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Ce qu’il faut retenir de l’annonce de la saison 2017-2018 du Ballet de l’Opéra de Paris

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26 janvier 2017

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Le Ballet de l'Opéra de Paris a présenté sa saison 2017-2018 lors d'une conférence de presse. L'occasion pour Aurélie Dupont de défendre ses choix, également à travers une grande interview à L'Express et à l'AFP. Les créations, l'état de la troupe, sa vision du classique, aussi les adieux annoncés de plusieurs Étoiles... Retour sur les différentes annonces. 

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Aurélie Dupont avec Stéphane Lissner et Philippe Jordan lors de la conférence de presse de présentation de la saison 2017-2018 de l'Opéra de Paris

La saison dans ses grandes lignes

Aurélie Dupont le dit d'emblée (et le répètera souvent) : "Je suis ravie". Elle démarre d'abord par l'état d'esprit de la compagnie. "Quand je suis arrivée il y a un an, j'ai trouvé des danseur.se.s déçu.e.s et une troupe pas assez solidaire. Aujourd'hui, ils le sont à nouveau". Cette saison est en tout cas la sienne, Benjamin Millepied n'avait visiblement pas prévu grand-chose, et insiste sur le fait que tout a été soigneusement pensé. "Toute ma saison est réfléchie. J'ai essayé de faire un programme sur-mesure pour la compagnie, aussi bien pour les Étoiles que pour le corps de ballet". Dans L'Express, 

Autre information plutôt intéressante, Stéphane Lissner a annoncé qu'un documentaire sur les coulisses de l'Opéra de Paris, réalisé par Jean-Stéphane Bron qui a passé 18 mois dans l'institution, sortira au cinéma le 5 avril.

 

Les galas

Aurélie Dupont a tenu à garder le gala d'ouverture de saison. Le sien comprendra le Défilé, Trois Gnossiennes de Hans van Manen (entrée au répertoire), Faun de Sidi Larbi Cherkaoui (entrée au répertoire) et Diamants (extrait de Joyaux) de George Balanchine. La directrice insiste spécialement sur le choix de Hans van Manen, chorégraphe qu'elle admire et qui est quasiment absent du répertoire de la Maison. Le ton du programme est en tout cas donné : "Ce gala unique représente ma vision de la compagnie et mes goûts artistiques" (ce qui soulève quelques questions).

Mais avant ce gala, il y aura un hommage à Yvette Chauviré le samedi 22 avril, jour où elle aurait eu 100 ans. Aurélie Dupont glisse quelques mots sur cette danseuse qu'elle admire visiblement. Il y aurait visiblement la création d'un "Cercle Chauviré", dont ce gala serait le lancement, ce qui ne laisse pas forcément augurer d'une billetterie sympathique. Le programme comportera en tout cas "Le Grand pas classique, La Mort du Cygne, des extraits des Mirages et de Suite en blanc".

Aurélie Dupont avec Stéphane Lissner et Philippe Jordan lors de la conférence de presse de présentation de la saison 2017-2018 de l'Opéra de Paris

La place de la danse classique

Aurélie Dupont l'a affirmé à plusieurs reprises : la saison 2017-2018 marquera le retour des grands classiques. "Le ballet classique se perdait un peu. Il sera à l'honneur sous ma direction", explique-t-elle. Face à la remarque qu'il n'y a pas plus de grands classiques que sous Benjamin Millepied, la directrice s'embrouille un peu. Elle finit par dire qu'il ne s'agit pas forcément d'une question de nombre. Elle compte programmer quatre "grands classiques" par saison, qu'il s'agit d'un bon équilibre, et que "la compagnie ne peut pas danser plus de quatre grands classiques par an, sinon elle se blesse". Face à une nouvelle remarque sur le fait que le Royal Ballet danse bien six ou sept "grands ballets classiques" par an, et que ça passe, Aurélie Dupont répond qu'ils ne dansent pas du Hofesh Shechter, ce qui est faux. Un constat certain de mauvaise santé de la troupe quant à ce répertoire classique, et d'un entre-soi de la directrice. 

Dans L'Express, elle explique aussi que "L'Opéra de Paris, c'est une tradition et un héritage, le ballet russe, Serge Lifar, Roland Petit. Benjamin Millepied n'a pas eu envie de les garder, car cela ne lui ressemblait pas. Moi, oui, puisque j'ai été biberonnée à cela. C'est mon héritage et ma langue". Curieuse réflexion, puisque sa programmation ne contient ni Serg Lifar, ni Roland Petit. 

