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Ce qu’il faut retenir de l’annonce de la saison 2017-2018 du Ballet de l’Opéra de Paris

Le Ballet de l’Opéra de Paris a présenté sa saison 2017-2018 lors d’une conférence de presse. L’occasion pour Aurélie Dupont de défendre ses choix, également à travers une grande interview à L’Express et à l’AFP. Les créations, l’état de la troupe, sa vision du classique, aussi les adieux annoncés de plusieurs Étoiles… Retour sur les différentes annonces. 

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Aurélie Dupont avec Stéphane Lissner et Philippe Jordan lors de la conférence de presse de présentation de la saison 2017-2018 de l’Opéra de Paris

La saison dans ses grandes lignes

Aurélie Dupont le dit d’emblée (et le répètera souvent) : Je suis ravie. Elle démarre d’abord par l’état d’esprit de la compagnie. “Quand je suis arrivée il y a un an, j’ai trouvé des danseur.se.s déçu.e.s et une troupe pas assez solidaire. Aujourd’hui, ils le sont à nouveau“. Cette saison est en tout cas la sienne, Benjamin Millepied n’avait visiblement pas prévu grand-chose, et insiste sur le fait que tout a été soigneusement pensé. “Toute ma saison est réfléchie. J’ai essayé de faire un programme sur-mesure pour la compagnie, aussi bien pour les Étoiles que pour le corps de ballet“. Dans L’Express, 

Autre information plutôt intéressante, Stéphane Lissner a annoncé qu’un documentaire sur les coulisses de l’Opéra de Paris, réalisé par Jean-Stéphane Bron qui a passé 18 mois dans l’institution, sortira au cinéma le 5 avril.

 

Les galas

Aurélie Dupont a tenu à garder le gala d’ouverture de saison. Le sien comprendra le Défilé, Trois Gnossiennes de Hans van Manen (entrée au répertoire), Faun de Sidi Larbi Cherkaoui (entrée au répertoire) et Diamants (extrait de Joyaux) de George Balanchine. La directrice insiste spécialement sur le choix de Hans van Manen, chorégraphe qu’elle admire et qui est quasiment absent du répertoire de la Maison. Le ton du programme est en tout cas donné : “Ce gala unique représente ma vision de la compagnie et mes goûts artistiques” (ce qui soulève quelques questions).

Mais avant ce gala, il y aura un hommage à Yvette Chauviré le samedi 22 avril, jour où elle aurait eu 100 ans. Aurélie Dupont glisse quelques mots sur cette danseuse qu’elle admire visiblement. Il y aurait visiblement la création d’un “Cercle Chauviré”, dont ce gala serait le lancement, ce qui ne laisse pas forcément augurer d’une billetterie sympathique. Le programme comportera en tout cas “Le Grand pas classique, La Mort du Cygne, des extraits des Mirages et de Suite en blanc“.

Aurélie Dupont avec Stéphane Lissner et Philippe Jordan lors de la conférence de presse de présentation de la saison 2017-2018 de l’Opéra de Paris

La place de la danse classique

Aurélie Dupont l’a affirmé à plusieurs reprises : la saison 2017-2018 marquera le retour des grands classiques. “Le ballet classique se perdait un peu. Il sera à l’honneur sous ma direction“, explique-t-elle. Face à la remarque qu’il n’y a pas plus de grands classiques que sous Benjamin Millepied, la directrice s’embrouille un peu. Elle finit par dire qu’il ne s’agit pas forcément d’une question de nombre. Elle compte programmer quatre “grands classiques” par saison, qu’il s’agit d’un bon équilibre, et que “la compagnie ne peut pas danser plus de quatre grands classiques par an, sinon elle se blesse“. Face à une nouvelle remarque sur le fait que le Royal Ballet danse bien six ou sept “grands ballets classiques” par an, et que ça passe, Aurélie Dupont répond qu’ils ne dansent pas du Hofesh Shechter, ce qui est faux. Un constat certain de mauvaise santé de la troupe quant à ce répertoire classique, et d’un entre-soi de la directrice. 

