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[L’école des rêves sur France 5 ] Rencontre avec Hortense et Rémi, élèves de l’école de danse de l’Opéra de Paris

Faute d’avoir pu se tenir au Palais Garnier, les Démonstrations de l’École de Danse de l’Opéra de Paris ont été filmées à Nanterre en décembre 2020, dans le cadre d’un documentaire intitulé L’École des rêves diffusé vendredi 9 avril sur France 5 à 21h10. La captation de ce rendez-vous privilégié nous offre l’occasion de replonger au cœur de ce lieu d’enseignement qui fait rêver tant de jeunes danseur.euse.s.  “Bienvenue dans l’École de danse de l’Opéra national de Paris“, nous invite ainsi Élisabeth Platel, sa directrice au début de ce documentaire de 90 mn. Quelques témoignages d’élèves jalonnent ce film essentiellement centré sur les Démonstrations. Hortense et Rémi, âgés de 16 ans, élèves de première division, promotion Jeanmaire, évoquent pour DALP la bonne surprise de cette captation. Elle permet de combler, en partie, leur frustration (et celle du public) d’une année privés de scène.

L’école des rêves – Démonstrations de l’École de Danse de l’Opéra de Paris

 

Que représentent ces Démonstrations filmées en cette période si particulière ?

Rémi : Nous avons d’abord ressenti une immense déception à l’idée de ne pas pouvoir nous produire une nouvelle fois cette année sur la scène de l’Opéra Garnier, les Démonstrations ayant déjà été annulées en 2019. Mais être filmé.e.s sur les lieux de l’École a permis de valider le travail que nous avons fourni. C’est gratifiant. C’est toujours enrichissant de ressentir ce stress lié à la scène qui nous fait évoluer en tant que danseur. En plus, grâce à ce documentaire, nos familles, nos amis pourront voir ces Démonstrations à la télévision. Et même un plus large public qui va découvrir notre travail.

Hortense : Oui, cette captation permet d’atténuer un peu la déception. Nous avons eu l’impression que notre travail allait aboutir à quelque chose même si ce n’était pas ce à quoi nous pensions au début. C’est une expérience nouvelle, pour nous élèves, d’être filmés. Le dispositif était impressionnant ! Ces Démonstrations arrivent à la fin du premier trimestre. C’est un bon indicateur pour savoir où nous nous situons en vue des examens de fin d’année. Nous avons hâte de découvrir le film !

 

Élèves de première division, vous avez déjà une longue expérience des Démonstrations. Quelle différence avez-vous perçue entre cette captation dans l’auditorium de l’École et les Démonstrations sur la scène du palais Garnier ?

Hortense : Le public nous a beaucoup manqué. Bien sûr, il y avait nos professeurs, le personnel technique, mais l’ambiance était différente. Il y avait aussi des contraintes liées à la captation comme celle de ne pas applaudir. Et puis, rien ne remplace le fait de monter sur la scène du Palais Garnier. C’est une expérience incroyable tant du côté du public que des danseur.euse.s.

Le public nous a beaucoup manqué

 

 

Y a-t-il eu des aménagements ?

Rémi : Nous avons travaillé comme si nous devions nous produire à Garnier. Car au départ, nous ne savions pas que les Démonstrations ne pourraient pas avoir lieu. Nous avons suivi le schéma habituel.

 

Pouvez-vous nous parler des exercices présentés. Qu’est-ce qui caractérise ceux présentés en première division ?

Hortense : Par rapport aux autres divisions, nous restons plus longtemps sur scène. Nous pouvons montrer davantage de pas. Nous avons commencé par un adage, des exercices de tours, des sauts, des grands sauts, une grande valse.

Rémi : Nous enchaînons plusieurs séries : deux pas de tours (pirouettes, grandes pirouettes, tour seconde, tour arabesque…), des  sauts, la petite batterie…

L’école des rêves – Démonstrations de l’École de Danse de l’Opéra de Paris

En quoi représentent-ils l’école française ?

Hortense : La propreté d’exécution. La précision dans le travail de bas de jambe. Le travail des épaulements. Ces exercices offrent un aperçu de l’aboutissement de l’enseignement qui nous est dispensé à l’École.

 

Pour vous, où résidait la difficulté ?

Hortense : L’adage du début. C’est notre premier adage sur scène. Au début, nous avons un peu les jambes qui tremblent avec le stress. Ensuite, les exercices s’enchainent. Comme nous les avons beaucoup travaillés, nous sommes en confiance. Même si les petites appréhensions techniques demeurent, comme sur les pirouettes.