Peu de choses sont dites en tout cas sur les reprises. Aurélie Dupont s'arrête néanmoins quelques mots sur Le Boléro de Maurice Béjart. "Je suis ravie d'avoir réussi à re-avoir les droits du Boléro de Béjart. Monter sur cette table est une expérience unique, on ne dans plus pareil après". Nul doute qu'ils.elles seront nombreux.ses à vouloir tenter l'expérience. 

 

Les créations

La place de la danse contemporaine est importante, "Je veux continuer à porter aussi des expériences contemporaines, il faut aussi prendre des risques", explique Aurélie Dupont. "Un.e danseur.se de l'Opéra de Paris se doit de goûter à tout. Il.elle comme un.e danseur.se qui parle 15 langues".

"La création d'Alexander Ekman est mon projet fou qui me tient très à coeur. Il va emmener les danseur.se. vers quelque chose de plus théâtral, les faire jouer, les faire parler". Aurélie Dupont a aussi fait venir Saburo Teshigawara (et présent lors de cette conférence de presse) car "je lui dois beaucoup, il m'a apporté le risque de l'improvisation". Le chorégraphe aimerait faire une pièce avec beaucoup de danseur.se.s sur scène. La directrice se dit aussi "heureuse de faire venir Hofesh Shechter pour la première fois à l'Opéra de Paris, il a une technique très particulière".

Aurélie Dupont va aussi faire venir Iván Pérez, chorégraphe encore inconnu. "L'Opéra de Paris est une terre d'accueil pour de jeunes chorégraphes", explique-t-elle. "Je vais inviter de jeunes chorégraphes chaque année. Prenons des risques. Et je suis très excitée par la venue d'Ivan Perez". 

 

Invitations et tournées à l'étranger

Le Ballet de l'Opéra de Paris va partir régulièrement en tournée. D'abord en mars au Japon. Puis en juillet à New York pour l'anniversaire des 50 ans de Joyaux de George Balanchine, qu'elle dansera en compagnie du New York City Ballet et du Ballet du Bolchoï, "un joli partage" pour Aurélie Dupont.La compagnie partira en juin et juillet 2018 pour une longue tournée aux États-Unis, avec une semaine de représentations à Chicago et deux semaines à New York. Et le programme s'annonce chargé : La Sylphide de Pierre Lacotte, The Season's Canon de Crystal Pite, Blake Works I de William Forsythe, la création d'Iván Pérez, Études de Harald Lander et Le Jeune homme et la Mort de Roland Petit. 

Pas de compagnie invitée la saison prochaine. Mais Aurélie Dupont compte développer l'échange avec l'Américan Ballet Theatre, amorcé par l'invitation de Mathias Heymann en juin dernier. Avec peut-être des artistes de la troupe new-yorkaise pour le Don Quichotte en décembre 2017.

Aurélie Dupont avec Stéphane Lissner et Philippe Jordan lors de la conférence de presse de présentation de la saison 2017-2018 de l'Opéra de Paris

L'arrêt de l'académie chorégraphique

L'académie chorégraphique a fait partie des tous premiers projets de Benjamin Millepied. Il s'agissait de laisser le temps à quelques danseur.se.s de développer leurs projets chorégraphiques. Aurélie Dupont ne souhaite pas faire perdurer cette académie. D'abord parce que "je ne me sens pas de juger qui est un bon ou un mauvais chorégraphe pour diriger un ballet". Ensuite, parce qu'après avoir questionné les participants, elle avait compris que c'était pour eux quelque chose qui les intéressait, mais qu'ils n'étaient pas dans une optique de changement de carrière. Enfin parce que "Si Les danseur.se.s veulent créent, il.elle.s créent... Il n'y a pas besoin de l'académie pour cela". Elle insiste aussi sur le fait qu'elle a besoin de tous les interprètes pour son programme. 

 

Les adieux

Cinq Étoiles vont partir ces deux prochaines années. D'abord Jérémie Bélingard fera ses adieux lors de la soirée Cunningham/Forsythe en mai 2017, il fera "une improvisation de 20 minutes lors des cinq dernières représentations". Curieux adieux pour une Étoile absente de scène depuis déjà plusieurs saisons. Puis Laetitia Pujol fera ses adieux à la scène en juillet 2017 à New York, avec Émeraudes de Joyaux, un peu avant ses 42 ans. 

Marie-Agnès Gillot partira le 31 mars 2018 avec Orphée et Eurydice de Pina Bausch, et Hervé Moreau sur Roméo et Juliette de Sasha Waltz. Puis ce sera au tour de Karl Paquette en décembre 2018 avec Cendrillon de Rudolf Noureev.  

Aurélie Dupont explique enfin qu'elle a souhaité laisser aux Étoiles le choix de leur ballet pour leurs adieux. 

 

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Amélie Bertrand

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