Hommage à Jerome Robbins par le Ballet de l’Opéra de Paris – Qui voir danser sur scène
Après Decadance d’Ohad Naharin, le Ballet de l’Opéra de Paris effectue sa véritable rentrée avec un riche programme hommage à Jerome Robbins, pour fêter le centenaire de naissance du chorégraphe, du 27 octobre au 14 novembre au Palais Garnier. Au programme : quatre ballets très différents, montrant bien les différentes facettes de Jerome Robbins, avec des distributions plutôt alléchantes, entre couples d’Etoiles bien assorties et jeunes talents. Seul regret : la presque absence de Dorothée Gilbert et l’absence totale de Mathieu Ganio, pourtant l’un des grands interprètes Robbins de la compagnie parisienne. Le point sur les différentes distributions à voir lors de cette soirée hommage à Jerome Robbins.
Afternoon of a Faun
Jerome Robbins a transposé L’Après-midi d’un Faune dans un studio de danse. Le danseur et la danseuse s’y séduisent, mais ne préfèrent-ils pas leur propre reflet dans le miroir ? Un pas de deux tout en séduction… et en ego.
La distribution S’il n’en fallait qu’une
Hugo Marchand (le Faune) et Amandine Albisson (la Nymphe) : les 27 et 29 octobre, les 6, 7, 8 et 10 novembre.
Hugo Marchand et Amandine Albisson sont plutôt bien assorties physiquement. Lui est brillant dans n’importe quel répertoire, elle est le plus à son aise dans ces ballets néo-classiques. Il y a tout pour former un beau couple Robbins-ien. On reproche parfois à Amandine Albisson de danser sans trop faire attention à son partenaire ? Mais c’est justement ce qu’il faut dans ce ballet. Il faut en tout cas du glamour et de la séduction, ces deux interprètes en ont. Une distribution prometteuse
Les distributions Pourquoi pas
Mathias Heymann (le Faune) et Myriam Ould-Braham (la Nymphe) : le 30 octobre, les 1er, 9 et 11 novembre.
Germain Louvet (le Faune) et Léonore Baulac (la Nymphe) : le 31 octobre, les 2, 3 et 13 novembre.
Mathias Heymann et Myriam Ould-Braham forment le plus joli de la compagnie. Ce devrait être leur point fort pour danser ce ballet, tout comme leur musicalité. Car ils sont plus dans l’intimité et la complicité que dans le glamour et la séduction. Mais ils ont su surprendre dans ce registre, dans le répertoire Balanchinien, il sera curieux de les voir évoluer dans ce ballet.
Même questionnement pour Germain Louvet et Léonore Baulac. Ils sont mignons tout plein, mais ce n’est pas tellement ce qu’il faut pour Afternoon of a Faun. Ils font encore très jeunes personnes toute fraîches, alors que l’on demande ici un homme et une femme plutôt sûres de leur séduction. Même s’ils sont souvent associés, j’avoue n’être pas fondamentalement convaincue par ce partenariat en général. Mais à voir en scène, comme toujours.
A Suite of Dances
Mathias Heymann : les 27, 29 er 3 octobre, les 2, 3, 6 et 8 novembre.
François Alu : le 30 octobre et le 1er novembre.
Paul Marque : les 7 et 10 novembre.
Hugo Marchand : les 9, 11 et 13 novembre.
A Suite of Dances est un solo-petit bijou, reposant sur la profonde musicalité de l’interprète qui évolue sur les Suites pour violoncelle de Bach. À vrai dire, on n’arrive pas à choisir de distribution S’il n’en fallait qu’une, car les quatre interprètes peuvent proposer des choses très différentes. Mathias Heymann et Hugo Marchand, profondément musiciens et au sommet de leur art, sont évidemment à ne pas manquer. Avec la personnalité qu’on lui connaît, François Alu devrait proposer quelque chose de différent, peut-être plus énergique et dans la lignée de ce que faisait Mikhail Baryshnikov, pour qui a été créé ce solo. Jeune espoir de la troupe et lui aussi vrai musicien, Paul Marque a là un joli morceau pour évoluer et prendre de la maturité. Quatre interprétations qui devraient être toutes très personnelles.
EDIT : Mathias Heymanna a été remplacé sur plusieurs dates par Paul Marque, mais tout semble être rentré dans l’ordre.
Fancy Free
Fancy Free, c’est le côté comédie musicale de Jerome Robbins. Ça swingue dans ce ballet, c’est drôle, ça joue ! Pour le Ballet de l’Opéra de Paris, c’est une petite nouveauté dans le répertoire, avec un esprit très américain et comédie, qu’il sera intéressant de suivre.
La distribution S’il n’en fallait qu’une
Alice Renavand (première femme), Stéphane Bullion, Karl Paquette et François Alu (les trois marins), Eleonora Abbagnato (deuxième femme), Aurélia Bellet (troisième femme) et Alexandre Carniato (le barman) : les 27, 29 et 31 octobre, les 3, 6, 8 et 10 novembre.
