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Le Lac des cygnes de Rudolf Noureev par le Ballet de l’Opéra de Paris – Qui voir danser sur scène

Le Lac des cygnes de Rudolf Noureev par le Ballet de l’Opéra de Paris reprend ses droits à l’Opéra Bastille, du 16 février au 19 mars. Ce ballet est régulièrement repris et c’est tant mieux : du corps de ballet aux personnages principaux en passant par les nombreux seconds rôles, l’on sent que la troupe possède ce ballet, l’a dans la tête et les corps, chose indispensable pour le faire vivre à sa juste valeur. Cette reprise s’accompagne de plusieurs prises de rôle intéressantes, mais s’inscrit aussi ans un moment de questionnement, alors que l’Opéra de Paris se cherche une nouvelle direction, y compris à la Danse. Cette série marque en effet les trois ans de prise de poste d’Aurélie Dupont, et l’on est plutôt dans un constat d’échec.

Les distributions sont d’ailleurs à l’image de ses choix : parfois incompréhensibles, en tout cas sans véritable logique apparente. François Alu n’a ainsi pas le droit à Siegfried car il ne serait pas assez prince, mais Rotbhart n’est quasiment attribué qu’à des danseurs plutôt princiers (même si cette notion d’emploi n’a plus franchement de sens au XXIe siècle). Les distributions de ce personnage pêchent spécialement, avec plusieurs jeunes sans aucune expérience, alors que Rotbhart en demande. Il est dommage ainsi de se passer de Premiers danseurs ou Sujets qui ont cette connaissance. C’est assez représentatif de la volonté d’Aurélie Dupont de se passer de toute la génération des trentenaires, qui auraient pourtant beaucoup à apporter. 

 

La distribution « Sil ne fallait qu’une »

Dorothée Gilbert (Odette/Odile), Hugo Marchand (le Prince Siegfried) et Thomas Docquir (Rothbart) : les 17, 20 et 23 février.

On a parfois de la peine à y croire, mais Dorothée Gilbert n’a encore jamais dansé le Cygne sur une scène parisienne. Un choix de la danseuse. Mais en 2019, alors qu’elle est au sommet de son art, l’Étoile a finalement décidé de s’emparer du rôle d’Odette/Odile, à la plus grande joie du public. Dorothée Gilbert éblouit à chacune de ses apparitions en scène, notamment dans les grands rôles narratifs, avec une maturité artistique, une intelligence théâtrale et une virtuosité affinée toujours au service du personnage. L’on ne peut que se réjouir de la voir enfin dans ce rôle mythique du répertoire. Avec Hugo Marchand, elle forme le duo idéal, complice et s’enrichissant mutuellement. Pour lui, il s’agira d’une prise de rôle, que l’on attend avec autant d’impatience. Bref, le couple à ne pas manquer de cette série – le couple phare de l’Opéra de Paris en ce moment d’une façon générale – qui aurait dû avoir la représentation retransmise au cinéma.  

Dommage toutefois que le trio ne soit pas forcément à la hauteur du duo. Rothbart est un personnage complexe, qui demande de la maturité théâtrale, un vrai sens de la scène et de la construction d’un personnage. C’est tout sauf un rôle secondaire. Et le confier à un jeune danseur qui n’a aucune expérience de soliste, même pas celle d’un pas de trois, semble relever de l’erreur professionnelle de la part d’Aurélie Dupont, voir d’une certaine inconscience de ce qu’est ce ballet. Thomas Docquir est un danseur prometteur et plein de talent, le balancer directement du corps de ballet à Rothbart n’est pas un cadeau, même s’il l’on espère bien sûr qu’il s’en sorte au mieux. 

 

La distribution équilibrée

EDIT – Suite à une blessure de Laura Hecquet, Sae Eun Park la remplace et dansera toutes ses dates aux côtés de Mathieu Ganio. Une belle chance pour la Première danseuse, qui avait déjà interprété Odette/Odile sous Benjamin Millepied. 

Laura Hecquet (Odette/Odile), Mathieu Ganio (le Prince Siegfried) et Jérémy-Loup Quer (Rothbart) : les 5, 8 et 11 mars.

