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Les livres danse de la rentrée 2013

Beaux livres, essais, romans… Plusieurs livres sur la danse paraissent en cette rentrée 2013. Tour d’horizon des nouveautés qui devraient bientôt compléter votre bibliothèque.

 

L’essai

ob.scène : récit fictif d’une vie de danseur d’Enora Rivière

Paru le 9 septembre aux éditions du Centre National de la Danse.

Ce qu’en dit la 4e de couv – Qu’est-ce qu’une vie de danseur ? Peut-on la raconter ? Voici une plongée dans l’univers et le vécu des danseurs, à travers leurs mots singuliers. Une vision lucide sur un métier qui continue de fasciner et sur les coulisses de la création.

À partir d’entretiens menés en studio avec des danseurs interprètes de formation, de culture et d’âge différents, Enora Rivière recompose la biographie fictionnelle d’un danseur. Une histoire de corps et donc de vie, où l’on parle beaucoup de ce que l’on croit savoir ou avoir su de la danse, de ce que l’on en espère ou en a espéré, de ce que cela signifie passer sa vie à danser…

Extrait –Je reviens en coulisse car je dois changer de costume. J’enfile mon harnais, je jette un œil à la personne qui doit ravaler la guinde pendant que le tampon monte. Douze mètres au-dessus du sol, j’arrive et là : trente secondes de suspension. Je passe de moments d’envol à des moments de réception. Je ris beaucoup. L’altitude, sans doute. Il faut que je me mette assez vite en mouvement car, sinon, je sais que je fais un peu jambon suspendu. Je pense à cette fois où j’ai descendu une façade d’immeuble, les pieds contre la façade et le corps parallèle au sol. Je me souviens que je pensais au premier homme qui a marché sur la lune“.

L’auteure – Enora Rivière danse, écrit, assiste, transmet et crée des projets chorégraphiques.  Elle collabore avec de nombreux chorégraphes, parmi lesquels Mathilde Monnier, Gilles Jobin, Olivier Dubois, Dominique Brun, David Wampach, Olga de Soto, Aurélien Richard, ou encore Pierre Rigal.

À savoir – Enora Rivière prépare aujourd’hui un spectacle chorégraphique autour de ce livre.

Avis – En cours de lecture ! Un petit livre surprenant qui répond aux questions que le public ne se pose jamais : ce que ressent un danseur pendant les saluts, la visions de son art, de la danse… Chronique à venir très vite !

ob.scene

 

Le beau livre

Chefs-d’oeuvre de la danse de Rosita Boisseau

Parution le 30 octobre aux éditions Textuel.

Ce qu’en dit la 4e de couv’ – Le ballet classique connaît un renouveau populaire exceptionnel et les cours de danse pour petites filles ne désemplissent pas sur fond de “repettomania”. À travers des photos du Ballet de l’Opéra de Paris et des textes courts de Rosita Boisseau, ce livre propose une plongée dans l’atmosphère magique de trois des plus grands ballets classiques : Le Lac des Cygnes, Casse-Noisette et La Belle au bois dormant. Intrigues, arguments, symboles, anecdotes viennent éclairer ces ballets mythiques du répertoire, cristallisant l’imaginaire de l’enfance : la femme cygne, la princesse endormie, les cauchemars…

L’auteure – Journaliste et critique danse, Rosita Boisseau a animé pendant 13 ans Spécial danse, l’émission mensuel de France Culture dédié à la danse. Elle collabore depuis au Monde et à Télérama, en charge de l’actualité de la danse. Elle a également publié plusieurs ouvrages sur la danse classique et contemporaine.

À savoir – C’est la cinquième collaboration entre Rosita Boisseau et les éditions Textuel, après Philippe Decouflé (2003), Panorama de la danse contemporaine (2008), Montalvo – Hervieu (2009), et Panorama des ballets classiques et néo-classiques (2010).