Rémi : Le stress est différent. Car nous nous disions que tout était filmé ! Mais il y a aussi beaucoup de plaisir à enchaîner les pas, les sauts. Au fur et à mesure, nous prenions nos marques et nous apprécions le moment.

 

Le spectacle annuel de l’École n’aura pas lieu non plus cette année encore. Là aussi, on imagine que vous ressentez une grande déception. D’autant plus grande que vous êtes en fin de cursus…

Rémi : Le programme était constitué des Forains de Roland Petit, Aunis de Jacques Garnier, Réversibilité, Pas de trois de Michel Kelemenis, Napoli, pas de six et Tarentelle d’August Bournonville. Nous devions être filmés sur la scène du Palais Garnier mais l’École de Danse a fermé en raison du nouveau confinement comme les autres écoles. Si je suis déçu, je veux garder le positif de cette expérience car j’ai eu la chance de rencontrer Michel Kelemenis.  Ça a été très enrichissant de travailler avec lui.

Hortense : Nous ressentons de la frustration mais hélas, nous ne sommes pas les seul.e.s dans cette situation. Nous avons quand même pu réaliser un filage du spectacle le vendredi 2 avril avant de quitter l’École. C’était un moment de partage qui a compensé un peu le regret de ne pas avoir pu nous produire au Palais Garnier.

 

Comment s’est passée cette année si particulière ? Comment avez-vous vécu les contraintes sanitaires ?

Hortense : Danser avec le masque, nous nous y sommes habitués parce qu’il le fallait bien. Mais on ne s’habitue jamais à ce sentiment d’étouffement pendant un exercice qui donne parfois envie de vouloir l’arracher ! Après, c’est ce qui nous a permis de pouvoir continuer de danser tous ensemble et c’était très important. Ces derniers temps, nous étions aussi testé.e.s chaque semaine.

Rémi : C’est vrai que le masque est une contrainte très pesante, mais avec nos professeurs nous avons beaucoup parlé de l’importance de travailler le regard.

L’école des rêves – Démonstrations de l’École de Danse de l’Opéra de Paris

L’École est fermée pour quatre semaines. Comment vivez-vous de nouveau cette situation à quelques mois de la fin de l’année ?

Rémi : Ce n’est pas simple de se motiver. C’est un peu la dernière ligne droite. Il faut profiter des vacances pour se reposer un peu tout en maintenant un rythme régulier. La motivation est là. Malgré tout, les contraintes liées au manque d’espace pour s’entraîner chez soi restent une réalité.

Hortense : Le premier confinement a très difficile quand on y repense. Celui-ci n’a pas grand chose à voir même s’il reste difficile de se maintenir physiquement sans un lieu de travail adapté. Et les cours en visio ne remplacent pas le lien que nous entretenons avec nos professeurs. Même s’ils font tout ce qu’ils peuvent pour nous aider.

 

Comment vous projetez-vous dans les mois qui viennent ?

Hortense : Le concours annuel de recrutement aura lieu début juillet. C’est notre objectif principal.

Rémi : Si ça ne passe pas, nous avons la possibilité de redoubler. Et durant l’année prochaine, nous pourrons passer des auditions. Mais tous nos efforts restent dirigés vers le concours de recrutement du Ballet.

 

Grande soirée de ballets à l’Opéra de Paris. Vendredi 9 avril à partir de 21h05 sur France 5. Le défilé du Ballet (filmé au Palais Garnier en octobre 2014), suivi de L’École des rêves à 21h10 et Trésors de l’Opéra de Paris.  En replay sur france.tv

 



Commentaires (3)

  • Aventure

    Quel dommage pour eux de ne pas pouvoir poursuivre leur travail chorégraphique et leur préparation pour les échéances de fin d’année ! Et quel dommage pour nous également de ne pas voir la captation de leur spectacle de fin d’année qui était prévue… J’imagine qu’il est trop compliqué de le reporter à la fin d’année dans le calendrier de l’Opéra et de l’Ecole. C’est fort dommage, c’est une occasion rare, il y a peu d’images captées des spectacles de fin d’année de l’Ecole en général, ç’aurait été très intéressant à voir. Bon courage à tous les élèves !

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  • plume

    étrange que de constater que pour une interview seul le prénom soit inscrit contrairement au spectacle ou le prénom et le NOM sont bien inscrits
    la Danseuse inteviewvée est Hortense Millet-Maurin brillante éleve et Danseuse

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