Puisque l’on parlait plus haut du rapport entre les trois personnages, c’est en fin de série qu’arrive finalement le trio le plus équilibré de cette reprise. Laura Hecquet et Mathieu Ganio sont deux Étoile sensibles, plutôt bien assorties, très à l’aise dans ce genre de répertoire. L’on imagine sans problème ce couple dans ce ballet, leur complicité, d’autant plus que Laura Hecquet a été nommée Étoile dans le rôle d’Odette/Odile. Jérémy-Loup Quer commence pour sa part à avoir une vrai expérience dans les rôles de demi-caractère, apportant des choses très personnelles et sachant faire vivre un personnage. Un trio prometteur et équilibré. 

Le Lac des Cygnes – Laura Hecquet

 

La distribution choupette

Myriam Ould-Braham (Odette/Odile), Paul Marque (le Prince Siegfried) et Axel Magliano (Rothbart) : les 2, 6, 9 et 14 mars.

Myriam Ould-Braham est a priori bien plus une Giselle qu’un Cygne. Mais cette danseuse est un ovni. Lors de la dernière reprise, elle avait étonné dans sa prise de rôle, faisant d’Odette/Odile un personnage bien à elle, complexe et ambivalent, différente des autres. Paul Marque voit lui un premier rôle mérité. Depuis son statut de Premier danseur, il n’a cessé de progresser, de petits en seconds rôles. Lors des Fêtes, il a été brillant en Gaston Rieux (La Dame aux camélias) comme en Professeur de danse (Cendrillon). Le titulariser en Siegfried n’est qu’une récompense logique et un beau rôle qui arrive au bon moment dans sa carrière. Danseur sensible et musical, il devrait très bien s’accorder avec Myriam Ould-Braham, pour proposer un couple complice et romantique, dans la sensibilité. Mais la danseuse manque vite de confiance en elle. Paul Marque devra donc montrer que, outre être un bon danseur, c’est aussi un bon partenaire qui sait rassurer et mettre en valeur sa ballerine. Et il n’y a aucune raison qu’il n’y arrive pas. Cependant, face à ce couple plutôt doux, qui a le risque de tomber dans l’excès de timidité, l’on aurait préféré un Rothbart un peu plus brut de décoffrage, qui apporte à contrepoint intéressant. Axel Magliano n’a rien à se reprocher, mais son manque d’expérience devrait coûter. 

Le Lac des cygnes – Myriam Ould-Braham en répétition

 

La distribution Surprise

Amandine Albisson (Odette/Odile), Florian Magnenet (le Prince Siegfried) et François Alu (Rothbart) : le 26 février, les 1er et 3 mars. 

Oui, Amandine Albisson n’est pas forcément la plus à l’aise dans un rôle narratif. Mais les échos sur sa Dame aux camélias ont été plutôt bons, montrant chez elle un certain relâchement. Un déclic pour la danseuse ? On l’espère. Florian Magnenet, sans avoir l’aura d’une grande Étoile, s’empare toujours de ses personnages avec honnêteté et envie de bien faire, c’est aussi un bon partenaire. Un couple que l’on imagine finalement assorti, même si un peu trop sage sur le papier, trop convenu. Et si le Rothbart de François Alu venait un peu secouer tout ça ? On connaît la formidable théâtralité du Premier danseur, sa façon de prendre la scène et de faire vivre un personnage. Il pourrait bien donner le contrepoids à ce couple un peu trop gentil et le faire évoluer pour un meilleur équilibre. Une distribution finalement plus interpellante qu’il n’y paraît.

Le Lac des cygnes – Amandine Albisson

 

Les distributions À voir 

Léonore Baulac (Odette/Odile), Germain Louvet (le Prince Siegfried) et François Alu (Rothbart) : les 16, 19, 21 et 22 février. 