Avis – Malgré le début de la 4e de couv peu engageant (non, les cours de danse n’ont jamais désempli ; non, ça ne revient pas à la mode parce que Repetto vend des ballerines ; non, la danse n’est pas réservée qu’aux petites filles), l’idée est plaisante et originale. Plutôt que de se pencher sur une multitude de ballets, l’auteure a préféré en choisir trois pour les explorer en profondeur. Les photos devraient être magnifiques.

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Le livre pour fans

Eleonora Abbagnato photographié par Massimo Gatti. Textes de Francesca Pedroni. Préface de Giuseppe Tornatore

Parution fin septembre en France aux éditions Skira, livre édité en franco-italien.

Ce qu’en dit la 4e de couv’ – Eleonora Abbagnato est première danseuse à l’Opéra de Paris. Cet original volume illustré dévoile son extraordinaire éclectisme artistique à travers le reportage photographique de trois célèbres ballets, fort différents l’un de l’autre. Le premier est le grand classique Giselle, un ballet du XIXe siècle sur un livret de Théophile Gautier mis en musique par Adolphe-Charles Adam. Le deuxième est le pas de deux de la Prisonnière dans Proust ou Les Intermittences du cœur, choréographie de Roland Petit et musique de Camille Saint-Saëns, Symphonie n.3 pour orgue. Le troisième et dernier est Poussière de Bagdad, spectacle de théâtre musical pop-contemporain librement inspiré des Mille et Une Nuits.

Le récit en images de chaque ballet est précédé d’un court entretien mené par Francesca Pedroni, historienne et critique de la danse, qui, à travers les réponses de la danseuse étoile, décrit, de manière simple et accessible à tous, les aspects techniques de la chorégraphie, les difficultés d’interprétation de la partition, la méthode selon laquelle, à chaque fois, l’artiste étudie le personnage et se prépare à l’interpréter de manière unique.

Les auteur-e-s – Francesca Pedroni, historienne et critique de la danse, écrit pour le Manifesto et enseigne à l’Académie de la Scala. Giuseppe Tornatore, metteur en scène, scénariste, producteur cinématographique et monteur italien, est également connu pour son engagement civique ; ses films poétiques ont eu un succès de public considérable en Italie et à l’étranger.

À savoir – Si Eleonora Abbagnato a été nommée Étoile tardivement, elle était considérée comme telle depuis longtemps en Italie, son pays natal. Elle est là-bas une véritable star, y donnant régulièrement des galas et y dansant depuis longtemps les grands rôles du répertoire.

Avis – A priori, voilà un livres pour fans, mais pourquoi pas si le contenu est intéressant ? Le concept sort là encore de l’ordinaire.

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Le roman

Les ailes de la Sylphide de Pascale Maret

Paru en août 2013 aux éditions Thierry Magnier.

Ce qu’en dit la 4e de couv’ – Lucie a été trouvée, bébé, au pied d’un arbre dans la forêt. Recueillie et adoptée par des parents aimants, elle grandit comme tous les autres enfants. Passionnée de danse, elle rêve d’incarner une sylphide, ces esprits de l’air, à mi-chemin entre les anges et les elfes. Inscrite au conservatoire de Lyon, elle remporte le rôle pour un spectacle et se lance à corps perdu dans les répétitions, ignorant les conseils de son professeur qui lui demande de prendre soin d’elle, refusant de voir ces bosses qui jaillissent de temps en temps dans son dos. Fruit des amours d’un humain et d’une sylphide, elle est un être à part. Au cours d’une promenade dans les bois, elle va faire la connaissance de ses soeurs. Elle n’a pas encore leur légèreté, mais au contact de la nature, elle parvient à déployer ses ailes. Bien sûr, elle doit garder secrète sa métamorphose…

L’auteure – Pascale Maret est professeur agrégée de lettres modernes. Elle a vécu à Abidjan, Buenos Aires, Abu Dhabi, Rangoon et Caracas, aussi en région parisienne, où elle réside actuellement, ce qui est finalement assez dépaysant pour une fille de la Haute-Loire. Elle et son mari ont adopté trois enfants. Lectrice passionnée, elle n’enseigne plus mais elle aime retrouver l’ambiance des salles de classe pour dialoguer avec les élèves et essayer de leur faire partager son goût pour les livres.

