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Rencontre avec Shale Wagman, gagnant du Prix de Lausanne 2018

Le canadien Shale Wagman, élève de 17 ans à l’Académie Princesse Grace de Monaco, a remporté le Prix de Lausanne 2018, après la finale qui a eu lieu le samedi 4 février. Rencontre sur la scène quelques minutes après les résultats. 

Prix de Lausanne 2018 – Le lauréat Shale Wagman (Don Quichotte)

 

Comment vous sentez-vous juste après avoir remporté le Prix de Lausanne ? 

C’est incroyable ! C’est un grand honneur d’être sur cette scène, avec la médaille d’or. C’est un rêve que j’avais depuis longtemps qui se réalise, j’ai du mal à y croire. 

 

Comment vous êtes-vous senti lors de cette finale ?

Comme dans un rêve. Sur scène, je sentais le public avec moi, qui me soutenait. C’est une expérience qui ne ressemble à rien de ce que j’ai pu vivre jusqu’à présent. Hier, pour ma variation classique de Basilio, mes sensations étaient plus moyennes, la pente m’a posé problème pour mes pirouettes. Mais j’ai travaillé, tout s’est mieux passé pour la finale. Pour la variation contemporaine, Chroma, j’ai eu de bonnes sensations, même si je me suis senti mieux dedans hier, pendant les sélections. Basilio a une énergie explosive. Chroma, c’est plus calme, plus posé. 

 

Le stress était présent ?

Oui, pendant toute cette semaine, et beaucoup pendant les sélections. Pour la finale. je me suis calmé. Quand je suis rentré en scène, je me sentais bien. 

 

À qui pensez-vous en premier après cette médaille d’or ? 

À mon directeur Luca Masala, merci, merci beaucoup. À ma famille, ma mère, à l’Académie de danse Princesse Grace, à tous mes professeurs, et à tous les professeurs que j’ai eus avant d’entrer à l’Académie. 

Prix de Lausanne 2018 – Le lauréat Shale Wagman (Chroma)

Quelques mots pour Minji Nam, finaliste et aussi élève de l’Académie Princesse Grace ? 

C’était génial de vivre ce Prix de Lausanne tous les deux, nous sommes amis. Nous étions dans même chambre, nous étions soudés. C’est bien d’être à deux, on est moins nerveux, on n’est jamais seul, on peut se parler à la fin de la journée. Je lui en suis très reconnaissant. Elle était magnifique dans sa variation de Paquita, elle est géniale ! 

 

Comment êtes-vous venu à la danse ? 

J’ai commencé par la danse contemporaine, les claquettes et le jazz, à 6 ans. Dès le premier cours, le premier jour, je suis tombé amoureux de la danse. Je ne peux pas vivre sans la danse. Je ne peux pas être moi-même tout le temps dans la vraie vie. En dansant, je peux l’être, et c’est un sentiment spécial, difficile à expliquer. Je suis venu à la danse classique à 13 ans. Je ne savais pas ce que c’était que l’en-dehors ou tendre son pied. J’ai dû beaucoup changer. Sept mois plus tard, j’ai tenté le YAGP et je suis allé en finale à New York. C’est là que Luca Masala m’a repéré, il a vu quelque chose en moi. J’ai fait un stage d’été à l’Académie Princesse Grace, puis j’y suis rentré à 14 ans. J’ai toujours voulu aller en Europe, où pour moi la culture y a plus de place qu’aux États-Unis. 

 

Comment s’est passée votre formation à l’Académie de danse Princesse Grace ? (ndlr : Shale y est en quatrième et dernière année). 

Il y a une atmosphère particulière dans cette école, que l’on ne trouve pas ailleurs. Les professeurs sont incroyables et nous portent beaucoup d’attention. Nous somme juste 40 élèves, très proches les uns des autres, nous sommes seulement quatre garçons dans ma classe. Luca Masala nous apprend à être un meilleur danseur, mais aussi une meilleure personne. Le chemin de notre vie représente notre chemin de danse.

 

En tant que danseur, quelles sont vos qualités et défauts ? 

Pour moi, la meilleur qualité d’un danseur est de savoir montrer que l’on aime la danse, de partager avec le public notre amour de la danse. Tout doit venir du cœur. Et c’est quelque chose que l’on ne peut pas apprendre. Ma meilleure qualité à moi ? Je ne sais pas (rire)… Je ne sais pas. J’ai toujours envie de m’améliorer, je ne suis jamais satisfait de ce que je fais, ce qui peut être parfois mon pire ennemi. Je veux m’améliorer techniquement, m’améliorer en tant qu’artiste. J’aime le ballet, mais aussi le théâtre, l’opéra… J’aime apprendre de différents artistes et rester ouvert. 

 

Vers quelle compagnie voudriez-vous aller ? 

Quand j’étais plus jeune, je rêvais du Bolchoï. Et j’en rêve toujours ! Mais mon but, mon rêve aujourd’hui, reste l’English National Ballet. La troupe a un beau répertoire, Tamara Rojo est une grande directrice. Dans cette compagnie, on danse beaucoup, il y a beaucoup de spectacles. C’est pour moi le lieu parfait pour un jeune danseur qui sort d’une école, pour acquérir beaucoup d’expérience en scène. Je veux beaucoup danser. Rina Kanehara, une ancienne élève de l’Académie Princesse Grace, y est très bien (ndlr : rentrée en 2015, elle est y Junior Soloist). Ils travaillent beaucoup et ils sont de super coachs et maîtres de ballets.

Prix de Lausanne 2018 – Le lauréat Shale Wagman

Y a-t-il des ballets, des rôles qui vous font rêver ? 

Je n’ai pas vraiment de rôle de rêve… Tous les grands rôles classiques en fait ! J’aime beaucoup le ballet Laurencia, qui n’est pas au répertoire de beaucoup de compagnies. Ma partenaire de rêve ? Svetlana Zakharova, mais je suis trop petit pour elle (rire) ! Ou Evguenia Obraztsova. Plus sérieusement, j’aime beaucoup danser avec Yuria Isaka, ma partenaire à l’Académie,  j’espère danser avec elle dans le futur. Pour la danse contemporaine, j’aime beaucoup Crystal Pite, Twyla Tharp, Wayne McGregor ou Liam Scarlett. 

 

Pourquoi avez-vous voulu aller au Prix de Lausanne ?

Je sais que c’est une grande expérience pour tous ceux et celles qui y participent. C’est l’occasion de rencontrer d’autres professeurs et coachs, mais aussi toute la nouvelle génération de danseurs et danseuses, tous ces jeunes artistes avec qui nous allons travailler ensemble dans les prochaines années. Je suis venu ici pour apprendre, et pour prouver quelque chose à moi-même, me prouver que je peux donner le maximum durant toute cette semaine, et en scène. Je voulais montrer le meilleur de moi-même, et qui je suis en tant que danseur.

 

Nous avons suivi Shale Wagman toute la semaine au Prix de Lausanne, dans le cadre de notre série Une année à l’Académie Princesse Grace. Portrait plus complet à venir dans le courant du mois de février. 

 

Commentaires (1)

  • Anna

    Ce danseur est vraiment impressionnant ! Merci beaucoup pour cette interview qui m’a permis de le connaître un peu plus. Je viens de le découvrir.
    Pensez-vous aussi qu’il deviendra étoile ? 🙂

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