[Suresnes Cités Danse 2019 ] – Coups de projecteur sur la programmation avec son directeur Olivier Meyer
27e coup d’envoi pour Suresnes Cités danse ce vendredi 11 janvier. “Festival en évolution et en interrogation constante pour faire vivre le meilleur de la danse des cités et donner droit de cité à toutes les nouvelles formes chorégraphiques“, ce rendez-vous incontournable du début d’année propose cette année 16 spectacles, dont sept créations. DALP a demandé à son directeur et créateur Olivier Meyer de mettre un coup de projecteur sur quelques-uns des moments forts de cette 27e édition qui se déroule jusqu’au 3 février.
La Finale de Josette Baïz
Commande et production de Suresnes cités Danse 2019 et du Théâtre de Suresnes Jean Vilar, cette pièce pour huit danseur.euse.s, sélectionné.e.s sur auditions, ouvre le festival. “Cela faisait très longtemps qu’elle n’était pas venue à Suresnes, c’est pourquoi j’ai eu envie de demander à Josette Baïz d’ouvrir cette 27e édition. C’est dans la tradition du festival de produire et d’accompagner des chorégraphes, explique Olivier Meyer.
“Ce spectacle doit être une fête joyeuse et multiple où toutes les danses [popping, krump, break] ont leur place. C’est Josette qui a eu l’idée de cette finale, bien avant que nous gagnions la finale de football ! Je lui ai proposé de collaborer avec le compositeur Thierry Boulanger qui a travaillé sur de nombreux spectacles musicaux. Tous deux ne se connaissaient pas, mais je pressentais qu’ils pourraient bien s’entendre. La relation entre un chorégraphe et un compositeur n’est pas toujours simple, mais là je pense que la rencontre a été fructueuse.”
Cercle égal demi cercle au carré de Chantal Loïal
“Deux femmes ouvrent le festival cette année. Je veux donner à ce festival une coloration joyeuse. Continuer de danser malgré tout. D’origine Guadeloupéenne, Chantal Loïal est une enfant de Suresnes cités danse, d’une certaine manière. Elle a été auditionnée en 1997 pour la pièce de José Montalvo La Mitrailleuse en état de grâce. Elle n’était pas du tout hip hop, mais elle a tenté sa chance et elle est devenue une des interprètes remarquées de la compagnie Montalvo-Hervieu, notamment avec Paradis qui a fait le tour du monde. C’est une femme très généreuse. J’aime beaucoup son travail, notamment cette création qui est une production ambitieuse pour dix danseur.euse.s et cinq musicien.ne.s. Elle a choisi de revisiter le quadrille, danse de cour importée au XVIII siècle par les colons aux Antilles et en Guyane, qui fut à l’origine des danses créoles. Dans cette pièce, elle associe les générations d’une manière très touchante.”
Forces of the north de Lene Boel
“Cette chorégraphe danoise, quasi inconnue en France même si elle a travaillé avec beaucoup de danseur.euse.s français.e.s, est vraiment à découvrir. Son travail est très réglé, très inventif. Comme elle a des racines inuits, Lene Boel a bâti une proposition autour des mythes nordiques qui m’a séduit. Nous avons construit un programme de trois pièces dont Super Human qui est une création française spécial Suresnes.”
Rencontres hip hop avec Anthony Égéa, Junior Bosila et Mickaël Le Mer
“Je suis très fier de cette soirée qui combine trois pièces. Leur association va donner quelque chose de très intéressant. J’ai d’abord demandé à Anthony Égéa de reprendre Soli2, solo créé en 2005 pour la danseuse Emilie Sudre et qui est repris par la danseuse Emilie Schram. C’est une femme qui revendique sa féminité dans un univers hip hop tellement marqué par le masculin. Ce solo a marqué l’histoire de Suresnes, parce qu’il est assez emblématique de ce festival qui n’a cessé de donner de plus en plus de place aux femmes.
Junior Bosila, enfant de Suresnes lui aussi, autodidacte avec une âme d’enfant incroyable, propose un duo avec la danseuse grecque contemporaine Kalliopi Tarasidou. Tous deux vont nous faire voyager assurément dans un hip hop très technique bien inscrit dans l’esprit de Suresnes. Enfin, j’ai proposé à Mickaël Le Mer, déjà repéré à Suresnes, de reprendre Cross Over dans une version plus courte (40 mn) et plus épurée pour laisser exploser toute la virtuosité de chacun des huit danseurs.”
Danser Casa de Kader Attou et Mourad Merzouki
“Comment ne pas se réjouir de retrouver ensemble Kader Attou et Mourad Merzouki, qui eux aussi très liés au festival. Tous deux étaient présents en tant que danseurs lors de la première édition en 1993. Leurs chemins se sont séparés et ces deux chorégraphes emblématiques de la danse hip hop en France reviennent avec une chorégraphie qu’ils ont co-signée pour 8 danseurs sélectionnés à Casablanca. Cela promet d’être un moment très fort, une clôture festive. Ce sera d’ailleurs la seule captation du festival dans le cadre de notre partenariat avec France télévisions.”
À découvrir aussi Muses, une création pour deux danseuses et deux pianistes d’Anthony Egéa, Finding Now d’Andrew Skeels, très remarquée durant l’édition 2018 ou Presqu’ils, un trio masculin pour jeune public pour “parler de la construction de la personnalité avec légèreté et innocence, dans un hymne à la curiosité”, de Farid Berki dans le cadre des Cités danse connexions #3. D’autres chorégraphes comme Rafael Smadja sont à retrouver dans les deux autres programmes de ces Cités danse connexion.
Toutes les dates des spectacles sur le site de Suresnes Cités danse