Dans L’Express, elle explique aussi que “L’Opéra de Paris, c’est une tradition et un héritage, le ballet russe, Serge Lifar, Roland Petit. Benjamin Millepied n’a pas eu envie de les garder, car cela ne lui ressemblait pas. Moi, oui, puisque j’ai été biberonnée à cela. C’est mon héritage et ma langue“. Curieuse réflexion, puisque sa programmation ne contient ni Serg Lifar, ni Roland Petit. 

Peu de choses sont dites en tout cas sur les reprises. Aurélie Dupont s’arrête néanmoins quelques mots sur Le Boléro de Maurice Béjart. “Je suis ravie d’avoir réussi à re-avoir les droits du Boléro de Béjart. Monter sur cette table est une expérience unique, on ne dans plus pareil après“. Nul doute qu’ils.elles seront nombreux.ses à vouloir tenter l’expérience. 

 

Les créations

La place de la danse contemporaine est importante, “Je veux continuer à porter aussi des expériences contemporaines, il faut aussi prendre des risques“, explique Aurélie Dupont. “Un.e danseur.se de l’Opéra de Paris se doit de goûter à tout. Il.elle comme un.e danseur.se qui parle 15 langues“.

La création d’Alexander Ekman est mon projet fou qui me tient très à coeur. Il va emmener les danseur.se. vers quelque chose de plus théâtral, les faire jouer, les faire parler“. Aurélie Dupont a aussi fait venir Saburo Teshigawara (et présent lors de cette conférence de presse) car “je lui dois beaucoup, il m’a apporté le risque de l’improvisation“. Le chorégraphe aimerait faire une pièce avec beaucoup de danseur.se.s sur scène. La directrice se dit aussi “heureuse de faire venir Hofesh Shechter pour la première fois à l’Opéra de Paris, il a une technique très particulière“.

Aurélie Dupont va aussi faire venir Iván Pérez, chorégraphe encore inconnu. “L’Opéra de Paris est une terre d’accueil pour de jeunes chorégraphes“, explique-t-elle. “Je vais inviter de jeunes chorégraphes chaque année. Prenons des risques. Et je suis très excitée par la venue d’Ivan Perez“. 

 

Invitations et tournées à l’étranger

Le Ballet de l’Opéra de Paris va partir régulièrement en tournée. D’abord en mars au Japon. Puis en juillet à New York pour l’anniversaire des 50 ans de Joyaux de George Balanchine, qu’elle dansera en compagnie du New York City Ballet et du Ballet du Bolchoï, “un joli partage” pour Aurélie Dupont.La compagnie partira en juin et juillet 2018 pour une longue tournée aux États-Unis, avec une semaine de représentations à Chicago et deux semaines à New York. Et le programme s’annonce chargé : La Sylphide de Pierre Lacotte, The Season’s Canon de Crystal Pite, Blake Works I de William Forsythe, la création d’Iván Pérez, Études de Harald Lander et Le Jeune homme et la Mort de Roland Petit. 

Pas de compagnie invitée la saison prochaine. Mais Aurélie Dupont compte développer l’échange avec l’Américan Ballet Theatre, amorcé par l’invitation de Mathias Heymann en juin dernier. Avec peut-être des artistes de la troupe new-yorkaise pour le Don Quichotte en décembre 2017.

Aurélie Dupont avec Stéphane Lissner et Philippe Jordan lors de la conférence de presse de présentation de la saison 2017-2018 de l’Opéra de Paris

L’arrêt de l’académie chorégraphique

L’académie chorégraphique a fait partie des tous premiers projets de Benjamin Millepied. Il s’agissait de laisser le temps à quelques danseur.se.s de développer leurs projets chorégraphiques. Aurélie Dupont ne souhaite pas faire perdurer cette académie. D’abord parce que “je ne me sens pas de juger qui est un bon ou un mauvais chorégraphe pour diriger un ballet“. Ensuite, parce qu’après avoir questionné les participants, elle avait compris que c’était pour eux quelque chose qui les intéressait, mais qu’ils n’étaient pas dans une optique de changement de carrière. Enfin parce que “Si Les danseur.se.s veulent créent, il.elle.s créent… Il n’y a pas besoin de l’académie pour cela“. Elle insiste aussi sur le fait qu’elle a besoin de tous les interprètes pour son programme. 

