TOP

Gros plan sur le Ballet Royal du Danemark au Palais Garnier

L’année 2012 s’ouvre à l’Opéra de Paris avec le Ballet Royal du Danemark, compagnie invitée du 6 au 10 janvier au Palais Garnier, avec le ballet Napoli. Besoin de réviser vos classiques ? Suivez le guide.

Le Ballet Royal du Danemark, c’est quoi ?

Parfois considérée comme la sœur du Ballet de l’Opéra de Paris, le Ballet Royal du Danemark est l’une des plus anciennes compagnies classiques du monde, créée en 1748 et installée à Copenhague. Son école a été fondée en 1771.

Ballet-Royal-Danemark.jpg
August Bournonville
a dirigé le Ballet Royal du Danemark de 1816 à 1823, et lui a véritablement donné ses lettres de noblesse. Dans la danse comme dans sa construction chorégraphique, il est resté fidèle à la grâce et la légèreté du style français tout en contribuant à l’émergence d’un style danois. Il a créé une cinquantaine de ballets, dont une dizaine continue d’être dansé aujourd’hui par la troupe, avec en tête Napoli.

Le Ballet Royal du Danemark est dirigé actuellement par Nikolaj Hübbe, compte une petite centaine de danseurs et danseuses, et danse aussi bien des ballets classiques que des œuvres plus contemporaines.

Même si le Danemark est moins touché par la crise que ses voisins européens, des réductions de budgets ont lieu dans le monde de la culture. Après avoir accepté des baisses de salaires, les artistes du Ballet Royal du Danemark ont appris en début d’année que des licenciements allaient avoir lieu, pour une petite dizaine de danseurs-seuses. L’ambiance promet d’être au top dans les coulisses de Garnier.


Napoli, ça raconte quoi ?

Napoli, c’est un peu LE tube du Ballet Royal du Danemark, leur référence, leur passage obligé. Présenté pour la première fois à Copenhague le 29 mars 1842, le ballet a connu tout de suite un immense succès. Il n’a depuis pas quitté le répertoire de la compagnie, et a été dansé plus de 850 fois.

Napoli_Susanne-Grinder_Ulrik-Birkkjaer.jpg
Un premier acte dans le monde réel, un deuxième dans le monde irréel, un troisième célébrant des fiançailles. Trame classique d’un ballet de l’époque. Teresina, fiancée au pêcheur Gennaro, est emportée en mer par les flots d’un orage. Le maître des eaux, le maléfique Golfo, la recueille au fond de la grotte bleue, près de l’île de Capri, et, séduit par sa beauté, la métamorphose en naïade. Mais elle est délivrée de son sortilège par le courageux Gennaro venu la délivrer, muni d’une image de la Madone, dont la vue permet de vaincre les forces diaboliques. Rendus à la liberté, les deux jeunes gens pourront célébrer leurs fiançailles. Paix et amour sur la terre.


Quelle version va-t-ton voir à Garnier ?

Ce Napoli présenté lors de cette tournée n’est pas la version originale, signée d’August Bournonville. Il s’agit d’une relecture de Sorella Englund et Nikolaj Hübbe, datant de 2009. Les deux chorégraphes ont choisi de transférer l’action dans l’Italie des années 1950 de Federico Fellini, avec les décors et costumes qui vont avec.

Napoli-ballet-danemark.doc
Si quelques passages de pantomimes ont été supprimés, et un pas de deux rajouté, la chorégraphie du premier et troisième acte est celle de Bournonville, tout comme la musique qui est d’origine. Le deuxième acte est par contre complètement remanié par Sorella Englund et Nikolaj Hübbe. Une nouvelle partition a même été écrite pour cet acte, par Louise Alenius. “La chorégraphie est plus érotique que ce que nous voyons habituellement chez Bournonville. Nous pénétrons dans l’inconscient et l’histoire devient existentielle“, expliquent les deux chorégraphes.

Qui voir sur scène ?

Amy Watson sera Teresina et Alban Lendorf sera Gennaro les 6, 7 (soirée) et 9 janvier. Susanne Grinder sera Teresina et Ulrik Birkkjær sera Gennaro les 7 (matinée), 8 et 10 janvier. Je ne peux rien dire de plus, ne connaissant pas la compagnie, mais les avis sont les bienvenus.

Napoli-ballet-danemark_acte2.jpg
Qui voir dans la salle ?

Un peu de pipole en début d’année, cela ne fait jamais de mal. Sa Majesté la Reine du Danemark et Son Altesse Royale le Prince Consort seront présents lors de la première, le 6 janvier. Comme la question m’a été posée, j’imagine que le couple sera installé dans la première loge de face.

Sinon, il y aura moi aussi, le 9. Et ça aussi c’est important.


Pour aller plus loin

L’ambassade du Danemark organise une conférence sur le Ballet Royal du Danemark et August Bournonville le jeudi 5 janvier à 19h. Date parfaite, qui me permettra peut-être de faire mon deuil du spectacle Sacred Monsters de Sylvie Guillem et Akram Khan, qui vient tout juste d’être annulé (blessure du deuxième). Erik Aschengreen, docteur ès lettres et historien de la danse, retracera l’histoire de la compagnie en soulignant ses relations avec la France et son importance dans l’histoire de la danse européenne. Entrée libre.

