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Kamel Ouali : “Il y a des passages de danse incroyables dans Dracula”

Après Le Roi Soleil et Cléopâtre, Kamel Ouali rempile pour une nouvelle comédie musicale. Dracula, son dernier spectacle, se joue sur la scène du Palais des Sports depuis le 30 septembre. Un show musical qui laisse beaucoup plus de place à la danse, comme il me l’a raconté, quelques jours avant la première. 

AU CHATELET, LE SHOWCASE DE DRACULA, LE NOUVEAU SPECTACLE MUSICA

Comment est né le projet de cette comédie musicale sur Dracula ?

Il y a quatre/cinq ans, j’ai mis en scène pour un prime de la Star Academy la chansons Eteins la lumière d’Axel Bauer. Je suis parti sur l’univers de Dracula. En rentrant chez moi, j’avais un message d’Axel Bauer qui me disait qu’il avait trouvé l’idée géniale, que c’était super moderne. Et ça m’a donné envie de lire le roman. Puis j’ai vu plein de choses, pas mal de films, j’ai lu beaucoup de bouquins… Pas que sur le personnage de Dracula d’ailleurs, mais aussi tous les longs-métrages sur le mythe du vampire, comme Entretien avec un vampire

Ce qui m’a vraiment déterminé un jour, c’est quand je suis tombé sur un livre parlant de ce que représentait le vampire selon les pays et les époques, et ce que cela évoquait. C’est là que je me suis dit que c’était pour moi, c’est le thème sur lequel je voulais vraiment bosser.

Ce projet vous a pris combien de temps ?

Lorsque j’ai eu cette idée, j’avais d’autres projets en cours. Entre le moment où j’ai vraiment commencé à le monter et la première, il s’est écoulé deux ans. 

Le personnage principal, Dracula, est joué par un danseur, non pas par chanteur. Deux autres personnages importants le sont également. Pourquoi ce choix ?

J’avais envie d’avoir une différence par rapport aux autres projets sur lesquels j’ai travaillé. Je voulais surtout que mon personnage principal soit vraiment quelqu’un d’énigmatique. A un moment, je me suis demandé si je ne devais pas faire confiance à mon premier amour, la danse. C’est un art tellement magnifique, et pas vraiment jugé à sa juste valeur, surtout en France. Je me suis dit que c’était le moment de foncer. 

Vous aviez une véritable envie de démocratiser la danse ?

Je pense que je l’ai fait sur ce projet-là, parce que je trouvais que c’était le bon moment. Mais je ne l’ai pas fait gratuitement. C’est complètement pour le personnage. Maintenant, si je peux apporter quelque chose pour mettre la danse plus en valeur… Ça ne veut pas dire que je vais y arriver tout seul, il y a des gens qui travaillent tous les jours là-dessus pour que l’on remplisse les théâtres.

Il y a vraiment plus de danse dans Dracula que dans vos précédents spectacles ?

Ah oui ! Sachant que les deux personnages principaux sont des danseurs, il y a beaucoup plus de danse que d’habitude. Et j’ai vraiment des artistes incroyables. Dans mes autres spectacles, il y avait déjà beaucoup de danse, mais là, il y a vraiment des moments chorégraphiques qui font avancer l’histoire.

Comment avez-vous recruté Golan Yosef, qui interprète Dracula ? 

Ça a pris pas mal de temps. J’ai auditionné un peu partout. Puis on m’a parlé de lui, on m’a dit qu’il était dans une compagnie à New York. J’avais fait passer une audition là-bas un peu avant, mais lui, à ce moment-là, il était en tournée. On lui a pris un billet et on lui a dit de venir à Paris. On lui a fait passer une audition, et j’ai été très séduit par ce qu’il a fait. Je devais partir à Londres faire passer des castings au Royal Ballet. Du coup, j’ai annulé.  J’ai pensé que c’était lui, que ce n’était pas la peine d’aller plus loin, que j’en avais vu déjà beaucoup. Du coup j’ai arrêté mes auditions, et je lui ai proposé le projet.

AU CHATELET, LE SHOWCASE DE DRACULA, LE NOUVEAU SPECTACLE MUSICA

Dans le casting, il y a également Nathalie Fauquette, une championne de GRS, ainsi que Brahem Aïache, danseur unijambiste, remarqué dans le ballet Orphée de Hervieu/Montalvo. Comment êtes-vous tombé sur lui ? 

C’est plutôt comment Dominique Hervieu et José Montalvo sont tombés sur lui, pas moi. J’ai travaillé avec lui avant Orphée, sur un projet que j’ai mis en scène avec 600 artistes, pour la cérémonie d’ouverture des festivités pour l’indépendance de l’Afrique. C’était il y a deux ans. J’avais monté un trio, avec Isabelle Adjani, Brahem Aïache et Nicolas Fayol, un danseur valide qui fait partie de la compagnie Hervieu/Montalvo. C ‘est lui qui leur a parlé de Brahem, et qui lui a fait venir passer une audition. 

Pour Dracula, j’ai très vite pensé à lui. A la fin de ce spectacle en Afrique, je lui avais dit que dans deux ans, je monterai un projet autour de Dracula. Dans le livret, je lui ai vraiment rajouté un rôle pour lui. Il interprète le personnage d’un jeune anglais repoussé par les siens parce qu’il est différent. Il est vraiment incroyable. 

Comment s’est fait le recrutement du reste de la troupe ?

Il y a en tout 38 danseurs et danseuses. Il faut que ce soit des gens qui aient une technique tellement forte qu’il-elle-s puissent se libérer de ça, et qu’il-elle-s aient aussi une personnalité d’enfer. Généralement, les gens, dès qu’il-elle-s rentrent dans la salle, je sais tout de suite si j’ai envie de passer du temps avec eux ou non. Il-elle-s viennent de tous les milieux : classique, moderne, jazz, hip hop… J’ai vraiment des gens qui viennent de partout, j’aime cette mixité.