 

Les adieux

Cinq Étoiles vont partir ces deux prochaines années. D’abord Jérémie Bélingard fera ses adieux lors de la soirée Cunningham/Forsythe en mai 2017, il fera “une improvisation de 20 minutes lors des cinq dernières représentations“. Curieux adieux pour une Étoile absente de scène depuis déjà plusieurs saisons. Puis Laetitia Pujol fera ses adieux à la scène en juillet 2017 à New York, avec Émeraudes de Joyaux, un peu avant ses 42 ans. 

Marie-Agnès Gillot partira le 31 mars 2018 avec Orphée et Eurydice de Pina Bausch, et Hervé Moreau sur Roméo et Juliette de Sasha Waltz. Puis ce sera au tour de Karl Paquette en décembre 2018 avec Cendrillon de Rudolf Noureev.  

Aurélie Dupont explique enfin qu’elle a souhaité laisser aux Étoiles le choix de leur ballet pour leurs adieux. 

 

Commentaires (12)

  • Jerôme

    Et bien c’est assez impressionnant d’égocentrisme…et de contradictions. L’écart entre les paroles et les actes d’Aurélie Dupont est gênant, et entre les lignes de ce compte rendu et de ses récentes interviews (à ce niveau là, elle n’est pas moins présente médiatiquement que Millepied, or je croyais que cela lui avait été reproché) on peut lire beaucoup de choses déconcertantes. Elle semble voir le classique comme une épreuve pour “tester” les jeunes danseurs (ça ne l’effleure pas de les préparer et les mettre en confiance pour éviter ,justement, que ça soi un “test”? ce n’est pas le concours de promotion dont on parle. merci pour le public) et comme un genre uniquement représenté par Noureev, et ses commentaires sur les danseurs blessés sont assez insultants (et décourageant pour eux, non?) (surtout qu’elle a elle même été arrêté juste après avoir été nommée, pendant au moins un an)….bref, je suis assez pessimiste sur les années à venir, mais pas elle apparemment puisque “tout va très bien”. Le reste, entre à quelle heure elle prends son déjeuner, quelle est sa marque de maquillage préférée,etc…ne semble servir rien d’autre que sa propre renommée .

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  • Lucie Ols

    D’accord avec vous Jérome
    De plus en plus perplexe sur sa direction de la compagnie… Ses diverses interviews me font bondir. Il semble y avoir un énorme décalage entre ses propos et ceux des danseurs.
    Elle se contredit et ramène sans cesse tout à elle. Oui elle est directrice, mais cela n’est pas très adéquate avec une bonne gestion d’une compagnie (ou d’une entreprise en général).

    Pour moi, l’Opéra de Paris est entrain de louper le coche et se repose sur des “acquis”. Les grandes compagnies étrangères l’ont plus ou moins bien compris et essayent d’évoluer avec le temps.

    La compagnie à besoin de renouveau, tout en continuant à danser les grands classiques qui maintiennent le niveau de la compagnie. La série du Lac des Cygnes fut belle, mais il faut ajouter qu’il a été dansé il n’y a pas très longtemps. Les grandes compagnies russes dansent les grands classiques chaque saison.
    Comme vous, je suis déçue qu’il n’y ait pas de ballet de Roland Petit. Je remercie Madame Platel d’avoir offert au public une représentation très touchante de “Les Forains” dansée par les élèves.

    Je ne reviendrai pas sur les nominations très précipitées et pas très pertinentes à mon goût des deux dernières étoiles.

