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Alyzée et Emilie Lalande – Interview croisée de deux soeurs danseuses

Les sœurs Lalande ont en commun une fibre artistique et le goût de la scène. L’aînée Émilie, 34 ans, danse au Ballet Preljocaj depuis 2008. Alyzée, 26 ans, rayonne dans la comédie musicale Grease au Théâtre Mogador depuis la rentrée 2017 dans le rôle de Sandy. Très complices, elles ont été heureuses d’ouvrir leur album photos et d’évoquer leurs parcours artistiques pour DALP.

 

Avez-vous grandi dans un environnement artistique ?

Alyzée : Pas particulièrement, mais notre mère a voulu que nous ayons des activités artistiques extra-scolaires. Peut-être voulait-elle que l’on fasse tout ce qu’elle n’avait pas eu la chance d’entreprendre plus jeune. Elle nous a beaucoup soutenues et continue d’être très présente à nos côtés.

 

Vous commencez toutes les deux par la danse classique ?

Émilie : Oui, sans doute parce que c’était un peu le passage obligé. Très vite, j’ai compris que j’aimais ça. J’ai suivi ma scolarité en horaires aménagés. J’ai commencé au Conservatoire de Massy (91) puis je suis rentrée au Conservatoire de Paris en 1994. J’ai intégré en 2002 le Cannes Jeune Ballet, puis en 2004, le Ballet d’Europe de Jean-Charles Gil.

Alyzée : J’ai suivi la trace de ma sœur en débutant aussi par la danse classique. Puis j’ai découvert le violon, le chant. J’ai cumulé les activités. Je voulais goûter à tout. J’ai fait quasiment toute ma scolarité dans une école Steiner, au sein de laquelle les activités artistiques occupaient une grande place.

 

Quels sont vos souvenirs d’enfance liés à la danse ? La grande sœur a t-elle influencé la plus jeune dans ses choix artistiques ?

Émilie : Elle a surtout été mon cobaye ! J’aimais déjà beaucoup créer des chorégraphies et Alyzée se prêtait à toutes mes fantaisies ! Dès que nos parents s’absentaient de la maison, nous répétitions des petits spectacles que nous leur présentions quand ils rentraient. Ils ne pouvaient pas y échapper !

Alyzée : J’adorais ces moments de complicité entre sœurs. Je me laissais faire avec plaisir ! Quand nous regardons les vidéos de ces années, on rigole bien ! Nous remontions aussi certaines scènes de comédies musicales ou de films. Je connaissais certaines répliques par cœur. J’aimais déjà beaucoup Grease  !

 

Vous souvenez-vous du premier spectacle qui a forgé votre envie de devenir artiste ?

Émilie : Le Lac des cygnes à l’Opéra Bastille avec ma mère. J’avais 10 ou 12 ans. Nous étions au poulailler sur un strapontin mais quel choc ! J’ai tellement applaudi que l’un des ouvreurs m’a emmenée dans les coulisses. J’étais fascinée par les décors, la machinerie. Je me suis dit alors que j’avais envie de danser et de créer.

Alyzée : Pour moi c’est L’Ave Maria dans le film Joyeux Noël (NDLR : la cantatrice est jouée par la comédienne Diane Kruger doublée par la soprano Natalie Dessay) Ce rôle m’a donné envie de prendre des cours de chant lyrique puis de théâtre.

Les sœurs Lalande – Alyzée (à gauche) et Emilie (à droite).

Alyzée, vous avez l’un des rôles principaux dans Grease. Émilie, vous dansez dans le Ballet Preljocaj. Quels sont les points communs entre la comédie musicale et la danse contemporaine ?

Alyzée : Ce sont des univers très différents, mais l’exigence est la même. Pour travailler le rôle de Sandy, j’ai dû me remettre d’arrache-pied à la danse. Je suis allée à Broadway pour prendre des cours. C’est un rôle physique, mais aussi une personnage à plusieurs facettes, qui évolue tout au long du spectacle. Émilie m’a donné beaucoup de conseils. Je lui fais entièrement confiance.

Émilie : Je suis d’accord avec Alyzée. Nous évoluons dans des univers exigeants qui demandent un grand investissement personnel. Nous devons puiser au fond de nous les ressources nécessaires pour être à la hauteur de certains rôles. Celui de Juliette est un très beau cadeau.

 

Vos agendas sont bien remplis. L’une vit à Paris, l’autre à Aix-en-Provence. Avez-vous du temps pour vous retrouver ?

Émilie : Nous essayons à chaque fois que cela est possible de nous voir. Je suis sa première fan. J’ai vu Grease plusieurs fois. Si je vivais à Paris, j’aurais ma carte de fidélité ! Maman fait le lien entre nous et avec nos deux autres frère et sœur. L’été est propice aux retrouvailles.

Alyzée : Le rythme est très intense en ce moment. Et quand Émilie est venue danser à Paris, j’étais sur scène au même moment ! Mais nous trouvons toujours de petits moments pour partager du temps toutes les deux. Par exemple, nous venons de prendre un cours de hatha-yoga. Dans ce tourbillon, cela fait du bien de se recentrer sur soi-même !

 

Si vous n’aviez pas choisi une carrière artistique, qu’auriez-vous fait ?

Alyzée : Sur mon journal intime, je me souviens d’avoir écrit “chanteuse”. Je n’ai jamais eu envie d’être autre chose qu’une artiste. Je me laisse porter par la formidable énergie de Grease, mais j’ai beaucoup d’autres envies comme le cinéma. Heureusement, il y a de plus en plus de passerelles pour les artistes de comédies musicales.

Émilie : Je n’ai pas eu le temps d’y réfléchir. Tout s’est enchaîné. Aujourd’hui je danse depuis dix ans dans la compagnie d’Angelin Preljocaj et je n’ai pas vu passer les années. Avoir créé (1)Promptu, ma propre compagnie jeune public en 2013, me procure une grande satisfaction. C’est très complémentaire avec mon travail d’interprète.

Les sœurs Lalande – Alyzée (à gauche) et Emilie (à droite).

 

Grease est à l’affiche du Théâtre Mogador jusqu’au 8 juillet. Roméo et Juliette par le Ballet Preljocaj du 14 au 18 février à la Criée-Théâtre national de Marseille et du 27 au 30 mars à la comédie de Clermont-Ferrand.

 

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