Toujours à l’ambassade du Danemark, une projection de films d’archives aura lieu le mercredi 11 janvier à 19h. La soirée sera composée d’extraits des ballets La Sylphide, Napoli, Le Conservatoire, Les Volontaires du roi, Pas de la Vestale d’August Bournonville et d’Etudes de Harald Lander. Entrée libre. Inscription au 01-44-75-42-75.

Commentaires (11)

  • petitvoile

    Aïe Aïe Aïe Akram Kahn… Bon repos à lui et Sylvie sera de retour pour le printemps…

    LE Truc du Ballet du Danemark, ce sont ses classes! On y danse la danse française de nos ancêtres, avec des exercices si bien conservés en l’état qu’on se croirait presque sur une autre planète ou dans un musée c’est selon. Pour les danseurs venus d’ailleurs l’expérience est géniale en tout cas.
    Depuis quelques années, cette compagnie lâche un peu de leste dans son conservatisme, ils engagent des danseurs étrangers qui ne sont pas passés par leur école, solistes y compris, comme ce Napoli ils réactualisent les mises en scènes de leur répertoire et diversifient avec des chorégraphes contemporains.

    Le style Bournonville avec son travail des sauts, ses suites de petits pas et ses ports de bras est toujours là, c’est ici où se trouve pour nous le meilleur intérêt d’accueillir cette compagnie unique au monde. Pendant des années, Peter Schaufuss qui a d’ailleurs dirigé courtement la cie comme son père l’avait fait, le fils donc a fait une carrière internationale puis dirigé l’English National et l’Opéra de Berlin et contribué ainsi à réactiver le souvenir et les richesses de ce danser.

    Répondre
  • JO

    La conference,et la projection du film ont lieu a la Maison du Danemark

    Répondre
  • très intéressant comme article!!

    je suis déçue j’aurai voulu y aller mais cette période étant celle des voeux des maires et autres présidents de conseils généraux, je suis coincée tous les soirs!! dommage.

    Répondre
  • jigara

    Merci pour cet article ! C’est vrai que j’y allais un peu à l’aveuglette ^^
    Et merci pour l’info sur la Reine 😉

    Répondre
  • jigara

    Ah oui aussi : je ne connais aucun des danseurs programmés mais j’ai entendu quelque chose à propos de Alban Lendorf, apparemment ce serait leur jeune prodige. Mais je me souviens plus où j’ai vu ça…

    Répondre
  • Audrey

    ça fait envie, je regrette de ne pas avoir pris de place, mais je crois que les derniers détails de mon déménagement vont un peu trop m’occuper…

    Répondre
  • Dommage que Gudrun Bojesen ne soit pas distribuée mais Amy Watson a souvent l’habitude d’exceller aussi. Je n’ai jamais vu Susanne Grinder en Teresina mais je pense qu’elle peut être intéressante.
    Je n’ai jamais eu la chance de voir danser Alban mais Ulrik m’a laissé un bon souvenir. La compagnie a fait des progrès spectaculaires ces 10 dernières années. J’espère que Paris les trouvera toujours en bonne forme malgré les soucis budgétaires.

    Est-c que par hasard tu saurais s’il reste des places pour samedi en matinée?

    Répondre
  • @ Petitvoile : Merci de ces précisions ! C’est là qu’on voit la bonne idée des Etés de la danse, qui incluennt ans leur programme des cours publics, toujours très intéressants.

    @ JO : Merci de la précision, je suis allée trop vite en besogne.

    @ Cams : Nous tâcheront de te faire des beaux comptes-rendus !

    @ jigara : C’était tout spécialement pour toi 😉

    @ Audrey : Je vois très bien de quoi tu parles… Bon courage !

    @ Alice : Sur le site de l’Opéra, il n’y en a plus, mais je ne pense pas que cela soit bien complet, les autres dates ont encore des places. A mon avis, c’est jouable au guichet.

    Répondre
  • Merci!
    J’attends ton compte rendu avec impatience. 😀

    Répondre
  • léopoldine

    bonjour à toutes,

    grande fan de ballet merci beaucoup pour ce site. Je tiens à préciser que souvent l’opéra remet des places à vendre en dernière minute. je crois que c’est lié à l’AROP qui garde un quota de 1ère catégorie et si les membres ne les achètent, les places sont remises en vente sur le site
    moi j’ai pu prendre des places sur le site hier, alors que qq semaines avant il n’y avait plus rien à vendre .
    voilà ! il faut donc surveiller régulièrement le site !
    bon spectacle ! 😀

    Répondre
  • @léopoldine: Merci pour ce message d’encouragement pour ceux et celles qui n’ont pas eu de places ! Et oui, le fonctionnement de la billetterie de l’Opéra reste toujours un grand mystère. J’espère que le spectacle vous a plu 🙂

    Répondre

Poster une réponse Annuler la réponse