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L’instant série : Glee saison 3

Après une sympathique première saison et une deuxième tout simplement formidable, le retour de Glee n’avait rien d’évident. Comment faire aussi bien tout en innovant ? Pour cette troisième saison, le pari a été plus ou moins relevé, la série tombant souvent dans des écueils lassants.

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Ce qu’on aime chez Glee, en dehors bien sûr des musicals et autres parties chantées, c’est cette espèce de positive-attitude qui plane sur chaque épisode. Entendre qu’il faut croire en ses rêves, qu’il faut d’abord penser à ses rêves, que tout le monde peut s’épanouir même les plus rejetés des rejetés, et bien parfois cela fait du bien. C’est en fait la série que j’aurais aimé regarder ado. Sauf que parfois, trop de bons sentiments tuent le bon sentiment. A de très nombreux épisodes cela dégoulinait de tous les côté, le personnage mythique de Coach Sylvester en premier.

Globalement, cette troisième saison de Glee se sépare en deux, avec une frontière à la trêve de Noël. Avant, c’est tout simplement génial. Après, c’est un peu la cata.

Commençons dans l’ordre, la première partie. Musicalement, j’ai adoré un bon nombre des reprises, pour beaucoup grâce aux Troubletones. Le titre Rumour Has It / Someone Like You, je l’ai encore dans les oreilles. Les créateurs ont eu l’intelligence, comme pour les Warblers la saison dernière, de donner au groupe une vraie identité musicale. Résultat : les reprises prennent un autre goût, et le public est constamment surpris.

Ce système a aussi permis de développer des personnages parfois un peu oubliés, comme Mercedes ou Santana. Coup de cœur particulier pour cette dernière, et son interprète Naya Rivera, qui a su rendre avec beaucoup de finesse les tourments de l’adolescente. Et puis évidemment, cette première partie, c’est aussi West Side Story ! Blane expose véritablement (mais quel chanteur ! Darren Criss a un talent fou), son couple avec Kurt est intéressant, et surtout on entend du West Side Story à presque chaque épisode est en soi un régal.

Tout cela se termine par un adorable épisode de Noël, avec le tournage d’une véritable émission spéciale. Ambiance noir et blanc, feu de bois, 60’s délicieusement déjantées et très jolies reprises, cet épisode était un petit bijou.

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Et après, ça se gâte les enfants. A croire que les scénaristes ont eu peur de ne pas avoir assez de choses à raconter. Les mini-histoires ont été multipliées (trop), ne prenant pas la peine de se développer convenablement, encore moins de se terminer correctement. Où est passé le père de Kurt ? Pourquoi ne laisser que si peu d’épisodes à l’accident puis la rééducation de Quinn (personne bien oubliée d’ailleurs) ? Pourquoi régler si rapidement le drame des femmes battues ?

Ce dernier point symbolisait bien le problème de cette saison 3 de Glee : le dégoulinage. La violence conjugale, c’est grave, c’est triste.  Mais en parler si rapidement, et d’une façon si faussement dramatique, ça n’était pas exactement aborder le problème de fond.  Le personnage de Coach Beiste était de toute façon mauvais, bien trop horriblement mielleux pour être vraiment crédible (mais c’est quoi tous ces profs non-sew à 40 ans réunis dans le même lycée ?).

Le dégoulinage je vous disais.  Coach Beiste, le couple Will/Emma, et surtout, sacrilège, Sue Sylvester.

Avec ce personnage, Glee détenait la clé de l’équilibre : faire du positif, du mignon, mélangé à du cynisme et du complètement barré. Sue, c’était cet équilibre. Alors bien sûr, lui donner des failles ne la rendait que plus humaine, et c’était une bonne idée. Mais pas jusqu’à dénaturer le rôle. Son arriver dans le Glee Club aurait ainsi pu être franchement irrésistible, mais l’idée a été gâchée en affadissant Sue Sylvester, et en lui faisant perdre tout son intérêt;

Heureusement, cette deuxième partie de saison a été sauvée par quelques très bon épisodes spéciaux, Michael Jackson et Whitney Houston en tête, et par le génial guest Ricky Martin (non mais mannequin dents, il fallait l’inventer !). Et puis aussi parce que Glee sait tout de même bien parler de l’adolescence, et que ça fait du bien parfois de se replonger dans ces années-là.

