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Les livres danse de décembre

De nouveaux livres sur la danse – beau livre, essai, roman pour enfants – sont parus les jours derniers. Tour d’horizon pour remplir un peu plus vos bibliothèques.

 

Le beau livre

Photographier la danse de Rosita Boisseau et Laurent Philippe

Paru le 18 novembre 2013 aux éditions Scala.

Ce qu’en dit la 4e de couv : La photographie et la danse sont considérées comme deux arts opposés. Tandis que l’un représente une chose figée et suspend le temps, l’autre fait l’éloge du mouvement et semble insaisissable. Pourtant, ce livre, au sujet innovant tente de les mêler pour s’approcher et interpréter au mieux les spectacles de danse. Les très nombreuses photographies du livre sauvegardent ainsi cet art éphémère et permettent de retracer les vingt-cinq dernières années de la création dans le domaine de la danse. Son histoire y est dévoilée ainsi que la création des mouvements et des tendances esthétiques de la danse contemporaine. Ce livre propose donc une réflexion sur la représentation et le regard et met en parallèle celui d’une critique de danse et celui d’un photographe. Le photographe doit-il réinterpréter le spectacle par ses photographies et proposer une nouvelle vision ou doit-il s’effacer afin de rendre compte le mieux possible de la réalité de la chorégraphie ?

Les auteurs : Rosita Boisseau est journaliste danse pour Le Monde. Laurent Philippe est photographe du spectacle vivant, il collabore régulièrement avec ce même journal ou Télérama.

À savoir : Rosita Boisseau et Laurent Philippe ont souvent collaboré ensemble sur des livres. Ils ont ainsi signé ensemble une parution sur le ballet Swan de Luc Petton ou l’ouvrage Danse et art contemporain.

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Sur le tango

Tango , Les secrets d’une danse de Lidia Ferrari

Paru en novembre 2013 aux éditions Gremese International.

Ce qu’en dit la 4e de couv : Le livre de Lidia Ferrari introduit les lecteurs à la connaissance théorique et pratique du Tango Argentin. Avec un style simple et communicatif – qui résulte de la longue expérience didactique de l’auteur -, elle nous enseigne les “fondamentaux” sur les pas et les mouvements (posture, étreinte, marche, conduite, improvisation, expressivité, etc.), les caractéristiques du rôle masculin et de celui féminin, la musique et les lieux les plus adaptés pour se mettre à l’oeuvre, jusqu’aux passionnants aspects historiques et évolutifs de la danse. Un livre, le sien, que l’on consulte et que l’on suit facilement mais que l’on peut aussi bien feuilleter avec plaisir, étant donné sa richesse en photographies qui présentent aussi bien des danseurs dans de magnifiques poses que des illustrations plus techniques et didactiques, en passant par les images d’époques (affiches de spectacles et célèbres artistes, représentations d’anciennes salles de danse, etc.) qui retracent l’évolution du Tango Argentin dans son pays d’origine et dans le reste du monde.

L’auteure : Enseignante de tango, psychanalyste et écrivain argentine, Lidia Ferrari cultive la passion pour le tango depuis la fin des années 1980. Elle entreprit alors une importante activité de recherche et de documentation qui s’est concrétisée par une série de contributions à diverses revues spécialisées ainsi que par des livres traduits dans plusieurs langues. Formée par les plus grands maîtres argentins tels que Celia Blanco, Gustavo Naveira, Jorge Firpo, Omar Vega, Pepito Avellaneda, Mingo Pugliese, Teté et autres, elle a fondé une école de tango à Buenos Aires où, pendant plus de vingt ans, elle a elle-même enseigné à des étudiants venus du monde entier. Depuis 2008, elle vit et enseigne à Trévise.

Extrait :Le tango a la réputation d’être une danse difficile, mais ceci n’est vrai qu’en partie. En réalité, le tango n’est pas difficile mais complexe, en ceci qu’il est basé sur l’improvisation continue avec les pieds, tandis que les deux corps restent étroitement enlacés. Si l’on veut danser l’authentique Tango argentin, il est fondamental d’apprendre à improviser“.

