Si Casse-Noisette est un indispensable à Londres, et plus encore aux États-Unis où chaque compagnie multiplie les représentations chaque saison, le France est épargnée par la tornade saisonnière de ce ballet iconique de Tchaïkovski et Marius Petipa. À tort ? Peut-être. Cette saison néanmoins, Casse-Noisette est bien présent sur les scènes de France, sous de multiples formats. Petit tour des cinq Casse-Noisette de cette saison.

La version imposante : Casse-Noisette de Rudolf Noureev au Ballet de l’Opéra de Paris

Voilà neuf ans que le Casse-Noisette de Rudolf Noureev d’après Marius Petipa n’avait pas été donné à l’Opéra de Paris ! Cette longue série sera donc l’occasion de le découvrir pour la majeure partie des artistes… ou de le retrouver sous un autre jour. Guillaume Diop ainsi était sur scène en tant qu’enfant lors de la dernière reprise, il aura en 2023 le rôle principal de Drosselmeyer / Le Prince. Peut-on l’avouer ? L’on n’est, chez DALP, pas forcément très fan de cette production, grandiloquente (trop), presque froide et écrasante au second acte, aux relents psychanalytiques qui n’ont pas très bien vieilli. Mais il y a ce premier acte merveilleux, porté par les enfants de l’École de Danse, qui fonctionne toujours aussi bien, la sublime musique de  Tchaïkovski et cette Valse des Flocons envoûtante. Le renouveau des distributions fait le reste.

Où et quand ? Du 8 décembre au 1er janvier à l’Opéra Bastille à Paris.

Pour qui – les Balletomanes qui passeront outre les failles de cette production pour voir Myriam Ould-Braham dans l’une de ses dernières dates ou découvrir la nouvelle génération. 

Casse-Noisette de Rudolf Noureev d’après Marius Petipa – Dorothée Gilbert

La version féérique et intemporelle : Casse-Noisette de Peter Wright au Royal Ballet de Londres

Tous les ans (ou presque), le Royal Ballet se plie à la tradition de Casse-Noisette pour sa superbe production de Peter Wright. Il y a absolument tout ce qu’on aime dans cette version : un premier acte où les enfants tiennent la scène, un esprit féérique permanent, de belles danses de caractère, quatre rôles principaux de hautes volée (Clara n’est pas dansée par une enfant, mais par une Soliste ou Étoile de la compagnie). Et bien sûr le sapin géant ! Un Casse-Noisette dont on ne se lasse pas année après année, porté par l’excellence, à tous les niveaux, du Royal Ballet.

Où et quand ? Le 12 décembre en direct au cinéma un peu partout en France, en différé tout au long du mois. Avec dans les rôles principaux les jeunes Étoiles de la troupe : Anna Rose O’Sullivan, Marcelino Sambé. À Londres, c’est à voir sur scène du 6 décembre au 13 janvier.

Pour qui – Tout le monde ! Cette version est peut-être la plus belle que l’on puisse voir en Europe actuellement. Mention spéciale pour les Nordistes : un aller-retour à Londres pour le voir “en vrai” pour une représentation en matinée peut être accessible, n’hésitez pas à guetter les retours sur le site du Royal Opera.

Casse-Noisette de Peter Wright – Royal Ballet de Londres

La version Jeune public : Mon Premier Casse-Noisette

Karl Paquette avait frappé juste avec son Premier Lac des cygnes. Il a récidivé la saison dernière avec Mon Premier Casse-Noisette, repris pour une longue série au Théâtre Mogador. Le spectacle est spécialement étudié pour le jeune public, avec une version légèrement écourtée et un souci d’une narration clair tout au long des deux actes. Le tout porté par une très jolie production et des danseurs et danseuses formant une véritable troupe au fil des saisons “Mon Premier”.

Où et quand ? Au Théâtre Mogador à Paris du 9 décembre au 25 février.

Pour qui – Le jeune public et les familles tout spécialement : l’ambiance y est détendue, l’on ne foudroie pas du regard les plus jeunes qui posent des questions à haute voix ou s’exclament devant une surprise en scène. Mais tout amateur et amatrice de danse pourra y trouver son compte.

Mon Premier Casse-Noisette

La version de poche mais non moins de qualité : Casse-Noisette et le ChristMas Gala de la Compagnie François Mauduit

Voilà plus de quinze ans que François Mauduit fait vivre le ballet classique en France, par la relecture des œuvres du répertoire comme ses propres créations sur un langage classique. Son Casse-Noisette est une jolie réussite, aux références aux versions traditionnelles tout en trouvant sa propre voix, une version où le chorégraphe choisit de prolonger le rêve afin de conserver l’âme magique de l’enfance et sa spontanéité. Les rêves deviennent alors réalité et les personnages vivent ainsi une vie toute différente… À voir aussi : le ChristMas Gala de la compagnie, au Théâtre de Caen (la ville de résidence de la compagnie) avec un programme surprise et festif.

Où et quand ? À Vierzon le 7 décembre, à Pierrelatte le 10 décembre, à Illkirch les 16 et  17 décembre, ChristMas Gala à Caen le 19 décembre.

Pour qui – Tout le monde, spécialement ceux et celles éloignées géographiquement des grandes salles de spectacle.

Casse-Noisette de François Mauduit

La version hip hop : Casse-Noisette de Blanca li

Monté pour les 30 ans de Suresnes Cités Danse, le Casse-Noisette de Blanca Li continue depuis son joli chemin en tournée. L’on retrouve le tempérament de la chorégraphe à chaque pas, entre une danse mêlant hip hop et métissage ibérique, comme dans la musique réarrangée qui n’a pas peur de faire frotter l’âme russe de Tchaïkovski à la flamboyance espagnole. Le tout porté par huit artistes à l’énergie redoutable.

Où et quand ? En tournée en France du 5 au 23 décembre.

Pour qui – Pour tous ceux et celles qui ont trop vu la version originale et veulent découvrir ce ballet sous un angle nouveau. Et/ou pour emmener vos proches qui appréhendent les trop longs spectacles.

Casse-Noisette de Blanca Li