Germain Louvet a les lignes et la musicalité de Siegfried. Ne reste plus pour lui qu’à mettre ses tripes sur la table et d’arrêter de juste faire joli. Voilà deux ans que l’on attend ça après sa nomination d’Étoile sur ce même ballet, cette reprise sera peut-être la bonne. Il le devra en tout cas pour faire face à la présence de François Alu, qui risque de complètement l’écraser sur scène s’il se contente d’une belle danse. Léonore Baulac a beaucoup de qualités théâtrales et d’intelligence du personnage. Mais sa technique est faillible, cela a un peu trop coûté il y a un an dans Don Quichotte. La danse académique n’est pas forcément pour elle. Sa prise de rôle en Marguerite en décembre dernier a montré une sensibilité à fleur de peau, mais des difficultés pour sortir justement de cet aspect virginal. Et Odile en a pourtant besoin. Il n’est pas vraiment sûr que le Cygne soit son rôle, et lui donner la première comme la représentation filmée en direct au cinéma semble presque sonner comme un cadeau empoisonné. Quant au partenariat, ils sont mignons tout plein ensemble, mais l’on cherche encore une certaine émulation. Les remarques sont un peu dures sur ce couple, mais deux ans après leur nomination d’Étoile, on attend toujours, justement, de les voir véritablement en Étoile, de les voir marquer un rôle. L’on espère changer d’avis une fois sur scène pour cette reprise. 

Le Lac des cygnes – Léonore Baulac

Valentine Colasante (Odette/Odile), Hugo Marchand (le Prince Siegfried) et Florian Magnenet (Rothbart) : les 12, 15 et 19 mars. 

Valentine Colasante, c’est la danseuse de caractère, la terrienne, la gitane. Odette/Odile ne semble a priori pas franchement fait pour elle. Mais la danseuse a surpris plus d’une fois et pourrait encore le faire sur cette série, d’autant qu’elle a toujours une technique sûre. De son côté, Hugo Marchand est naturellement plus dans une veine de tragédien. Le partenariat semble de fait un peu bancal dans l’état d’esprit. Si Florian Magnenet semble avoir les traits de Siegfried, le voir en Rothbart sonne vraiment comme un contre-emploi. Voilà finalement trois interprètes qui ont leurs qualités propres, mais dont le tout semble dès le départ en vrai déséquilibre. Il faut espérer que le trio ait le temps de se construire en répétition. 

 

Du côté des seconds rôles

Les pas de trois, quatre Petits cygnes et autre leaders des danses de caractère ne sont pas indiqués sur le site de l’Opéra de Paris. Néanmoins, les pré-distributions laissent voir des choses intéressantes. Tout comme dans Don Quichotte où elles avaient brillé en amies de Kitri, Hannah O’Neill et Sae Eun Park sont cantonnées au pas de trois. En soi, cela correspond à leur statut de Première danseuse et il est intéressant de confier ces rôles brillants à des danseuses qui ont du panache, c’est aussi ce qui fait le sel de ce ballet. Mais il est dommage de voir deux ballerines aussi talentueuses dans la danse académique ne pas avoir leur chance dans le rôle principal, alors qu’elles semblent naturellement plus s’y porter que certaines Étoiles. 

Les distributions des danses de caractère sont plutôt intéressantes, avec des danseurs et danseuses expérimentées. Cela change tout dans la scène du bal. On note aussi les bonnes distributions de la jeune talent Bianca Scudamore, qui entre le pas de trois ou les Petits cygnes, est mise en avant comme il se doit à ce stade de sa carrière, tout comme Francesco Mura. À vrai dire pour ce dernier, avec la fougue qu’il a montré en Chef des gitans dans Don Quichotte il y a un an, un Rothbart n’aurait pas été inintéressant.  

 

Et vous, quelles distributions allez-vous voir ? Laquelle vous tente le plus ? 
 

Commentaires (27)

  • Béatrice GAY

    Bonjour, je vais voir le 26/02 le trio Albisson/Magnenet/Alu. J’aimerais TELLEMENT que ce dernier soit enfin étoilé, tant il le mérite. Peut-être la direction se décidera-t-elle un jour… Il a autrement plus de présence que de jeunes étoilés.

