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[Prix de Lausanne 2022] Rencontre avec la candidate Manon Baranger

Après Alice Hidalgo, continuons nos rencontres avec les candidates et candidats français au Prix de Lausanne 2022 avec Manon Baranger (105). L’une des plus jeunes candidates de cette édition vient d’Australie, après avoir passé ses premières années à Hong Kong. Comme beaucoup d’apprenties danseuses du bout du monde, elle rêve des écoles et compagnies européennes. Elle nous raconte son parcours et son regard sur le Prix de Lausanne.

Prix de Lausanne 2022 – La candidate Manon Baranger

Quel est votre parcours ?

Je suis française mais née à Hong Kong. J’y ai vécu mes onze premières années. J’ai commencé la danse là-bas, à trois ans. Puis nous avons déménagé à Melbourne, en Australie. Je suis aujourd’hui à la Melbourne Academy of the Arts, à plein temps.

 

Comment se passent tes journées là-bas ?

Je consacre le matin à mes cours scolaires avec le CNED, je suis le cursus français. Je danse l’après-midi, j’ai 30 heures de cours par semaine : danse classique, danse contemporaine, danse jazz, danse de caractère, aussi des cours de pointes et répertoire. Chaque jour est différent.

 

Pourquoi venir au Prix de Lausanne ? Il y a toujours beaucoup d’élèves australien.ne.s qui se présentent chaque année.

Il y a moins d’opportunités en Australie et le Prix de Lausanne est une compétition qui ouvre des portes. Beaucoup de jeunes danseurs et danseuses en Australie ont envie de travailler en Europe ou aux États-Unis. Pour ma part, j’aime avoir cette chance de travailler avec d’autres professeur.e.s, qui viennent d’un peu partout dans le monde. Je veux prendre les corrections de chacun pour progresser et devenir meilleure, mais aussi rencontrer de nouvelles personnes tout autour du monde. Et d’avoir des opportunités en Europe.

 

Vers quelle école aimerais-tu aller ?

Je rêve de l’École de Danse de l’Opéra de Paris ou de la Royal Ballet School. J’aime leur compagnie, je regarde beaucoup de vidéos de leurs Étoiles, elles me font rêver. Si je dois en citer quelques-unes ? Dorothée Gilbert et Marianela Núñez ! Et je rêve de danser Odette/Odile ou Aurore. Je serai très excitée de partir en Europe, je suis prête à quitter ma famille : mes parents, cette année, sont retournés à Hong Kong, je suis restée en Australie chez des amies.

Prix de Lausanne 2022 – La candidate Manon Baranger (105)

Vous avez l’habitude de passer beaucoup de concours. Comment le vivez-vous ?

Pour moi, un concours, ce n’est que du plaisir aujourd’hui. J’aime montrer ce que j’aime faire le plus au monde : danser. Il y a parfois un peu de stress, mais je me calme en pensant à ce que je fais maintenant, à ne pas penser au futur et à juste faire de mon mieux à chaque fois.

 

Comment se sont passés vos deux premiers jours au Prix de Lausanne ? (ndlr : l’interview a eu lieu le lundi 31 janvier au soir).

Nous avons eu des cours de danse classique et contemporaine. Et j’ai pu passer pour la première fois ma variation classique sur la scène, ça s’est très bien passé. Les prochains jours seront plus tournés vers le coaching et les cours de danse devant le jury. C’est très nouveau comme expérience ! J’aime les cours de danse différents, le fait d’être coachée pour les variations. J’aime beaucoup être là (sourire). L’ambiance est bonne, je me suis fait des amies du monde entier. Cela fait du bien de rencontrer de nouvelles personnes.

 

Vous avez souffert du Covid en Australie dans votre formation de danseuse ?

En 2020, nous avons dû faire quelques mois de cours de danse sur Zoom. Nous avons pu ensuite revenir en studio mais les concours sont souvent restés en ligne. Je n’ai pas eu beaucoup l’opportunité de monter sur scène pendant deux ans, cela fait du bien de la retrouver au Prix de Lausanne.

 

Comment se passent les cours de danse pour vous au Prix de Lausanne ?

Les cours de danse de Élisabeth Platel sont assez différents de ce que je fais à Melbourne. L’on est plus dans la technique russe avec la méthode Vaganova, avec plus de bras et de tête mais moins de rapidité dans certains exercices. Mais j’ai pu faire le stage d’été de Nanterre en 2021, j’y avais beaucoup appris. J’ai donc pu m’habituer à ce style, alors ça a été. Pour certains de ses exercices, il faut vraiment réfléchir parce que c’est rapide et qu’il y a beaucoup de changements de direction. Élisabeth Platel a beaucoup insisté sur le placement des bras, de bien fermer les cinquièmes positions. Mais à force de le faire, j’ai pu m’habituer et ça passe. J’ai confiance pour le cours devant le jury.

Pour le cours de danse contemporaine, j’en fais un peu à Melbourne, mais c’est différent des cours d’Armando Braswell au Prix de Lausanne. Dans le style de mouvement, dans l’énergie, il faut s’y faire et je dois encore m’y habituer.

Prix de Lausanne 2022 – La candidate Manon Baranger

Qu’avez-vous choisi comme variation ?

Je fais L’éveil de Flore en classique. Ma professeure de danse l’a choisie pour moi mais cela restait l’une des variations que je préférais. J’aime beaucoup la musique, les mouvements, je peux m’exprimer dans ce style. Je dois penser à utiliser mes bras, à m’exprimer devant le public. Pour la contemporaine, ma professeure a choisi Rain de Kinsun Chan, c’était la façon de danser qui était la plus simple pour moi. Elle est aussi rapide, c’est ce que je préfère dans la danse contemporaine. Je dois penser à me relaxer et utiliser tout mon corps pour bien la danser.

 

Quel est votre état d’esprit en quelques mots ?

Heure d’être là ! Et un peu stressée forcément.




 

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