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Interview nutrition – Dans l’assiette de… Patricia Velásquez, danseuse au Malandain Ballet Biarritz

Après une série d’articles autour de la nutrition de la danse (et d’autres sont à suivre), la nutritionniste de DALP Céline Richonnet propose une nouvelle série d’articles : “Dans l’assiette de…”. L’idée : discuter nutrition avec une danseuses ou un danseur professionnel, sujet souvent tabou dans le milieu, ses habitudes alimentaires, ses bonnes recettes, son rapport à son poids ou ses petites astuces pour manger équilibré dans un quotidien professionnel.  

Pour démarrer, place à la brillante ballerine Patricia Velásquez du Malandain Ballet Biarritz pour découvrir son assiette, ses rituels et ses astuces en matière d’alimentation. Née à Guadalajara, la danseuse a étudié la danse au Mexique et au Canada puis débuté sa carrière dans la Compañia de Danza Clásica y Neoclásica de Jalisco en 2009. Elle a ensuite été engagée dans la Compañia Nacional de Danza en 2010, puis au Ballet de Monterrey en 2011. Arrivée il y a huit ans au sein du Malandain Ballet de Biarritz, Patricia Velásquez a découvert la gastronomie française, ses viennoiseries et ses marchés typiques. 

 

Quel rapport entretenez-vous avec l’alimentation, la nutrition ?

Mon père est gastro-entérologue alors depuis toute petite, chez moi, on mange bien, on a appris à manger sainement. Aujourd’hui cela fait partie intégrante de moi, j’aime faire attention à mon alimentation pour prendre soin de ma santé. C’est même une valeur que j’aimerais transmettre plus tard à mes enfants.

 

Est-ce que votre vie professionnelle de danseuse a fait évoluer vos pratiques ?

Je danse depuis que l’âge de 4 ans alors il n’y a pas eu d’avant/après ! Mais j’ai rencontré une diététicienne au Mexique qui m’a vraiment aidé à structurer mon alimentation, notamment sur le sucre : elle m’a permis d’évaluer le nombre de sucre dans un verre de soda et depuis cette consultation je n’ai plus jamais bu un verre de Coca, ni mis de sucre dans mon thé ou mon café ! En arrivant en France par contre, j’ai eu envie de tout goûter, et l’offre alimentaire était assez différente de mes habitudes au Mexique alors j’ai pris un peu de poids mais j’ai vite retrouvé mon équilibre.

 

Le poids justement, les critères physiques en danse classique sont exigeants, comment réussissez-vous à maintenir votre poids stable ?

Je n’ai jamais fait de régime mais je sais m’autoriser des excès, par exemple une fois par semaine un dessert au restaurant, des gâteaux ou des chips – mon pêché mignon – mais je rétablis les jours suivants avec une bonne hygiène de vie. Je suis petite alors j’ai l’impression que les kilos en plus se voient tout de suite ! Mais en dansant toute la journée, notre dépense énergétique est importante et j’arrive à réguler mon poids qui est stable depuis des années. Je le surveille, sans excès, une fois par semaine avec ma balance à impédancemétrie. L’image corporelle est une pression importante sur le corps de la femme, mais j’ai la chance d’être dans une compagnie tolérante sur ce point et je privilégie toujours la santé.

Je surveille mon poids, sans excès […] je privilégie toujours la santé

 

 

Quelle importance a l’alimentation dans votre préparation sportive ?

C’est simple, je le sens tout de suite : dès que je mange mal, j’ai l’impression que cela se ressent sur ma danse, je manque d’énergie, je me sens lourde, je fatigue musculairement, je récupère moins bien. Mais parfois c’est compliqué en tournée de bien manger alors il m’arrive de complémenter mon alimentation avec du magnésium et de la vitamine B6, des acides aminés et des poudres de protéines vegan si je ne peux pas m’alimenter correctement.

 

En tournée justement, comment vous organisez-vous ?

Certains théâtres mettent à disposition des micro-ondes pour pouvoir réchauffer des plats complets mais ce que l’on trouve en supermarché est souvent très cuisiné, très transformé et très vite, je sens que c’est trop riche, que mon alimentation manque de produits frais. J’essaie de choisir des plats à base de légumineuses, je profite des hôtels et supermarchés qui proposent des bars à salade et sinon je m’organise avec du thon en boîte, des conserves de légumes et j’emmène mon économe pour pouvoir préparer des crudités !

 

Comment s’organise votre journée alimentaire ?

Le petit déjeuner c’est le repas le plus important. Je consomme un fruit, généralement un kiwi, du pain de seigle tartiné avec une purée de fruits sans sucres ajoutés ou une pâte d’amande ou de cacahuète, un œuf, un café avec du lait végétal. Mes repas se structurent génialement autour d’une source de protéines, des légumes et crudités et de féculents complets (riz intégral, pâtes intégrales) et légumineuses (lentilles…) que je peux supprimer au dîner. En fin de repas, je prends une compote, un fruit frais, un café ou une tisane avec un nuage de lait végétal. Je cuisine avec un peu de matières grasses (huile d’olive, de colza) et je privilégie les sources végétales de matières grasses comme l’amande et l’avocat. Et je bois constamment de l’eau, en une matinée de répétition ou cours, je termine ma bouteille !

 

Y a-t-il des principes alimentaires que vous essayez de mettre en pratique ?

Je ne suis pas végétarienne mais plutôt fléxitarienne, je mange de la viande mais peu souvent et de qualité. Je fais même particulièrement attention à mon apport en protéines à chaque repas, intégrant même un œuf à mon petit déjeuner. Je fréquente les marchés pour trouver des fruits de saison, bio et locaux. J’ai vraiment découvert en France la saisonnalité et quel plaisir de consommer quand c’est la saison des fraises, framboises, clémentines… le poireau ou la courge butternut en soupe. Et j’utilise l’application Yuka pour valider mes choix !

Le guacamole maison, une recette fétiche de Patricia Velásquez (photo prétexte)

Une recette à nous partager ?

J’ai pas mal cuisiné pendant le premier confinement, je me suis essayé notamment aux energy balls maison à base de dattes.

Parmi mes spécialités, le ceviche : je fais mariner des crevettes cuites avec de la tomate, de l’avocat, oignon, citron vert, coriandre, une touche de moutarde et ketchup. J’aime aussi le guacamole maison, avec oignons coupés très finement, coriandre, citron vert et une touche de tomate. Idéal pour y tremper des carottes et concombre à l’apéritif ou en accompagnement d’un poisson ou d’un blanc de poulet.

 

Son actualité : comme toutes les danseuses, Patricia Velásquez ne peut monter sur scène au moins jusqu’à début décembre, mais elle continue à s’entraîner en studio avec le Malandain Ballet Biarritz, en attendant la réouverture des théâtres. 

 



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