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    • sylvie

      hèlas, je suis vraiment tout à fait d’accord avec vos commentaires.
      Aurélie Dupont a été une excellente danseuse qui a presque tout dansé, ballets classiques et contemporains, mais pour ma part j’attends de voir surtout des ballets classiques à l’opéra de Paris et seulement 4 programmés pour la prochaine saison me parait vraiment très peu ,nettement insuffisant et très décevant..
      je suis abonnée en danse depuis qques années, même si j’adore la danse classique depuis mon enfance, et lorsque je reçois des propositions de places à prix réduits, c’est tjs pour des représentations de spectacles de nouveaux chorégraphes , qui ne m’intéressent pas
      il me semble que si l’on veut voir de la danse contemporaine à Paris il suffit d’aller à Chaillot ou au théâtre de la ville par exemple.
      je vraiment très déçue par la nouvelle saison annoncée.

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      • Lucie Ols.

        Merci pour votre réponse Sylvie ! La gestion d’une compagnie est quelque chose de très difficile et beaucoup d’anciens/nes danseurs/danseuses s’y sont cassés les dents. (Millepied en est le meilleur exemple). On ne s’improvise pas directeur en pensant qu’aux cotés positifs du job.
        Concernant les ballets classiques, je pense que tout le monde s’attendait à plus d’originalité que Don Quichotte, Onéguine, la Fille Mal Gardée et Joyaux. J’aime beaucoup ce ballet de balanchine, dommage que le Bolshoi et le NYCB ne puissent pas venir danser avec les danseurs parisiens . Mais ce ballet n’est pas un grand classique. La Fille mal Gardé est un ballet léger gentillet mais beaucoup trop dansé ces dernières saisons. Onéguine, j’aime beaucoup mais pas un grand classique et également déjà dansé sous Lefèvre . Et Don Quichotte qui est le seul “grand classique”. Ce n’est personnellement pas un ballet que j’apprécie particulièrement. Il manque un grand ballet “dramatique” dans lequel les danseurs peuvent développer leur jeu de scène ….
        Pour les contemporains, je suis un peu mitigée également. Il y a certains ballets qui animent ma curiosité, mais ce n’est pas la grande excitation non plus…
        Enfin, je n’aurais jamais associé Béjart et Millepied
        La saison prochaine, nous aurons le droit à … Cendrillon ! (ironie)

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  • MUC

    Quant je lis les commentaires je suis perplexe… d´un côté il n´y a pas assez de classiques…. de l´autre la compagnie a besoin de renouveau ! Faire plaisir a tout le monde est vraiment difficile. Je suis enchantée des dernières nominations d´autres non, la prochaine saison me plait bien d´autres la trouvent ennuyeuse, comme quoi il en faut pour tous les goûts. Et si nous jouions à faire la saison idéale ?

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    • Lucie Ols

      Trop peu de grands ballets classiques et les autres ballets contemporains ou néo ont été dansé pour beaucoup ces 5 dernières saisons.
      Renouveau ? Pourquoi ne pas faire des commandes classiques ? A Jean-Guillaume Bart pour ne citer que lui
      Pour les nominations, chacun ses goûts. Mais aucun des deux artistes nommés n’ont actuellement le niveau d’étoile. Il s’agit d’un pari sur le futur.
      Le premier a les capacités pour briller particulièrement dans les classiques, mais doit bien peaufiner son jeu de scène qui est très vert encore. Deux premiers danseurs auraient été plus légitime pour une nomination. (jeu de scène beaucoup plus développé, maturité dans la danse etc…)
      Concernant l’autre artiste, cette dernière a montré ses limites dans les classiques. Sa nomination a fait beaucoup débattre. Dommage que les débats se soient plus penchés sur si elle méritait ou non d’être nommée que sur sa prestation du 31 qui n’était pas extraordinaire (j’étais dans la salle, techniquement moyen et interprétation pas juste, aucune subtilités).Je m’arrête là sur les deux nominations, c’est mon avis, il y aura toujours débat sur ce sujet et souvent ça part (très) loin.

