric Klapisch en 2010.

Marie-Agnès Gillot, l’art du grand écart

Mais oublions les absents et profitons des présents. Chantal Ruault, sa professeure, qui la première su déceler l’incroyable potentiel de la future ballerine ; Ghislaine Thesmar, Florence Clerc, Pierre Lacotte qui ne tarissent pas d’éloges sur sa personnalité. La danse, sa “précieuse passion”, s’est imposée à cette gamine tenace dès l’âge de 5 ans. Très vite, elle comprend qu’elle n’est jamais aussi heureuse que lorsqu’elle danse. À 9 ans et demi, direction l’École de Danse de l’Opéra de Paris dont elle sort cinq ans plus tard avec une dispense d’âge pour rejoindre le corps de ballet, dont elle devient la benjamine. Ces années d’apprentissage se sont chargées de lui forger le caractère. Elle apprend le sens du combat. Contre son corps d’abord, celui-là même qui lui impose un corset 21 heures sur 24 pour corriger une double scoliose jusqu’à l’âge de 18 ans. Un secret bien gardé qui sera à l’origine d’un façonnage drastique de son corps pour ne pas qu’il lui échappe céder. “Ma carrure, c’est devenue une grâce pour les autres.

Nommée Étoile tardivement en 2004 après une représentation d’un ballet contemporain, Signes de Carolyn Carlson – une première dans la compagnie – Marie-Agnès Gillot reconnait qu’elle a dû apprendre la patience.  “J’ai pris l’ampleur de ma liberté quand je suis devenue danseuse Étoile”, explique-t-elle. Travailleuse acharnée, elle se frotte aux plus grands chorégraphes, contemporains comme classiques. Il faut la voir répéter avec Carolyn Carlson pour comprendre, si besoin était, son intelligence fine du mouvement et sa capacité à s’approprier, plus à qu’à exécuter, une chorégraphie. Sans pour autant se rassasier de ce qu’on lui proposait à l’Opéra de Paris. Toujours en demande de nouvelles expériences, elle a cédé à toutes les tentations et travaillé avec différents artistes. L’écrivain Eric Reinhardt ou la chanteuse Marianne Faithfull témoignent de ce compagnonnage.  Elle a su faire des pas de côté – y compris en s’impliquant dans des causes solidaires comme Les Restos du cœur – comme aucun.e autre avant elle. Et en cela elle a sans doute ouvert à la nouvelle génération une brèche pour ceux qui auront – ou ont déjà – envie de s’aventurer hors les murs de l’institution.

En ouverture du documentaire, elle lance comme pour en justifier le titre : “Le grand écart c’est la première position que je fais le matin. Cela ne me coûte rien. C’est peut-être pour cela que je fais des grands écarts tout le temps, artistiques et physiques.” On ignore ce que sera le prochain grand écart de Marie-Agnès Gillot, une fois qu’elle aura quitté l’Opéra de Paris. En plus de l’école de danse en Italie Orsolina 28 dont elle est la directrice artistique, on est persuadée qu’elle continuera d’explorer d’autres terra incognita. Espérons seulement continuer – un tout petit peu – à faire partie du voyage.

Marie-Agnès Gillot – Orphée et Eurydice de Pina Bausch

 

Marie-Agnès Gillot, l’art du grand écart, réalisé par Laurent Goumarre, Anne-Solen Douguet et Damien Cabrespine, produit par Tangaro et France Télévision – Durée : 52 minutes. À voir le dimanche 25 mars 2018 9h25 sur France 5. Disponible en replay.

 



Commentaires (2)

  • Meliroze

    Merci à l’équipe de DALP de nous avoir prévenus de la diffusion de ce documentaire. C’était passionnant. Les programmes sur la danse sont trop rares à la télévision. Ce serait aussi super si vous pouviez nous dire dans les newsletters à chaque fois que France 2 et France 3 diffusent un ballet. Merci encore pour ce blog qui est ma référence en matière de danse.

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  • Marie

    Qu en est-il de l’absence de témoignage de Brigitte Lefèvre?!

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