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    • Béatrice GAY

      J’ai vu hier la distribution Albisson/Magnenet/Alu, et je suis restée sur ma faim pour les deux rôles titres. Florian Magnenet est un beau danceur, mais il manque un certain charisme, une épaisseur. Amandine Albisson s’est bien affirmée dans ses personnages, mais elle manque un peu encore de dramaturgie à mon goût. Et évidemment, François Alu était prodigieux, une tonicité incroyable, apportant une réelle théâtralité et une noirceur ambigüe à ses personnages. On aurait dit un danceur du bolchoï. J’ai eu l’impression qu’il était nettement plus applaudi que Siegfried et Odette/Odile, créant un léger malaise ambiant. Et pas mal de déçus dans les rangs du public, qui espéraient là encore une nomination.
      Le corps de ballet était magnifique, les cygnes incroyables, très synchros, et d’ailleurs énormément applaudis. Un très beau spectacle.

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  • Géraldine

    Je vais voir Dorothée Gilbert, Hugo Marchand et Thomas Docquir. Ravie des deux rôles principaux mais j’aurais tellement aimé voir François Alu une nouvelle fois. Sans parler de le voir en prince et nommé étoile mais j’ai l’impression que cela n’arrivera pas avec A Dupont… Merci de votre analyse complète et à laquelle j’adhère sur le manque de logique des distributions. Certaines semblent être des cadeaux empoisonnés, par exemple la double prise de rôle de F. Magnenet (il me semble). Mais espérons avoir de très belles surprises pour chaque représentation pour tous ces danseurs qui le méritent.

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  • Pauline

    Qui des nouvelles premières danseuses ? Dommage de ne pas les mettre en valeur.

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  • MUC

    Depuis le début vous n´aimez pas A. Dupont, cela se lit dans tous vos articles.Il y a quleques jours j’ai lu dans un grand quotidien un article au sujet du remplacement de St. Lisner où il était ècrit « il faut au moins 3 ans pour mettre sur pied une saison » ergo A. Dupont a hérité de 3 saisons pour lesquelles elle n´’etait pas totalement responsable.
    A propos de votre rubrique « qui voir » danser. J´avoue que la dénomination  » Síl n’en fallait qu´une », (même entre guillemets), ou « a voir » par ex. sont dénigrante vis a vis des autres distributions. Donner votre opinion suffirait.Vous êtes professionnelle et je suppose que vous avez vu les répetitions pour entre autre dire que T. Docquir (que je ne connais pas) est une erreur de distribution. Ce n´est pas très encourageant pour lui !
    Sur les préférences, chacun les siennes et je n´ai rien a redire.

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    • Jacques le Marquis

      En parcourant les différents articles autour de la responsabilité d’Aurélie, nommée Directrice de la danse d’une des plus grande et prestigieuse Maison de la danse, maison mère de la danse en France, le reflet et l’influence de notre patrimoine choregraphique dans le monde entier, je reste stupéfait de cette agression ebvers elle et du manque de connaissance approfondi des journalistes du métier de la Danse (toutes catégories…) et prncipalement de celui de Directeur de la danse ou artistique. Serait la de la cupidité ou un totale manque d’intérêt. Tous ces articles sont inutiles et ne servent pas la Danse. On en fait le constat régulièrement et c’est très regrettable. A quand un vrai discours bilatéral, l’acceptation et la reconnaissance d’un métier qui sert l’Art Choregraphique.
      Comme le dit très justement monsieur Stéphane Lisner, la mise en place d’une stratégie artistique et d’entreprise ne se juge pas sur 3 ans…

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  • Christine Le Voëdec Melchior

    J’y. Vais le 21 et suis ravie de voir Léonore Baulac (comment ne pas être prédestinée avec un nom pareil !) Germain Louvet et François Alu
    C’était pour moi la distribution idéale
    J’espère et pense ne pas être déçue

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  • Cyril

    Je vais commencer par Baulac/Louvet/Alu et j’avoue que ça m’a déçu cette distribution pour la première. Et ça peut être long, un mauvais lac…
    Est-ce que Dupont va nommer Alu sur ce rôle? Elle pourrait, mais j’en doute.

    Ensuite, il y aura Gilbert/Marchand, et je suis TELLEMENT content d’avoir tiré cette bonne date! Je sais déjà que ça va être génial, autant que Ould-Braham/Heymans de la dernière reprise.