      On a tous sa propre vision et sa propre définition d’étoile.
      Pour moi, une étoile doit avoir en premier un très bon niveau technique pour pouvoir tout danser, être particulièrement solide dans le registre classique (l’Opéra de Paris est quand même une compagnie classique qui danse aussi du contemporain mais pas l’inverse), et avoir ce “truc” en plus qui fait que cet artiste n’est pas juste un bon ou une bonne danseuse mais qui est un danseur ou une danseuse unique, faisant les beaux soirs de l’Opéra. En outre, 3 caractéristiques. Malheureusement, bcp d’étoiles actuelles sont limitées et ne peuvent et/ou ne veulent danser qu’un certain registre. Une étoile devrait à mon sens pouvoir briller dans tous les domaines. Forcement, elle brillerait plus dans un que dans un autre, mais elle serait quand même capable de produire de belles prestations dignes de son titre.

      Concernant votre question intéressante une saison “idéale”, sans trop détailler
      Pour ma part: Il y a environ 12 ballets/soirées mixtes par saison (sans compter les galas). Comme vous dites, il faut y avoir pour tous les goûts. 3 classiques, 3 néo-classiques, 3 contemporains, 3 soirées mixtes (pour tous les goûts).
      Dans les 3 classiques, avoir au moins deux grands ballets comme Le Lac, Giselle, La Belle, Casse-Noisette, La Bayadère, Paquita etc…
      Retour de Roland Petit, plus de Béjart (Le Boléro est beau, mais souvent dansé). Millepied, on en a eu une overdose ces dernières années, comme Balanchine. On peut citer les grands chorégraphes, cela dépend des goûts de chacun. Et enfin, sur les 12 ballets/soirées mixtes, avoir 1 ou 2 créations + 1 nouveau ballet dans le répertoire

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      • MUC

        Je suis tout a fait d´accord avec vous sur la définition de l´étoile. Je ne suis pas sure (mais je ne suis pas spécialiste) qu´il y ai actuellement l´”étoile” complète parmis les 1er danseur/seuses mais tous ont des qualités sans aucun doute.
        Votre proposition de programme me paraît bien aussi. Bon le lac et giselle peuvent faire une pause, Paquita j´aime beaucoup la musique, l´oeuvre viellie un peu. J´aimerai bien voir Raymaonda, peut être un peu modernisée, Bejart, et Rolland Petit tout a fait d´accord. J´aime aussi les soirées mixtes qui permettent de voir des oeuvres courtes. J´espère pouvoir voir Joyaux mais je suis la aussi d´accord avec vous c´est un peu la surdose. Les créations sont necessaires.
        Récemment j´ai vu “krabat” par le ballet de Stuttgart très intéressant.