François Alu est un peu le meilleur interprète aujourd’hui de la compagnie pour ce genre de ballet. Ça devrait envoyer ! D’autant plus qu’il est associé à Alice Renavand, et que dans l’énergie comme la complicité, ce couple fonctionne très bien. Karl Paquette est toujours un bon acteur et devrait prendre beaucoup de plaisir à cette dernière prise de rôle avant sa retraite. Eleonora Abbagnato y apporte la touche glamour. Bref, une plutôt belle distribution pour cette entrée au répertoire.
Les distributions À voir
Valentine Colasante (première femme), Alexandre Gasse, Paul Marque et Alessio Carbone (les trois marins), Dorothée Gilbert (deuxième femme), Roxane Stojanov (troisième femme) et Francesco Vantaggio (le barman) : le 30 octobre, les 1er, 2, 9 et 13 novembre.
Muriel Zusperreguy (première femme), Axel Magliano, Mathieu Contat et Adrien Couvez (les trois marins), Eve Grinsztajn (deuxième femme), Roxane Stojanov (troisième femme) et Francesco Vantaggio (le barman) : les 7 et 11 novembre.
On a là des groupes un peu plus disparates. Dans la première, Valentine Colasante et Dorothée Gilbert (tout de même bien sous-exploitée pour ce programme) devraient être délicieuses. Alessio Carbone devrait être lui aussi tout à fait à son aise, alors que ce sera plus un contre-emploi pour Paul Marque (mais qui peut surprendre). Idem pour la deuxième distribution, un peu plus déséquilibrée. Il faut que l’alchimie fonctionne pour ce ballet. À suivre de près : Roxane Stojanov, qui a la une belle opportunité avant le Concours de promotion.
Glass Pieces
Ludmila Pagliero et Stéphane Bullion : les 27, 29 et 31 octobre, les 3, 6, 8 et 10 novembre.
Laura Hecquet et Stéphane Bullion : le 30 octobre, les 1er, 2, 7 et 11 novembre.
Sae Eun Park et Florian Magnenet : les 9 et 13 novembre.
Glass Pieces, voilà un ballet qui surprend toujours par sa modernité, à part dans l’oeuvre de Jerome Robbins. On plonge ici dans l’énergie new-yorkaise et la jeunesse. Et c’est absolument formidable. Même si le pas de deux du milieu est très beau, Glass Pieces fonctionne surtout sur l’énergie du corps de ballet. Alors pas de distribution idéale là non plus, surtout que les trois couples sont bien assortis et toujours à l’aise dans le répertoire néo-classique. On suivra de près Sae Eun Park, qui a fait une magnifique saison l’année dernière.
Marion
Et quid d’Hannah O’Neill ? On ne l’a voit plus nulle part !!!
Léa
L’absence de Mathieu Ganio est totalement inexplicable, sinon par un souci de santé ou un souhait de sa part de sortir un peu de ce répertoire….
Joelle
Mathieu Ganio est en répétitions au Japon pour un ou des Galas avec D. Vishneva… Ce n’est pas en effet pas top de ne pas le voir sur le Défilé de sa Maison…
Léa
Il n’est pas en Allemagne?
Estrée
Et Hannah O’Neill, que devient-elle ?
Delia
Ganio danse “Onéguine” au Japon avec le Ballet de Stuttgart.
Dufr
Bonjour, j’ai vu la soirée J.Robbins hier, samedi 4 novembre. Le trio S.Bullion, K.Paquette et F.Alu dans Fancy Free, en effet ça décoiffe ! François Alu est à son aise avec son jeu et son “explosivité” et ses deux autres acolytes sont parfaits dans le rôle également. Rien à dire sur la “partition” de Paul Marque et je n’ai pas vu Suite of Dances interprété par d’autres danseurs. Ensuite, le couple G.Louvet – E.Baulac dans Afternoon of a faun ne m’a pas convaincue, à cause des 2 danseurs ou de la version de Robbins, je ne sais pas. J’aime pourtant Debussy, l’Après-midi d’un faune aussi, dansé entre autres par J.Belingard et E.Grinsztajn pour le départ de N.Leriche, mais là quelque chose ne va pas…Pour moi, le meilleur de cette soirée c’est Glass Pieces : tout le corps de ballet était bien, mais j’attribue une mention spéciale à Ludmila Pagliero qui se détachait nettement de l’ensemble. Il m’a semblé que ce style lui allait bien…elle est à la hauteur des rôles du répertoire, mais je trouve qu’il y a aussi quelque chose de contemporain dans ce qu’elle est et dans sa manière de danser. Une belle découverte.
CATTENATI Florence
Bonjour, petit “tuyau” à tous les amateurs de Ballet : retransmission en direct de la soirée en hommage à ROBBINS le 8 novembre à 20h sur la chaîne MEZZO LIVE;
cette retransmission est la meilleure nouvelle de l’automne quand on connait les difficultés pour avoir des billets et pour les balletomanes de province
bonne soirée à tous
CATHERINE ANDRIEU
En direct aussi dans les cinémas UGC Paris et province §
Amélie Bertrand
@ Marion et Estrée : Hannah O’Neill est blessée malheureusement.
@ Léa et Joëlle : il est en ce moment en tournée au Japon, on ne sait pas ce qui s’est décidé en premier…
@ Dufr : Merci pour votre avis !
@ Florence et Catherine : Une belle occasion pour ceux et celles qui ne seront pas sur Paris :).