    Puis pour finir Colasante/Marchand, que j’irai voir avec curiosité.

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  • Hélène Elkaim

    J’aimerais bien trouver une place !!!!
    Tout complet hélas!!!!

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  • Cha

    Magnifique prise de rôle de D. Gilbert et H. Marchand. Thomas Docquir est encore un peu vert et force un peu son jeu pour être sombre mais c’est une très jolie prise de rôle. Il est très prometteur.

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  • DAVID ADAMS

    Bonjour, je ne suis pas du milieu de la danse mais j’adore vous lire chaque semaine. Néanmoins je vous trouve souvent très durs à l’encontre d’Aurélie Dupont. Pour qu’un danseur puisse avoir sa chance il faut qu’un autre ne danse pas. Il y en a tellement que j’aurais aimé voir dans ce ballet. Votre constat qu’il n’y a pas assez de danse classique à l’Opéra de Paris semble juste.

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  • pirouette24

    Malheureusement Amélie ne s’est pas trompée dans ses pronostics, et le spectacle de dimanche Gilbert-Marchand n’a pas pris, car dans cette versoin c’est l’équilibre du trio principal qui compte plus que tout et permet de raconter une véritable histoire « psychologique ». Or Thomas Docquir n’assure pas en Rothbart. Pourquoi un tel choix de la direction? Car en face il y a Marchand : et il est au sommet. Force, fluidité, assurance dans les pas, mais aussi poèsie et tourment dans l’interprétation… merveilleux. Sa partenaire n’est pas en reste et offre des équilibres infinis et un jeu clair mais subtil. Ils m’arrachent des larmes au pas de deux du 4ème acte… bref , espérons qu’au fil des spectacles cette distributions s’équilibre! cela pourrait être fantastique.

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    • Emma92

      Je rejoins votre avis. Thomas Docquir n’a pas démérité mais ce n’était pas un cadeau de le mettre face à ce couple expérimenté et au fort charisme qui a brillé ce dimanche. Je n’ai pas vraiment cru au duel Rothbart/siegfried dans lequel ce dernier aurait pu en fait avoir le dessus facilement. Le corps de ballet était très bien. J’ai passé un bon moment quand même. je verrai également Albisson/magnenet/alu. Je m’interroge vraiment sur l’équilibre et la pertinence de ces distributions.

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  • Mercy

    La question n’est pas d’aimer ou de ne pas aimer Aurélie Dupont Amélie Bertrand s’indigne de l’incohérence avérée des choix artistiques de la direction du ballet de l’Opéra tous responsables confondus qui mènent à un constat d’échec au terme de trois ans de patience Comment écarter des distributions du Lac pour des raisons obscures la seule interprète de sa génération qui a porté le rôle d’Odile Odette au sommet de son art que ce soit à Paris ou elle a été ovationnée par une salle debout ou encore été invitée pour danser le Lac dans le Temple de la danse du Mariinsky Comment ignorer le talent incomparable du Premier danseur dont tout le monde s’accorde à dire qu’il est l’étoile manquante au palmarès de la Cie en le distribuant sur des rôles frustrants qui ne lui permettent pas de donner toute la mesure de son talent C’est tout ça qui rend triste et pose question alors que la reconnaissance de leur talent honorerait ceux la mêmes qui brident ces destins

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    • MUC

      Je me permets de vous faire remarquer que cela soit a Vienne (Legris) a Munich ou a Stuttgart et certainement ailleurs,les directeurs on tous dit qu´il leur faut au moins 3 ans, pour des raison de contrats, pour faire une saison selon leur goût. A. Dupont sa première saison était a 80 % faite sans son avis, la deuxième saison a 50- 60 % la troisiéme peut être a 30 %. Deuxièmenet quand la distribution n´a que des étoiles le blog r^le « on ne donne pas sa chance aux jeunes ». Quand on mets des jeunes  » ils n’ont pas d´expérience » « ils ne peuvent pas exprimer leur talent » alors quoi ? Personnellement je trouve très bien qu´ils y ai un brassage. J´ai été profondément choquée sur le jugement a priori sur Th Docquir, dire que c´est une faute professionnelle de lui donner une chance… il ne faut pas éxagérer. J´espère qu´il n´a pas lu le commentaire car c´est a vous sapper le moral.
      Quant a ne pas avoir nommé F. Alu puisque c´est certainement de lui qu´il s’agit, pour moir c´est un excellent danseur de caractère, un acteur. Une étoile devrait être un danseur/seuse complet. Je préfère des nomination un peu plus « tardives ». Bon comme toujours ceci n´ai que mon avis !

