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[Prix de Lausanne 2023] Rencontre avec le candidat français Pier Abadie

Le Prix de Lausanne 2023 a lieu du 30 janvier au 5 février. Et quatre candidates et candidats français se présentent. Parmi eux : Pier Abadie (418), 18 ans, élève du CNSMDP. Danseur au profil polyvalent, il nous raconte après sa première journée de concours sa préparation, son parcours et ses premières impressions du Prix de Lausanne.

Le candidat français Pier Abadie au Prix de Lausanne 2023

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Pier Abadie, j’ai 18 ans et je suis en DNSP3, la quatrième année d’étude du CNSMDP (Conservatoire Supérieur de Musique et de Danse de Paris) avec Gil Isoart.

 

Qu’est-ce qui vous a amené au Prix de Lausanne

Certaines élèves du CNSMDP ont participé au Prix l’année dernière et cela m’a donné envie. Surtout, je suis parti au stage d’été du Prix de Lausanne poussé par des amis, nous y sommes allés tous ensemble. À l’issue du stage, j’ai eu le prix contemporain, qui m’offrait l’inscription en vidéo pour cette édition 2023. La vidéo a été envoyée de et j’ai été sélectionné.

 

Quelles variations avez-vous choisies ?

J’ai préparé Le Corsaire pour la variation classique et Echo de Kinsun Chan pour la variation contemporaine. La première, le personnage me plaît à travailler, j’aime dans sa technique le manège et la diagonale si connue. Pour la seconde, elle représentait le mieux ce que j’aime dans la danse contemporaine. J’aime le rapport qu’elle a avec le sol, j’aime être ancré dans le sol en contemporain, c’est ce qui me parle le plus. Et au niveau interprétation, c’est pour moi l’une des plus intéressantes. J’ai proposé ces deux choix à mes professeurs qui ont été d’accord.

 

Comment vous êtes-vous préparés ?

Ma préparation a été compliquée. J’ai une blessure chronique au pied depuis deux ans, je me suis aussi fait mal à l’adducteur. Je ne me suis jamais vraiment arrêté mais je ne pouvais pas me donner à fond. J’ai vraiment beaucoup répété trois semaines avant le concours. Ma préparation a donc aussi été mentale. Le CNSMDP a fait venir un préparateur mental pour nous préparer au Prix de Lausanne, j’ai fait beaucoup d’exercices de visualisation avec lui. Avec Gil Isoart aussi. Nous avons travaillé sur la technique, puis y rajouter ma personnalité. Il a beaucoup insisté sur le regard. Pour la variation contemporaine, j’ai aussi travaillé avec lui, ainsi qu’avec Raphaëlle Delaunay. Ils ont aussi beaucoup insisté sur le regard, aussi sur ce que disait le chorégraphe. Dans la vidéo de la variation, il a expliqué pendant six minutes comment la danser, il y dit beaucoup de choses et je me suis bien appuyé dessus.

 

Quel est votre parcours ?

J’ai en fait commencé par la danse contemporaine. Je me suis inscrit avec ma meilleure amie, pour le plaisir, à L’atelier de danse des Capucins chez moi à Orthez, dans le Sud-Ouest. J’ai commencé là à 8 ans. Puis à 12 ans, les choses se sont concrétisées et je suis partie à l’école de ballet de Biarritz. Deux ans plus tard, je suis allé au CNSMDP, je n’avais donc que deux ans de danse classique dans les jambes. Cela ne fait que six ans que je fais du classique ! Je me suis tout de même présenté dans la filière classique au CNSMDP car je manquais de bases classiques dans ma danse contemporaine, en me disant : “Allez, faisons du classique pour être encore meilleur en contemporain”. Je voulais une grosse base classique.

Le candidat français Pier Abadie au Prix de Lausanne 2023

Vous finissez cette année votre formation au CNSMDP. Que retenez-vous de ces années ?

C’est une école pluridisciplinaire, cela se voit. Et c’est pour cela que je l’ai choisi. Je trouve ça super intéressant de pouvoir évoluer dans plein de techniques différentes. J’y ai appris la danse classique, énormément de variations. J’ai aussi appris à m’amuser d’une manière différente, en étant concentré. Et j’ai développé ma danse contemporaine. J’ai beaucoup aimé toutes nos interventions, comme le Trisha Brown X100. C’était un gros spectacle, un travail super intéressant avec toute cette notion de poids qui nous aide énormément dans le classique. C’était très enrichissant.

 

Quel est votre objectif au Prix de Lausanne ?

Je vise la finale. Je cherche surtout à trouver une compagnie. Je ne sais pas forcément ce que je veux faire, si je vais vers le classique ou le contemporain. Alors pourquoi pas une compagnie qui combine les deux, ou le NDT, ou rentrer dans une grosse compagnie classique pour plus tard me diriger vers un travail plus contemporain.

 

Comment se passent vos premiers jours au Prix de Lausanne ?

Je suis venu seul, ma mère, nos professeurs Gil Isoart et Isabelle Ciaravola arrivent jeudi. Cela me va. Je ne suis pas quelqu’un de stressé, même si je stresse forcément. Je ne viens pas là pour me prendre la tête, au contraire. Je viens pour trouver du travail, faire des rencontres, m’amuser. C’est le plaisir qui compte.

Je me suis senti très à l’aise dans le cours de danse contemporaine. En classique, je suis concentré sur moi, je ne regarde pas trop les autres. Cela ne m’a jamais stressé d’être dans un cours avec des élèves potentiellement plus forts, ou plus tournés vers le classique. Je trouve aussi intéressant de voir des danseurs classiques où l’on repère dans leur travail une technique contemporaine. Cela se voit dans le rapport au sol, dans le haut du corps plus libéré… même si je ne me sens pas vraiment libéré (sourire).

 

Quels sont vos envies pour votre carrière ? Les chorégraphes qui vous touchent ?

J’aime beaucoup Sharon Eyal ou Beaver Dam. Pour le classique, j’aime les grosses compagnies. Je ne sais pas exactement vers quoi je veux me tourner. Ce qui est sûr, c’est que je veux prendre du plaisir tout le temps.

 



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