L’épisode du bal de promo avait ainsi ce goût des souvenirs, tout en me faisant bien rire. Les deux finals étaient quant à eux excellents. Allez, les Nationales, il fallait bien les gagner un  jour, il fallait bien rentrer au moins une fois triomphants au lycée. Et je ne cache pas que le We are the Champions final m’a fait tirer de nombreuses larmes.

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Le tout dernier, celui de la remise des diplômes, était ainsi plein de justesse. C’est beau de croire en ses rêves, mais il y a aussi la réalité de la vie, qui ne suit pas toujours le même chemin. J’ai beaucoup aimé ces chansons d’adieux, avec juste ce qu’il fallait d’émotion (comme quoi, c’est possible). Au revoir, la vie continue.

Et que va-t-il donc se passer pour la suite ? La quatrième saison de Glee va être périlleuse. Les créateurs ont finalement renoncé à se concentrer sur le lycée McKinley pour suivre tout le reste de la promo. Mais comment vont-ils donc faire ? La série devra se partager entre New York, Chicago, l’Ohio et Los Angeles, ce qui me semble beaucoup  pour une seule saison.

Visiblement, le Glee Club et les aventures des nouveaux New-yorkais seront privilégiées, ce qui reste tout de même difficile. Il faut à la fois ne pas laisser de côté des personnages intéressants, et en amener d’autres à  McKinley. J’attends de voir (rendez-vous le 13 septembre), mais je suis un poil dubitative. Si ce n ‘est pas perspective de voir Sue essayer essayer de piquer la place du proviseur Figgins… Coach Sylvester is back ?  I hope !

Commentaires (3)

  • Eldoé

    Je suis assez d’accord: soit c’était extra, soit tout nul, pas de juste milieu.
    J’ai trouvé qu’il avait bien traité (attention spoiler si certains n’ont pas vu) la tentative de suicide.

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  • confucius23

    Mais vous ne regardez pas SMASH avec la belle Katharine McPhee ?
    Sur la préparation d’un Musical sur Marilyn ???
    Bon je ne consulterai plus jamais votre site!!!!!!!!!!!

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  • Je suis assez d’accord avec toi. J’avais adoré (mais vraiment adoré) la première partie de la saison. Avec West Side Story, le coming out de Santana, l’évolution du couple Kurt/Blaine… Mais après on a l’impression que les scénaristes ont voulu dire trop de choses avec peu de temps. Surtout on voyait qu’ils voulaient une intrigue par épisode (pour s’adapter au public un peu volatile de la série) du coup ça allait trop vite sur certaines histoires qui auraient mérité plus (Quinn et Beiste, même Karovsky).
    Et d’un autre côté il y a l’intrigue Fiancailles qui a duré incroyablement longtemps sans que l’on comprenne pourquoi. Peut être pour qu’on soit tellement saoulé que la fin du dernier épisode soit plus facile à avaler!
    Sinon j’ai bien aimé les moments où les personnages se questionnent sur leur avenir. Et bien sûr la victoire aux Nationals.
    C’est là que j’ai vu que malgré tous les défauts de la série, j’étais très attachée aux personnages et les voir enfin gagner (avec leur retour au lycée) m’a fait plaisir!

    @Confucius23: j’avoue que de mon côté je n’ai du tout accroché à Smash. Il y a des choses très sympa, surtout sur la préparation du spectacle mais ça part trop souvent dans le soap et ça m’ennuie un peu…

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