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  • VaLB

    J’aime beaucoup vos chroniques et je vous remercie pour ce site car j’y trouve une franchise qui vous honore. Je ne suis pas du milieu de la danse, je ne suis qu’une humble amatrice de ballet ( abonnée tout de même depuis plus de 20 ans à l’opéra ) Oui, il y a des incohérences dans les choix qui sont faits et confier par exemple la 1ere représentation qui sera par ailleurs retransmise à une étoile dont la technique n’est pas la qualité première est pour le moins étonnant. Cela se voit, les spectateurs le ressentent. Quand on a vu Sylvie Guillem et Nicolas Le Riche il vaut mieux rester sur ses souvenirs .Une des solutions peut être ,annoncer comme le font d’autres compagnies les distributions au moment où on réserve les spectacles. Les choses se règleront vite et sans trop se tromper on peut annoncer quels spectacles seront plébiscités ( François Alu ? – sourires- ( et bien d’autres bien sur) .
    En plus de 20 ans, je n’ai jamais reçu aucun questionnaire de satisfaction, aucune enquête essayant de cerner ce que j’aime ou apprécie moins ( sauf pour la mise en place du nouveau site internet) , c’est quand même dommage de ne jamais avoir eu ce souci des spectateurs
    donc oui j’aime votre site car il me permet aussi de me forger mon avis , merci de continuer à nous informer comme vous le faites .

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    • MUC

      La encore dire qu´après Guillem et Legris il vaut mieux rester sur ses souvenirs c´est pousser le bouchon un peu loin…. Distribution: si on les annonce dès la réservation et qu´il y a un changement tout le monde cri au scandale, si un danseur/euse est blessé ou indisposé…. cela n´intéresse personne. Si on annonce les distributions 15 jours avant…. »c´est un scandale », « si j´avais su j´aurais pris une autre date ». Comment contenter tout le monde ? En supposant qu´il n´y ai aucun changement de distribution annoncée 6 mois a l´avance, si je vous comprend bien, les dates avec Alu seront pleines et celle avec un autre qui peut être très bien aussi n´aurait pas ou peu ou seulement des spectateurs ignares. Merci pour eux, spectateurs et danseurs. Autrement dit si on n´est pas la coqueluche du moment de la blogosphère on peut raccrocher les chaussons ?
      Faire une enquête mènerait, a vous lire, a n´avoir qu’ Alu ou éventuellement Marchand dans tous les ballets…. Moi j’aime Bullion,Louvet, Marque , Alu et d´autres chez les fille, MOB, Beaulac et plusieurs sujets hommes ou femmes.
      Je trouve très enrichissant de voir différentes interprétations.

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  • Gaillard

    Retransmission sur Culturebox du trio Bolac Louvet Alu. J’ai trouvé Germain Louvet et François Alu phénoménaux. Mais vous avez raison, Léonore Bolac est un peu juste techniquement. Décevante.

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  • Le thieŕy

    Vu hier cinema ugc le lac. Decue par leonore baulac qui incarne une odette gentillette mais technique moyenne
    Louvet tres bien

