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[Programme TV] Béjart, l’âme de la danse – Arte le dimanche 8 avril

2017 était un double anniversaire pour Maurice Béjart : les 10 ans de sa mort et les 30 ans de son Béjart Ballet Lausanne. C’est pour cette occasion qu’Arte diffuse un nouveau documentaire sur le chorégraphe, Béjart, l’âme de la danse de Henri de Gerlache et Jean de Garrigues, à voir le dimanche 8 avril à 23h35 (et disponible en replay). 66 minutes de films sont peu pour raconter toutes les facettes de ce chorégraphe aux quelque 300 ballets. Les deux réalisateurs se sont donc concentrés sur la biographie de Maurice Béjart, sa personnalité étonnante et complexe n’y est qu’effleurée – pour cet aspect, les curieux.se.s se dirigeront plutôt vers la passionnante biographie Béjart : Le démiurge d’Ariane Dollfus (on en reparle en détail très vite sur DALP). Béjart, l’âme de la danse n’en reste pas moins un beau film documentaire, grâce aux riches et merveilleuses images d’archives, plongeant dans plus de 60 ans de danse. Une danse toujours aussi vivante et vibrante. 

Béjart, l’âme de la danse

Ce qui marque chez Maurice Béjart, ce qui frappe toujours, c’est son regard. On ne voit pas le bleu perçant de ses yeux sur les premières images d’archives en noir et blanc, mais la puissance est tout de même bien là. On découvre un Béjart danseur étonnant, avec sa troupe lors de ses toutes premières créations. Il n’est pas vraiment souple, le pied dans la main est difficile à la barre. Mais il a l’allure, le rythme, la présence, la démarche chaloupée pas loin d’un danseur de claquettes (il aurait fait un malheur à Broadway). Les images d’enfance ou les photos des parents se font rares : Béjart, l’âme de la danse se place dans les théâtres et les studios de répétition. De ballets en ballet, l’on suit ainsi la fabuleuse carrière du chorégraphe, de sa Symphonie pour un homme seul, oeuvre fondatrice, à ses années à Lausanne. 

La partie la plus importante du film revient cependant sur sa période à Bruxelles avec le Ballet du XXe siècle, les années les plus prolifiques de Maurice Béjart. Quelques grands interprètes d’alors racontent cette formidable aventure, comme la première interprète du Sacre du printemps. Mais ce sont là encore par les images d’archives que le film interpelle, que ce soit les longs moments filmés en répétition, où danseurs et danseuses comme Maurice Béjart apparaissent tous dans un état d’urgence de créer, ou sur scène, face au public. Une importante séquence est évidemment réservée au Boléro porté par Jorge Donn, avec une émouvante interview de Claude Lelouch racontant l’équipe tournage du ballet pour son film Les Uns et les autres. L’on suit aussi le passage de Maurice Béjart au Festival d’Avignon, marquant l’empreinte de sa troupe sur le public comme son souci de faire une “danse populaire“, au vrai sens du terme. Le documentaire montre finalement assez peu Maurice Béjart parlant, préférant montrer sa danse et laisser ses interprètes s’exprimer. Plus de 40 ans après, ils ont le recul pour évoquer toutes les facettes du chorégraphe, son côté tyrannique aussi, remis en perspective par les éclairages d’Ariane Dollfus, l’une des journalistes interviewées pour ce documentaire.

Béjart, l’âme de la danse

Le film s’attarde ensuite sur l’école Mudra, et sa jeune génération de chorégraphes des années 1980 qui en est sortie. Les années à Lausanne, 20 ans tout de même, ne sont par contre que très rapidement évoquées. Gil Roman, qui dirige la compagnie aujourd’hui, est aussi peu disert : l’une de ses seules phrases du film reste “Je ne peux pas expliquer Maurice“. Dommage cependant que les artistes d’aujourd’hui n’aient pas un peu plus la parole. Julien Favreau, l’un des derniers à avoir connu Maurice Béjart, n’est cité que pour évoquer les deux dernières années de vie du chorégraphe, diminué. On aurait aimé l’entendre sur ce que signifie danser Béjart aujourd’hui. Car tous ces ballets venus de ces images d’archives des années 1980, 1970 ou 1960, sont aujourd’hui toujours vivants avec cette jeune génération d’interprètes. 

 

Béjart, l’âme de la danse réalisé par Henri de Gerlache et Jean de Garrigues, produit par ARTE GEIE, RTBF, SRG SSR, RTS, Gedeon Programmes et Alizé Production – Durée : 66 minutes. À voir sur Arte le dimanche 8 avril à 23h25 et en replay
 

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