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Saison 2020-2021 – Le Ballet de l’Opéra de Bordeaux

Même si cette saison est particulière et que chaque spectacle reste en suspens, continuons cependant notre tour des présentations de saison des compagnies et théâtres de danse. Et arrêtons-nous au Ballet de l’Opéra de Bordeaux. La saison dernière, même si elle a été amputée, avait séduit, avec une programmation personnelle et intelligente, mêlant ballets classiques dans des productions que l’on ne connaissait pas en France et oeuvres néo-classiques de chorégraphes efficaces et taillées pour les qualités de la troupe. Cette saison 2020-2021 nous marque un petit peu moins. Il y manque un grand ballet de plus, on y trouve une reprise dont on aurait peut-être pu se passer, et encore et toujours l’absence à Bordeaux de chorégraphes femmes parmi les 11 noms à l’affiche cette saison (à l’exception de Sol Léon du duo Sol Léon/Paul Lightfoot). La création néo-classique ne se conjugue-t-elle donc qu’au masculin ?

Malgré ces petites déceptions, la saison 2020-2021 du Ballet de Bordeaux propose toutefois de très belles choses, avec de nombreux “tubes” que l’on se réjouit toujours de voir et de belles propositions pour les multiples talents de la compagnie. Une programmation avec les grands chorégraphes incontournables de la scène mondiale, l’on pourrait ergoter que ce sont un peu toujours les mêmes, mais au final un beau choix de ballets variés et percutants, donnant de quoi faire à la compagnie comme au public.

 

Soirée Peck/Robbins

Le Ballet de l’Opéra de Bordeaux ouvre sa saison sur une note américaine, avec deux ballets intemporels de Jerome RobbinsIn the Night et The Concert – et l’entrée au répertoire de Paz de la Jolla de Justin Peck, créé en 2013 (ceux et celles qui ont vu le documentaire Ballet 422 le connaissent bien). On connaît par coeur les deux premiers… mais on ne se lasse pas de les revoir. In the Night fait évoluer trois duos, comme trois couples à différentes étapes de leur vie commune, avec mélancolie et poésie. The Concert est irrésistible de drôlerie et de second degré sur le monde de la danse. Paz de la Jolla, empreint d’une modernité toute new-yorkaise, est l’une des oeuvres les plus réussies de Justin Peck, que l’on voit finalement très peu en France. Une soirée idéale après une rentrée morose, pour renouer avec la compagnie bordelaise. À noter que la soirée du jeudi 22 octobre sera dédiée aux adieux à la scène d’Oksana Kucheruk, Etoile du Ballet de l’Opéra de Bordeaux.

Du 14 au 22 octobre 2020, huit représentations au Grand-Théâtre. Orchestre National Bordeaux Aquitaine, direction musicale Romain Dumas, piano solo Michalis Boliakis.

The Concert de Jerome Robbins

Soirée de gala – Celestial

Le Ballet de l’Opéra de Bordeaux se plie au jeu du gala, type de spectacle toujours très apprécié. Le directeur de la troupe Éric Quilleré a toutefois voulu y créer d’autres choses qu’un patchwork d’extraits. Une partie de la soirée est consacrée à des pas de deux du répertoire classique de Marius Petipa, avec comme ligne musicale le violon (plutôt qu’une bande enregistrée, c’est appréciable), idéal pour découvrir les talents de la troupe en soliste. Place ensuite à Celestial de Garrett Smith, pièce néo-classique initialement montée pour sept interprètes du Mariinsky, et recréée pour 16 danseurs et danseuses du Ballet de l’Opéra de Bordeaux, bel écrin pour le corps de ballet.

Du 5 au 8 novembre 2020, trois représentations au Grand-Théâtre. Violon Matthieu Arama. En tournée le 28 janvier 2021 à Andernos.