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  • sylvie

    Et oui, il est bien triste de choisir de retransmettre au cinéma dans le monde entier, notre seul véritable ballet classique de la saison de l’Opéra de Paris ,avec Léonore Baulac dans le double rôle principal d ‘Odette-Odile alors qu’il s’agit sans-doute de la moins aguerrie des 5 danseuses étoiles distribuées dans cette série de représentations .Pourquoi un tel choix incompréhensible, puisque comme prévue elle n’a fait que décevoir en ne se montrant pas à la hauteur du rôle, pas plus par sa technique que par son interprétation, et surtout face à ses partenaires Germain Louvet et François Alu vraiment remarquables. Même si Dorothée Gilbert n’avait pas encore pu danser ce magnifique double rôle, comment penser qu’elle ne s’en tirerait pas à merveille avec son talent , sa technique virtuose et son expressivité habituelle. , ou même une autre danseuse comme Myriam Ould Braham , mais vraiment le choix de L. Baulac me semble le plus mauvais qu’on pouvait faire et cela s’est justifié hier soir. Vraiment dommage de donner aux spectateurs du monde entier une mauvaise image de la qualité de nos danseuses étoiles de l’opéra, alors que d’autres étoiles sont beaucoup plus méritantes et auraient pu bien mieux représenter la danse classique française si peu diffusée sur les écrans.
    Je suis bien d’accord avec vous, VAL B , car moi aussi j’ai été abonnée à l’opéra de Paris pendant les 12 dernières années, et je constate comme vous le peu d’intérêt pour les spectateurs de l’opéra, même de longue date. Je n’ai pas renouvelé mon abonnement cette année car je souhaite voir principalement des ballets classiques et je n’en ai pas trouvé 4 à voir cette saison. J’ai envoyé une lettre mars 2018 à la personne chargée des relations avec le public à L’Opéra, pour déplorer le peu de ballets classiques dans la programmation de cette saison 2018-2019 et j’attends toujours la réponse…

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  • Marie

    Merci Amélie pour cette critique honnête qui est toujours un plaisir à lire!
    J’ai vu le lac au cinema et honnêtement, j’ai été embarrassée pour l’opéra de Paris. Quand on regarde le lac, on ne devrait pas avoir à se demander tout le temps quand le cygne va tomber de sa pointe…. le coda a été une horreur.
    J’ai adoré la danseuse qu’était Aurélie Dupont mais en tant que directrice de la danse ….. Je ne lui reproche pas ses programmations mais ses distributions (il ne faut pas trois ans pour savoir quels couples on va former quand même…) et son obstination à programmer Baulac dans les grands classiques me la fait prendre en grippe. Baulac était une superbe juliette, dans le néoclassique elle est top, mais elle a de toute évidence un problème avec les fouettés. Dans don quichotte déjà, cela lui posait un problème alors pourquoi la mettre sur le lac ? Les fouettés ce n’est pas tout je sais, mais même au niveau des bras, on n’avait pas l’impression de voir un cygne, elle avait l’air affolée en agitant ses bras frénétiquement.
    Hannah O’neil et Sae eun park sont des danseuses superbes, et pas de souci technique avec elles, pourquoi ne pas les programmer dès le début en titulaires du rôle? ou donner leur chance à d’autres?
    Les danseurs sont des artistes s’ils ne supportent pas d’être critiqués, il faut changer de métier: on critique bien les acteurs, les musiciens, les chanteurs…. De toute évidence personne ne s’étrangle quand on donne une note à un film à une pièce de théâtre, qu’on dit qu’un acteur a un mauvais jeu… ou que la réalisation est plan-plan… Les désignations de la rubrique d’Amélie ne font que faire écho à celles qu’on peut lire dans tout les rubriques culturelles des journaux. Pourquoi la danse serait-elle à part?

    A une époque où tant de videos du lac des cygnes sont sur internet, même le public néophyte dont je fais partie, est capable de voir la difference entre les versions du lac. Je n’ai aucune hésitation à dire que j’ai été très déçue par cette représentation de l’opéra de paris.

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  • Andrieu

    Emballée samedi 2 mars par le couple MOB et Paul Marque…. je n’avais pas vu la danseuse depuis un moment et ai été éblouie par sa grâce, ses équilibres, son jeu contrasté de Odette et Odile…bref, un grand moment
    Très belle prise de rôle por Paul Marque, virevoltant et sautant comme une plume et qui semble aussi être un très bon partenaire. A voir absolument !

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    • M.

      J’y serai le 9mars . Myriam est ma danseuse favorite à l’Opéra, j’aime aussi Paul , sa musicalité. Hâte de les voir danser !