Avis : Ce beau livre sur le tango s’adresse avant tout à ceux et celles qui ne connaissent pas forcément bien cette danse, mais aimeraient justement la découvrir en profondeur. C’est à la fois un livre sur l’histoire du tango et un manuel de base pour apprendre à danser. Mais loin d’être didactique, ce livre est surtout sur l’esprit du tango, avec de multiples anecdotes livrées par l’auteure, une passionnée de cette danse depuis plus de vingts ans. Le tout est très agréable à lire avec une mise en page aérée et de très nombreuses photos de couples pris sur le vif.

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La monographies

Sidi Larbi Cherkaoui de Rosita Boisseau

Paru aux éditions Textuel le 27 novembre 2013.

Ce qu’en dit la 4e de couv : Qui est donc Sidi Larbi Cherkaoui, homme si apparemment zen et pourtant en colère ? Arabe qui ne se devine pas, Flamand qui n’en porte pas le nom, le chorégraphe belge bouscule et enchante le public depuis une quinzaine d’années, par ses créations nerveusement métissées, solidement ancrées dans le monde.

Revendiquant cette identité composite avec laquelle il fertilise sa vie et son travail, Sidi Larbi Cherkaoui hisse la différence et les blessures intimes en fondamentaux d’une danse existentielle et impétueuse. Mu par un désir increvable d’adhérer à l’autre pour mieux le rencontrer, le chorégraphe multiplie les collaborations et partage l’affiche. Son plateau accueille toutes les danses (kathak, kuchipundi, flamenco, tango…), toutes les musiques, toutes les cultures à travers des pièces aux accents de rituels contemporains. Ce livre-parcours donne la parole à ses principaux partenaires de jeu. Tous disent sa rage d’apprendre, son appétit pour l’autre, son plaisir à danser et à transmettre.

Le livre se focalise sur quinze de ses créations : Rien de rien (2000), D’Avant (2002), Foi (2003), Tempus Fugit (2004), In Memoriam (2004), Zero Degrees (2005), Myth (2007), Apocrifu (2007), Sutra (2008), Dunas (2009), Babel (Words) (2010), Play (2010), Puzzle (2012), Tezuka (2012), Boléro (2013) et M¡longa (2013).

L’auteure : Rosita Boisseau est critique, spécialiste de la danse au Monde et à Télérama. Elle est l’auteur de trois monographies : Montalvo Hervieu (Textuel, 2009), Philippe Decouflé (Textuel, 2003) et Régine Chopinot (Armand Colin, 1990), et du Panorama de la danse contemporaine (Textuel, 2006 ; rééd. 2010) et du Panorama des ballets classiques et néo-classiques (Textuel, 2010).

À savoir : Rosita Boisseau est décidément inspirée en cette rentrée 2013, puisque la journaliste a publié pas moins de trois livres depuis septembre : Chefs d’œuvre de la danse portant sur trois grands ballets du répertoire, le livre sur la photograhie évoqué plus haut et cette monographie.

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Le livre pour enfants

Rose et l’automate de l’Opéra de Fred Bernard et François Roca 

Paru aux éditions Albin Michel Jeunesse en octobre 2013.

Ce qu’en dit la 4e de couv : Rose est élève danseuse dans un opéra. Le jour où elle trouve dans une malle du grenier un automate démonté, commence une belle histoire de patience, de volonté et d’amitié. Et quand Hermès l’automate-danseur, unique et perfectionné, est enfin remonté, le plaisir de danser couronne tous les efforts… Les somptueuses illustrations de François Roca nous entraînent parmi les vestiaires, les greniers et les salles de danse pour une visite enchantée d’un opéra. Ses tableaux, tout en jeux de lumières, suivent la simplicité et la douceur du texte ; ils restituent les gestes et postures des danseuses ainsi que l’ambiance mystérieuse d’un lieu entièrement dédié à la danse.

Les auteurs : L’auteur Fred Bernard est spécialisé dans la littérature jeunesse, avec la parution d’une trentaine de livres, albums ou bandes dessinées. L’illustrateur François Roca a notamment collaboré avec le magazine Je bouquine. Il a illustré une vingtaine de livres pour enfants, essentiellement écrits par Fred Bernard.