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        • Lucie Ols

          4 étoiles font actuellement (presque) l’unanimité , mais la majorité de la vingtaine d’étoiles sont des artistes incomplets. Brillants dans certains registres, trop faibles dans d’autres. Depuis Brigitte Lefèvre, les nominations font toujours plus ou moins débats, ce qui ne devrait pas être le cas … encore une fois, une étoile devrait faire être unique et faire l’unanimité dans la compagnie, chez les balletomanes, chez les journalistes de danse et chez le public. Les nominations de Guillem, Hilaire ou Legris par exemple n’ont jamais été remis en cause. Certaines personnes critiquent le fait que l’on idéalise ce qui se passait avant, mais je suis désolée de dire que les étoiles d’antan étaient globalement bien supérieures à celle d’aujourd’hui ( on peut comparer les performances respectives des danseurs et des danseuses grâces aux vidéos qui trainent sur internet , ils dansent les mêmes ballets !). Les étoiles notamment de la génération Noureev remplissaient les 3 critères que j’ai évoqués précédemment ..
          Le nombre d’étoiles est beaucoup trop important, il faudrait privilégier la qualité à la quantité, et donner tous les moyens aux danseurs et aux danseuses pour qu’ils progressent et qu’ils s’affirment sur scène ( ce n’est pas avec que 2x 1mins 30 que la majorité des quadrilles par exemple va gagner en assurance dans des rôles de solistes ) Malheureusement, l’Opéra de Paris n’est pas une exception et comme toutes les grandes maisons, il y a des choses “surprenantes” ( je vais rester sobre). Madame Dupont a été nommé à la demande des étoiles et elle ne fera pas de miracle pour la compagnie et je dois dire que plus le temps plus, plus je m’inquiète pour l’Opéra de Paris.
          Concernant Raymonda, j’adore personnellement ce ballet ! Il y a eu pas mal de problèmes techniques lors de la dernière reprise. Pour reprogrammer ce ballet, il faudrait un gros budget pour le décors et les costumes et l’Opéra de Paris ne “semble” pas l’avoir… assez surprenant, j’avais lu quelque part que cette saison, les mécènes n’avaient jamais autant fait de dons …avec ça et le dernier rapport de la cour des comptes, on pourrait se poser des questions sur la gestion de la compagnie … L’Arop demande assez souvent des dons à ses adhérents pour financer “des projets artistiques”. Personnellement, je ne donne pas plus que le don obligatoire pour mon inscription et cela depuis des années. Je n’aime pas financer sans savoir. Si on me disait que c’est pour danser tel ou tel ballet ou pour une création d’un certain chorégraphe, pourquoi pas, mais dans les conditions actuelles, hors de question ( je ne souhaite pas financer des trajets en taxi…)
          Madame Dupont semble parler de la santé de la compagnie. Je rejoins l’avis de dansesaveclaplume sur le fait qu’il s’agit presque un aveux de faiblesse de dire que la compagnie n’est pas capable de danser 6 classiques par an. Il y a quelques temps, j’avais lu une interview du directeur du Bolshoi et il disait pourquoi le Lac des cygnes moscovite était aussi “parfait : tout simplement parce que sa compagne le danse comme les autres grands ballets ballets presque tous les ans. Les grands ballets classiques maintiennent le niveau global d’une compagnie. Et la diversité des distributions permet d’élever son niveau global.
          Ce n’est pas normal qu’un ballet comme Giselle soit si peu dansé …
          J’ai été enfin déçu de l’absence de troupe invitée. Dernièrement, le Semperoper Ballett a enchanté Garnier !

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          • sylvie

            merci Lucie pour vos commentaires très pertinents que je partage.

  • Elisabeth

    Aurelie Dupont égale à elle-même. ..
    Mais tout de même le” pas plus de 4 classiques par an sinon les danseurs se blessent” est collector!
    Lol! Ils font comment ailleurs ?
    Enfin j’en connais qui ont apprécié.

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    • Marie D.

      “meilleure compagnie du monde” selon la directrice 😉
      Le Boshoi et le Mariinsky y arrivent bien pourtant … ou encore le ballet de Viennes de M. Legris et la nouvelle compagnie de M. Hilaire , voir bien plus d’après ce que j’ai pu comprendre pour ce dernier…
      Ca ne me fait pas forcement plaisir de me moquer de l’Opéra de Paris, mais je commence aussi à en avoir un peu marre de ce nivellement par le bas.. L’ONP ne se donne pas les moyens pour revenir au sommet : Ne danse pas les ballets qui maintiennent un bon niveau comme l’a très justement écrit @lucieols et ne met pas assez en avant les danseurs et les danseuses, que je préfère ne pas nommer, qui EUX pourraient refaire rayonner cette compagnie. Ils sont encore jeunes et ont l’habitude de briller sur scène, un peu trop pour certains et certaines, mais ils sont entrain de gâcher leur carrière car MADAME la directrice les bloque avec comme argument “hiérarchie” quand ça l’arrange.

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  • dansParis

    Billet extrêmement intéressant, merci beaucoup !

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