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[Programme TV] La Constellation Noureev

2013, c’est l’année Noureev… Un nouveau documentaire, intitulé La Constellation Noureev, est diffusé sur Mezzo le vendredi 15 mars, à 20h30. Le réalisateur Jérôme Laperrousaz a puisé dans des interviews réalisées lors d’un colloque de 1998, qui marquait les cinq ans de la mort du danseur et chorégraphe. Il les a mélangées avec des images d’archives, connues ou non, de Rudolf Noureev sur scène et en répétition.

Lorsque ce documentaire a été évoqué pour la première fois, au mois de janvier, il était question uniquement d’un retour sur les années Opéra de Paris de Rudolf Noureev. Le tout est finalement plus linéaire, revenant sur son enfance et ses années londoniennes, même si le regard est bien sûr très français. Une heure pour retracer la vie et l’oeuvre du danseur, c’est peu, mais le réalisateur arrive à faire un documentaire précis, concis, sans trop tomber dans le larmoyant (mais un peu tout de même, la vie de ce danseur est de toute façon un roman). Pour celui ou celle qui ne connait pas grand chose au parcours de Rudolf Nourev, ce documentaire pour être une bonne source d’informations. Pour les autres, le film n’apprendra rien de neuf, si ce n’est le plaisir de se replonger dans les archives de la danse.

Nombreuses images d’archive

Il y a ainsi des gens qui pourraient vous passionner rien qu’en racontant le menu de leur petit-déjeuner. Pierre Lacotte fait partie de ceux-là. Lorsqu’il parle de la danse, qu’il évoque Rudolf Noureev et ses souvenirs, c’est véritablement un moment de l’histoire de la danse qui semble se réveiller. Le réalisateur a de plus la bonne idée de lui laisser souvent la parole. Puis les images défilent : Yvette Chauviré dans Giselle, Margot Fonteyn bien sûr, Claire Motte en Cygne Blanc, Noëlla Pontois apprenant Casse-Noisette… Avant de se pencher un peu sur Manfred. Le documentaire a ressorti quelques vidéos de ce ballet un peu oublié, créé par Jean Guizerix, et qui retrace en filigrane le caractère de Noureev et ses failles.

La “Génération Noureev”, cette flopée de danseurs et danseuses qu’il a lancé dans les années 1980, a finalement assez peu la parole. On retiendra pour le plaisir une répétition de Raymonda menée Charles Jude et Élisabeth Platel à l’Opéra de Bordeaux, ainsi qu’une brève – mais passionnante – séance de travail de Roméo et Juliette par Laëtitia Pujol et Nicolas Le Riche. Ce dernier a peut-être été la dernière Étoiles découverte par Noureev, il avait 20 ans lorsque ce dernier l’a lancé, il en parle comme s’il avait encore du mal à y croire.

Pas de remise en perspective

Mais tout comme Un jour / Un destin diffusé en décembre dernier, La constellation Noureev ne va pas vraiment chercher dans la polémique. C’était un grand danseur, sauvage et impulsif (deux mots qui reviennent souvent dans la bouche des intervenant-e-s). Mais il n’y a pas de remise en question, sur ses chorégraphies, sur sa façon de travailler. Son caractère colérique est d’ailleurs peu évoqué, ce qui est finalement plutôt surprenant. L’idée de piocher dans des interviews de 1998 (qui ont donc 15 ans) empêche aussi toute remise en perspective. Aujourd’hui, 20 ans après sa mort, que représente Rudolf Noureev, et qui plus est à l’Opéra de Paris ? Une question laissée en suspens dans chaque documentaire consacré à la star de la danse, qui pourtant, et vu du Gala Hommage, se pose plus que jamais.

La constellation Noureev de Jérôme Laperrousaz, le vendredi 15 mars à 20h30 sur Mezzo, suivi à 21h30 du ballet La Bayadère, enregistrée à l’Opéra de Paris en 1994 (avec Isabelle Guérin, Laurent Hilaire et Élisabeth Platel). 

Le documentaire sera rediffusé le lundi 18 mars à 13h30, le jeudi 28 mars et le samedi 30 mars à 9h30, toujours sur Mezzo.

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