À savoir : Ce livre s’adresse aux enfants à partir de 6 ans.

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L’essai

La danse classique est-elle en danger ? de Daniel Picard 

Ce qu’en dit la 4e de couv : Daniel Picard défend dans cet essai la sauvegarde des “belles œuvres” de danse classique dans leur version originelle. Il exprime ainsi ses inquiétudes quant à la conservation des chorégraphies d’origine et les difficultés matérielles de quelques danseuses par insuffisance du nombre de corps de ballet. Sont ainsi abordés, dans une réflexion documentée, des thèmes comme les médias modernes en quête d’audimat, la tendance à la modernité à tout prix quitte à recourir au plagiat, le manque de moyens autour de la danse classique, la formation des danseurs ainsi que la mise en avant de la technique spectaculaire au détriment du charme du romantisme.

Ce livre est également l’occasion de rendre hommage a des danseuses étoiles qui ne sont plus aujourd’hui sur scène comme Jacqueline Rayet ou qui ont disparu comme Madeleine Lafon, malheureusement méconnue de nos jours, dont un discours édifiant sur la danse classique est présenté en fin d’ouvrage en fac-similé.

L’auteur : Daniel Picard n’est pas un auteur professionnel, mais un “amateur éclairé de danse classique”.

Avis : Le titre exact aurait pu être “La danse romantique est-telle en danger“, puisque l’auteur se questionne surtout sur les ballets français du XIXe siècle et les grandes ballerines de cette époque. Derrière un ton un peu suranné, l’auteur livre ses réflexions sur le devenir de la danse, fragile car se transmettant difficilement, et sur l’art en général. Ses pensées sont enrichies de citations de danseurs et de personnalités du monde de la danse des années 1960, qui parfois sonnent encore très juste. L’auteur prône notamment une reconstitution exacte des oeuvres du passé, ce à quoi je n’adhère pas. Les ballets ont besoin d’évoluer et ne peuvent rester figer dans leur époque, tout comme l’interprétation, on  ne danse plus maintenant comme au XIX siècle.

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Commentaires (3)

  • Daniel

    “Vous avez bien voulu présenter en quelques mots mon livre. Je vous en remercie.

    J’apprends que j’utilise un “ton un peu suranné” dans mes réflexions. Qu’entendez-vous par là ?

    Sur le fond, j’ai le sentiment de ne pas avoir été compris. Si je propose la création d’une “commission” d’artistes chorégraphiques et de spécialistes de ce genre de travail, possédant des connaissances historiques et artistiques dans ce domaine, pour reconstituer l’origine des oeuvres chorégraphiques, ce n’est pas pour les “figer”, c’est pour les protéger de tous dérapages n’ayant plus rien à voir avec l’oeuvre originale. Je pense avoir été suffisamment clair en citant l’excellent travail de Noureev dans sa Belle au bois dormant ou celui de Jean-guillaume Bart qui, lui, de plus, s’est frotté à une reconstitution. Ce que j’ai approuvé !

    Mon combat, si j’ose dire (la référence n’est pas très heureuse !), c’est de ne plus permettre qu’on utilise une oeuvre chorégraphique et son nom pour présenter quelque chose qui n’a strictement rien à voir. Je demande le même respect que pour les oeuvres littéraires.

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    • a.

      oh! je cours acheter votre livre!

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  • Bonjour,

    Juste pour rebondir sur l’excellent libre “photographier la danse”, découvert à peine aujourd’hui.
    Certes, cela me touche particulièrement, photographiant moi-même beaucoup de danse.

    Mais je suis convaincu que ce livre apportera un éclairage particulier autour de l’art photographique qui doit lui-même servir l’art de la danse et les propos des artistes (chorégraphes et interprètes).

    L’entretien avec Laurent Philippe, à la fin, est passionnant, abordant tous les aspects de la photo de danse, la manière d’aborder une pièce, les choix du photographe (plus ou moins subjectifs selon l’objectif à atteindre).
    Le tout en s’appuyant sur de nombreuses images qui illustrent les différents points (de vue) développés.

    Une belle réussite !

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