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The Dancers sur TF1 – Déception et déprogrammation

Après juste une semaine d’antenne, la nouvelle émission de TF1 The Dancers est déprogrammée, en raison d’audiences trop faibles.

The Dancers était un mélange de télé-crochet et de Star Academy avec 12 jeunes danseurs et danseuses hip hop et moderne. Les candidat-e-s vivaient dans la même maison, étaient répartie-s- en quatre équipes chacune menée par un coach (un-e chorégraphe reconnu-e du milieu). Après des évaluations, un-e candidat-e- était éliminé-e chaque semaine. Les trois meilleurs pouvaient participer à une audition professionnelle. Le grand gagnant ou la grande gagnante remportait 50.000 euros et un contrat dans une grosse production.

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Les audiences ont de suite été très décevantes : 1,4 million de téléspectateur-rice-s pour le premier épisode le 9 juin, 632.000 le vendredi, cinq jours plus tard. L’émission aurait pu avoir sa chance avec un meilleur montage, mais la chaîne a préféré arrêter les frais et ne pas prendre de risque, arrêtant ainsi l’émission au bout de tout juste une semaine.

Où était la danse ?

En soi, le concept pouvait être sympa. Un télé-crochet sur la danse, pouvant parler à un public jeune, pourquoi pas. Sauf que la danse n’a pas du tout été prise en compte (un défaut qui a touché la plupart des récentes émissions sur la danse du PAF). Visiblement, personne de la production ne connaissait la danse et aucun spécialiste n’a été engagé sur le sujet. Cela se voyait dès le générique : au troisième plan, la caméra montre une fille montant sur pointes…. visiblement sans aucune technique de la pointe. Un-e connaisseur-se aurait immédiatement coupé cette image.

Il était aussi curieux de voir que, pour un télé-crochet sur la danse, la danse n’avait que peu de places. On ne voyait que très peu de performances, et pas toujours bien filmées. Le quotidien du danseur, tel que le cours, l’échauffement, l’élaboration d’une chorégraphie, les assouplissements, étaient totalement mis de côté. À  regarder l’émission, l’on pouvait avoir l’impression que les candidat-e-s ne préparaient pas leurs performances, y allaient comme ça et pouvaient effectuer des choses très techniques sans préparation physique.

Une mauvaise sitcom

Étonnant de voir que TF1, qui a pourtant lancé la Star Academy, ait eu tellement de mal à scénariser les émissions. Tout d’abord, le jeu du “une émission = un jour de vie” n’était pas respecté. L’on se perdait ainsi un peu dans la temporalité. Pour réussir une émission comme celle-là, il faut instaurer des rendez-vous : les évaluations le mardi, les castings le jeudi, les éliminations le vendredi, etc. The Dancers avait cassé ce rythme et l’on ne retrouvait plus l’effet journalier d’une sitcom.

Ensuite, les dialogues bien écrits à l’avance étaient beaucoup visibles. Passons sur les portraits des danseurs et danseuses où chacun récitait son texte, passons sur les clichés des participant-e-s (celui qui veut prendre sa revanche sur la vie, celle qui veut aider ses parents, etc.). Les 12 candidat-e-s connaissent parfaitement ce genre d’émission et les caméras ne les poussaient pas à beaucoup de spontanéité. À croire que la production débutait sur ce type de programme.

Mais un bon casting

Dommage cependant, car le casting de base était bon. les quatre coachs étaient tous et toutes des professionnel-le-s reconnu-e-s avec de l’expérience. Leurs regards aiguisés était d’ailleurs plutôt intéressant. Il était amusant de les voir faire des réflexions très techniques lors du premier épisode alors qu’à l’image, la danse n’était pas vraiment mise à l’honneur. Idem pour les 12 participant-e-s. Aucun n’était là par hasard, certain-e-s se détachaient même particulièrement du lot, avec une belle technique et beaucoup d’inventivité.

Le jury de The Dancers

Le jury de The Dancers

La question se pose surtout sur le style. TF1 a misé sur un casting essentiellement du hip hop et break. Or, quel était le public visé par cette émission ? Les jeunes de 10-14 ans. Et que pratique-t-on à cet âge ? Le hip hop bien sûr, mais beaucoup la danse classique et le modern’jazz. Le casting empêchait donc une certaine identification des téléspectateur-rice-s (et c’est ce qui fait que le public est fidèle à un programme) et se coupait finalement d’une grande partie du public ciblé.

À l’image, cela pouvait aussi poser un problème de redondance. Le casting avait tout de même choisi des personnalités très différentes, et personne ne dansait comme son voisin. L’on restait tout de même dans le même style, ce qui pouvait passer comme répétitif à l’écran, et qui a peut-être fait que les performances n’étaient que très peu montrées. C’est aussi la diversité des genres qui fonctionne dans ce type d’émission, dommage que The Dancers s’en soit un peu privé.

Bilan

Avec la déprogrammation de The Dancers, c’est donc une émission de plus sur la danse qui n’arrive pas à fonctionner en France. Dans d’autres pays, aux Etats-Unis notamment, ce n’est pas le cas. Les productions du PAF ont encore beaucoup de mal à comprendre les spécificités de la danse, et surtout comment l’adapter à la caméra. Beaucoup se contentent encore de copier-coller la formule Nouvelle Star, remplaçant le chant par la danse, ce qui ne peut pas fonctionner. Ne reste que Danse avec les stars, qui au-delà de l’aspect paillettes et people, a vraiment réfléchi à la façon de filmer la danse.

Commentaires (1)

  • della

    Pour cette super émission il fallait peut être un autre créneau horaire à 16h45 les jeunes ne sont pas chez eux . C’est n’importe quoi

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