 

La Sylphide d’August Bournonville

Initialement prévue la saison dernière et annulée suite au virus, La Sylphide d’August Bournonville trouve heureusement sa place dans cette nouvelle saison, une entrée au répertoire pour la troupe. En France on connaît surtout La Sylphide de Pierre Lacotte. Mais celle d’August Bournonville remontée par Dinna Bjørn – même argument mais une musique, une chorégraphie et une école différentes – est tout aussi passionnante et se fait rare en France. Autant de bonnes raisons de se réjouir de cette programmation. Et l’on imagine sans difficulté les talents de la troupe se glisser dans la peau de la Sylphide et de James, ainsi que dans l’acte blanc faisant honneur au corps de ballet.

Du 11 au 31 décembre, vingt représentations au Grand-Théâtre de Bordeaux. Orchestre National Bordeaux Aquitaine, direction musicale Nicolas André.

 

Le Marchand et l’Oubli de Guillaume Debut

Danseur depuis plus de dix ans dans la compagnie bordelaise, Guillaume Debut est aussi chorégraphe, et a été chargé en 2019 de monter le spectacle jeune public Le Marchand et l’Oubli. La pièce continue de tourner saison après saison et mêle à un conte quelques repères et clin d’œil aux grands œuvres du répertoire de la danse classique.

Le 26 janvier au Bouscat, le 29 janvier à Uzerche, le 13 février à Luxey. Musiques enregistrées

 

Quatre tendances – Huitième édition

Le Ballet de l’Opéra de Bordeaux propose chaque saison – ou presque – une soirée “Quatre tendances”, mêlant quatre ballets d’inspiration néo-classique à contemporaine. Pour 2021, la compagnie reprend le magnifique Petite mort de Jiří Kylián, qu’elle danse régulièrement depuis plus de dix ans, et le très efficace – et drôle – Cacti d’Alexander Ekman, déjà dansé la saison dernière (et un tube un peu partout dans le monde). Elle fait aussi entrer à son répertoire Step lightly des incontournables Sol Léon et Paul Lightfoot et l’exigeant Herman Schmerman de William Forsythe que la compagnie aurait dû danser en avril dernier. Pas de franche découverte dans cette soirée ou de véritables surprises, mais tout de même quatre pièces puissantes et d’une grande richesse.

Du 22 avril au 2 mai 2021, neuf représentations au Grand-Théâtre. Musiques enregistrées.

Cacti d’Alexander Ekman – Ballet de l’Opéra de Bordeaux

Blanche-Neige d’Angelin Preljocaj

Angelin Preljocaj est un immense chorégraphe, mais sa Blanche-Neige n’est pas son oeuvre qui nous a le plus marqué. Le Ballet de l’Opéra de Bordeaux l’a fait entrer à son répertoire en 2018, il est logique qu’elle la reprenne cette saison. On ne cache pas que l’on aurait préféré à la place la reprise d’un ballet du répertoire, qui aurait rééquilibré la saison. Cela reste une pièce efficace et grand public, fidèle à la trame narrative du conte, l’habillant des costumes de Jean-Paul Gaultier et des musiques de Gustav Mahler ou du collectif électro 79D.

Du 29 juin au 8 juillet 2021, huit représentations au Grand-Théâtre. Musique enregistrée.

 

La compagnie en tournée

– Un programme mêlant Herman Schmerman de William Forsythe, In the night de Jerome Robbins et des pas de deux extraits du répertoire : les 27 et 28 février à l’Opéra de Limoges.

Celestial de Garett Smith : le 10 mars 2021 à la La Filature de Mulhouse, dans le cadre du festival Ballets européens au XXIe siècle organisé par le Ballet du Rhin.

 

Les compagnies invitées

L’Opéra de Bordeaux laisse toujours la place durant sa saison à quelques belles compagnies françaises et internationales. Cette année, place au Danish Dance Theater pour une nouvelle création de Pontus Lidberg, la surprenante compagnie Peeping Tom, le Ballet du Rhin pour Maria de Buenos Aires de Matias Tripodi, Boris Charmatz et le CCN d’Orléans/Maud Le Pladec.

 

Toutes les informations pratiques et la billetterie sont à retrouver sur le site de l’Opéra de Bordeaux.

 




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