À savoir – Ce roman est classé dans la catégorie “Roman adolescent”, mais rien n’empêche les un peu plus vieux de s’y plonger.

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Commentaires (7)

  • Estelle

    J’ai beaucoup aimé lire cette Rentrée Littéraire version Danse ! J’espère qu’il y aura d’autres articles de ce genre. Je suis amatrice de ce genre de littérature mais j’ai généralement du mal à trouver les bonnes informations pour être au courant des publications.

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  • J’aimerais qu’il y ai plus de romans tournant autour de la danse…C’est dommage!

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  • Oh, le premier me dit bien… Je me demande TOUJOURS ce que les artistes pensent ou ressentent au moment des saluts (sauf quand c’est Nicolas Leriche qui a toujours l’air si heureux avec et pour ses partenaires).
    En revanche, pourquoi faut-il toujours que les éditeurs choisissent de l’italique pour la danse ? La couverture du bouquin sur Eleonora Abbagnato est proprement horrible.

    @ Fate_biscuit et aux autres, je ne saurais que trop conseiller les romans de Claude Pujade Renaud, d’une grande justesse : “La Danse océane” sur la vie de Doris Humphrey et “Martha ou le mensonge du mouvement” sur celle de Martha Graham. Nul besoin de connaître parfaitement leur style ni même d’en être particulièrement fan : le rapport au corps, à la création, à la sexualité même, le ressenti et la signification du mouvement y sont abordés mieux que nulle part ailleurs.

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  • Cams

    Le premier a l’air super intéressant! on le trouve facilement dans le commerce?

    Sinon j’avais feuilleté le livre sur Eleonora Abbagnato en fin de saison dernière. De jolies photos mais je n’ai pas lu les textes. (et c’est vrai que la typo de la couverture fait un peu amateur. étrange)

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  • a.

    eh bien… je viens de lire ob.scène… j’ai trouvé ça… comment le dire poliment? disons, que le titre suffit. J’espère que l’auteur n’a pas de prétention littéraire. Disons, que c’est exactement tout ce que je déteste dans le rapport à l’art, aux oeuvres, et au texte. Bon. Il vaut peut-être mieux que je me taise…

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      • a.

        Mon Dieu! Amélie! je trouve seulement cette réponse… un mois après qu’elle ait été écrite! Pour ce petit livre : disons que ce que je déteste le plus dans les discours sur l’art, c’est l’aspect subjectif, “ressenti” comme on dit aujourd’hui – je suis toujours très mal à l’aise quand j’entends dire par les artistes qu’ils “sortent leurs trippes” (c’est dégoutant!) ou qu’ils ne visent que l’émotion, soit celle qu’ils ressentent eux-mêmes, soit celle qu’ils veulent faire surgir dans le spectateur. Je trouve que ce petit livre porte bien son nom : il est obscène au sens propre où il donne tout à voir, chaque état d’âme ou chaque état physique, même ceux qui, franchement, ne m’intéressent pas du tout. J’ai beaucoup de mal avec l’épanchement contemporain, le “on livre tout”, “on montre tout”, comme si la vérité était là. Or je ne crois pas du tout que la vérité soit là, dans le particulier, dans l’infiniment particulier, dans le pur contingent accidentel – je suis sûrement un peu dinosaure, mais je préfère de loin la retenue, la pudeur, l’effacement de soi. Car curieusement je trouve que c’est dans cette distance là que les artistes nous montrent ce qu’il y a de vrai dans l’art.
        Bon, c’est un peu long (tout en étant trop court…), j’espère ne pas vous avoir ennuyée, Amélie 🙂

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