Quelles surprises préparez-vous au public ?

Pour la première fois, il y a un passage en 3D relief, où les gens vont devoir mettre leurs petites lunettes. Il y a une vrai interactivité entre le spectacle vivant et la vidéo. Il y a aussi des numéros d’illusion, et des passages de danse incroyables. 

AU CHATELET, LE SHOWCASE DE DRACULA, LE NOUVEAU SPECTACLE MUSICA

Vous aimez beaucoup utiliser la technique, faire des choses de plus en plus impressionnantes ?

En général, j’ai envie de raconter quelque chose, et je me demande comment je vais pouvoir le raconter. Je laisse parler mon imagination, je me dis que j’adorerais pouvoir mettre ça en scène, puis ça, puis ça… pour pouvoir raconter ça. Ce n’est jamais le contraire. Je ne me dis pas : “Tiens, j’ai envie de faire de la 3D, j’aimerais suspendre les gens par les pieds, qu’est ce que je pourrais bien pouvoir raconter avec ?”. Non, c’est toujours au service du livret que j’amène des choses. 

Comment se sont passées les répétitions ? 

On a démarré quatre mois avant la première, et ça arrive très vite. J’ai le sentiment que je ne vais jamais avoir le temps de finir, comme d’habitude. 

Vous préparez tout avant les répétitions ou vous improvisez beaucoup sur le moment ? 

Je me laisse beaucoup de liberté. J’aime aussi créer sur les gens, je suis quelqu’un d’instinctif. J’ai une vraie marge de manoeuvre. Et souvent, je ne garde pas forcément des choses qui sont déjà montées. Pour moi, c’est du matériel, et je ne m’en servirai pas forcément. 

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Comment êtes-vous venu à la chorégraphie ? 

J’ai commencé la danse tout simplement, parce que le professeur de danse de ma soeur cherchait un garçon pour faire le spectacle de fin d’année. Elle m’a emmené. Et dès le premier cours, je savais que je ne voulais pas être uniquement danseur, mais aussi chorégraphe. Sauf que je ne savais pas comment ça s’appelait, un chorégraphe, je devais avoir 11-12 ans ! Tout de suite, ça a été un vrai coup de coeur. Très vite, à 15 ans je chorégraphiais déjà. Et tout s’est enchaîné comme ça, sans même que je m’en rende compte. 

En mars prochain, vous allez mettre en scène et chorégraphier l’opéra de Haydn Orlando Paladino, au Théâtre du Châtelet. Comment se passe ce projet ? 

J’ai déjà chorégraphié des opéras, mais je n’ai jamais mis en scène. Et là, je vais faire les deux. Je remercie d’ailleurs Jean-Luc Choplin de prendre ce pari-là, c’est quelqu’un qui ose, et qui a raison. Je suis assez bien accueilli par l’univers de la musique classique. Tout ce que je peux dire, c’est que ça va être un univers un peu manga ! 

Pour finir, quel est votre dernier spectacle de danse coup de coeur, en tant que spectateur ? 

Le dernier que j’ai vu, c’est le Miami City Ballet au Théâtre du Châtelet mais ce n’est pas celui  que j’ai préféré. Le dernier qui m’a vraiment enthousiasmé, ça reste Le Sacre du printemps de Pina Bausch, dansé par les danseur-se-s du Ballet de l’Opéra de Paris, en décembre dernier. Ça, c’était vraiment extraordinaire. 

Commentaires (6)

  • Je suis assez partagée sur ce spectacle. Les chansons ne m’ont pas du tout emballée du coup ça ne donne pas vraiment envie d’y aller, même si l’idée de confier le rôle titre à un danseur m’intrigue. Je me demande ce que ça peut donner!

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  • @Cams: Les chansons ne sont pas terribles en effet, et le son est mis à fond, je ne suis plus habituée 😆 Visuellement, c’est vraiment impressionnant, et les passages de danse sont très efficaces, pour les deux tableaux que j’en ai vu en tout cas. Je testerai le tout dans 10 jours ! 

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  • PUSSY

    :-)(-: GENIAL, SUBLIME,.. . IL n’y a pas assez de mots pour définir la beauté, la créativité de ce spectacle. Epoustouflant, et pourtant à entendre quelques musiques et voir une danse en émission de télévison cela ne m’avait pas enthousiasmé à aller voir le spectacle. Beaucoup de mixité, il y en a pour tout le monde. Ma fille étant danseuse a été envoûtée 🙄 . Elle retourne le voir. Et moi-même avec mes 2 autres enfants. SPECTACLE A NE PAS MANQUER :-)(-:

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  • @PUSSY:Merci pour votre avis ! Cela me fait penser que je n’ai toujours pas fait mon compte-rendu Dracula, il va falloir que je m’y mette 🙂

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  • superninja

    Vraiment génial du debut à la fin ,Beaucoup d’originalité et d’innovation
    je l’avoue j ‘y suis allée un peu à reculons sur les instances de ma fille mais je n’ai vraiment aucun regret. Touts les danseurs sont tres performants
    Non vraiment Bravo!!!!!!!!!!!

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  • mamatholuba

    =D> =D> Sans connaitre aucune chanson j’ai réservé ma place parce que… Kamel Ouali ! Je trouve ses chorégraphies géniales ( et c’est un piètre mot !! ) c’était sublime !! je ne trouve pas les mots qui pourraient rendre hommage à ce que j’ai vu !!Tout ce qui se dégage de ces danseurs !! Ils étaient magiques . J’ai passé une soirée inoubliable .

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