[Nuits de Fourvière 2025] Cinq questions à Lucie Antunes, percussionniste et compositrice de la musique de 360 de Mehdi Kerkouche
Percussionniste et compositrice, Lucie Antunes est l’artiste en résonance des Nuits de Fourvière 2025. Ses spectacles ponctuent ainsi toute la programmation. Pour la danse, elle a choisi la nouvelle création 360 de Mehdi Kerkouche, donnée du 8 au 10 juillet au Transbordeur. Car c’est elle qui a composé la musique du spectacle, collaborant depuis plusieurs projets avec le chorégraphe. Et pour ces dates lyonnaises de 360, Lucie Antunes y en live. Cinq questions pour découvrir sa façon de travailler.

Lucie Antunes, percussionniste et compositrice de 360 de Mehdi Kerkouche
Comment avez-vous rencontré Mehdi Kerkouche ?
Nous avons travaillé ensemble sur L’Odyssée d’Hermès en 2021. C’est la marque qui nous a reliés et on a tout de suite connecté. Depuis, on ne s’est plus quittés.
Qu’est-ce qui vous rassemble tous les deux ?
Si on ne vient pas du même endroit, nous avons les mêmes « combats », si l’on peut dire : nous sommes tous les deux issus de familles populaires, notre parcours a été forcément laborieux. Pour y arriver, on a dû avoir la niaque, on sait que l’on n’a pas forcément le droit à l’erreur et on travaille beaucoup tous les deux. Et puis on a aussi ce rapport à la danse, moi dans ma musique – dans la percussion, il y a beaucoup de danse dans le corps – et lui dans ce qu’il fait. On se retrouve aussi dans l’envie de fédérer grâce à la danse et à la musique, c’est vraiment quelque chose qui nous anime.
Vous êtes toutefois passée par le CNSMD de Lyon, qui est vraiment une institution, alors que Mehdi Kerkouche est un autodidacte.
Ma mère, qui était immigrée espagnole, m’a inscrite au conservatoire pour que j’aie une base culturelle. Je m’y suis attachée et d’une certaine manière, cela me donne de la légitimité dans mon travail de compositrice, j’ai le label « Conservatoire Supérieur ». En vérité, mon passage là-bas ne m’a pas forcément beaucoup plus. Je l’ai fait pour avoir cette légitimité et pouvoir faire ensuite ce que je voulais.
Comment travaillez-vous avec Mehdi Kerkouche ?
Il se base vraiment sur la musique dans son travail de création, c’est ce qui l’inspire. C’est pour cela que, sans la musique, il ne peut pas vraiment commencer. Alors je lui donne de la matière, il expérimente, me donne des retours, jusqu’à ce qu’il finisse en studio avec moi, qu’il me dise ce qui va ou non, et je mixe. Les danseurs et danseuses m’inspirent beaucoup en studio. Je vois ce qu’ils et elles font de ma musique, je modifie ensuite des choses. Dès que ça prend vie, c’est inspirant. On travaille ainsi main dans la main avec Mehdi Kerkouche, dès le début.
Que vous a-t-il donné comme piste de départ pour 360 ?
Il voulait quelque chose de très club, de très électro. C’est tout ! C’était vraiment une page blanche, on est parti de zéro. Et c’est ça qui est beau quand on travaille toujours avec les mêmes personnes : on va avoir de moins en moins besoin de se parler, on se comprend mieux.

360 de Mehdi Kerkouche