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  • L.

    J’ai assisté hier à la représentation avec Sae Eun PARK, Mathieu GANIO et Jeremy-Loup QUER dans les rôles titres.
    La représentation m’a laissé un goût mitigé.

    En effet, Mlle PARK est une danseuse à la technique sûre, cependant, son « jeu d’actrice » laisse pour le moment à désirer.
    Odette/Odile exacerbe deux facettes de la féminité mais pour moi, Mlle PARK n’a pas réussi à retranscrire en Odile le pouvoir et la conquête féminine. Elle n’etait pas assez vénéneuse à mon goût.
    Mathieu GANIO quant à lui, dégage une belle présence et incarne avec talent la mélancolie du prince.
    Cependant leur partenariat était encore un peu vert. Les deux ne semblaient pas encore sûrs de leur partenariat et l’amour entre le prince et le cygne blanc était difficile à ressentir.

    Enfin J.L.QUER dans le rôle de Rothbart ne m’a pas convaincu. Il forçait son jeu pour être sombre et malgré une belle technique n’a pas suffisamment de charisme pour incarner un crédible Rothbart.

    Mon coup de coeur la soirée a été pour le corps de ballet. L’ensemble sur scène était incroyable. Les lignes des trente-deux cygnes qui accompagnent Odette subjuguent le spectateur de part leur précision fascinante. Il en va de même pour l’Acte 1 et 3 où les ensembles étaient au cordeau.

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  • Léa

    Le 14 mars, magnifique soirée. Paul Marque est vraiment superbe en Siegfried, totalement impliqué, un rôle pour lui, techniquement parfait, et excellent partenaire, d’ailleurs MOB était complètement en confiance. Elle est splendide. Elle a sciemment « géré » ses fouettés (24 finis double) dont on sait que ce n’est pas son fort, mais le reste était parfait, même techniquement.
    Axel Magliano, c’est aussi un petit jeune a qui on a donné sa chance. Il a été très très bon comme acteur, une belle découverte. En revanche la variation piège était limite, c’est là qu’on voit aussi la différence avec les étoiles. Mais le trio s’est révélé très équilibré sur le plan dramatique, ce qui a abouti à une représentation splendide. On a attendu en vain la nomination de P. Marque. Je suis assez défavorable aux nominations rapides, mais elle aurait été tout à fait méritée.

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  • Léa

    J’ajoute que JL Quer qui a remplacé Legasa dans le pas de trois a été impressionnant même s’il manquait un peu de présence, mais sans doute qu’il n’était pas très détendu en remplaçant un danseur au pied levé. Mais vraiment, technique sans faille, assurance, … Sae Eun Park et Hannah O’Neil magnifiques bien sûr.

    Corps de ballet époustouflant. Il y a deux ans lors d’une mémorable soirée Heyman/MOB/Paquette, c’était très bien, là c’était …. éblouissant, sans faute, habité. Le top du top. On est fiers de notre Opéra quand il présente ce genre de choses. Et je crois qu’il y a une « effet Crystal Pite » dans ce CdB qui sait trouver son souffle et son unité, en plus de l’effet reprise régulière. Beaucoup de « petits jeunes » étaient présents, des surnuméraires et des élèves (ça sentait la fin de série) et franchement on ne voit pas la différence, beau travail et belle transmission. Ils ont été très copieusement applaudis, et tant mieux.

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  • Dufr

    J’ai vu deux distributions différentes et une fois de plus le couple Baulac/Louvet ne m’a pas convaincue : techniquement, ça paraissait un peu fragile et je n’ai pas saisi l’interprétation de la danseuse…je suis passée à côté. Dans un registre différent (Afternoon of a faun), je les avais vus à nouveau réunis et là non plus je n’avais rien ressenti. Il y a en effet d’autres danseurs – parmi les Premiers et les Sujets – dans cette compagnie qui pourraient interpréter autrement ces rôles et les maîtriser techniquement. A.Dupont disait sur RTL être capable de reconnaître un bon(ne) danseur/se pour un rôle en quelques minutes sans avoir besoin de deux heures…alors on va dire que c’est mon oeil qui voit mal.

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