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Conseil pratique – Les positions des pieds au sol

“Nous ferons les pliés dans toutes les positions”. Un débutant qui prend son premier cours de danse se retrouve à la barre et ne comprend rien à ce que raconte la professeure. Toutes les positions ? Zut, mais combien y en a-t-il ? La codification des positions de pieds est apparue à la cour du Roi Louis XIV par le danseur et chorégraphe Pierre Beauchamp (1636-1719). Depuis, tous les danseurs et danseuses du monde utilisent les mêmes positions avec la même terminologie. Ce qui a changé, c’est l’en-dehors qui s’est ouvert de plus en plus jusqu’à atteindre une ligne droite. Puis des cinq positions de base se sont ajoutées d’autres en parallèle pour la danse néo-classique ou contemporaine. Passage en revue des différentes positions des pieds au sol dans la danse.

 

Conseil pratique – Les positions des pieds au sol

 

De pied ferme, à cloche-pied, avoir deux pieds gauches, ne pas savoir sur quel pied danser, avoir pied… Nombreuses sont les expressions et proverbes parlant des pieds. Mais pour éviter de finir bête comme ses pieds il faut apprendre d’abord les positions des pieds dans la terminologie de la danse, pour pouvoir suivre un cours sans être perdu.

Dans la danse classique, ce sont nos pieds qui nous servent d’appui et d’ancrage au sol pour pouvoir danser. Si dans la danse contemporaine, n’importe quelle partie du corps peut être en contact avec le sol, cette technique a toutefois amené d’autres positions, tout comme le style néo-classique. Dans tous les cas, quel que soit le style de danse pratiqué, toutes les positions servent de départ ou d’arrivée, de liaisons entre les différents mouvements d’une chorégraphie La conscience précise d’où se situe le poids de son corps et quels sont les muscles engagés vont affiner votre danse et la rendre plus lisible aux yeux du public.

 

Les cinq positions de la danse classique

Je me suis basé sur le traité de la danse académique de Serge Lifar pour définir les cinq positions de la danse classique.

La première position : les deux talons se touchent, les pointes des pieds sont tournées entièrement en dehors et forment une ligne parfaitement droite.

La seconde position : les pieds sont disposés exactement de la même manière que dans la première position, mais les talons se trouvent à une distance d’environ un pied et demi l’un de l’autre.

La troisième position : les pieds sont entièrement en dehors : le talon du pied gauche s’appuie au milieu du pied droit.

La quatrième position : les deux pieds sont parallèles l’un à l’autre, entièrement en dehors et séparés par une distance d’environ un pied et demi. Elle peut être “ouverte” (les deux talons sont sur la même ligne) ou “croisée” (comme une cinquième ouverte).

La cinquième position : les deux pieds sont entièrement en dehors et plaqués l’un contre l’autre, de telle manière que la pointe du pied droit touche le talon gauche, et vice-versa.

Dans ces définitions extraites d’un traité de danse classique, Serge Lifar parle d’un en-dehors en ligne parfaitement droite. Dans la danse contemporaine, il est plus favorable d’utiliser un en-dehors plus naturel qui ne force pas l’ouverture des hanches. Le plus important est de comprendre la notion de rotation, que Lorena Lopez expliquait dans un précédent article Conseil pratique.

 

La première, seconde, troisième, quatrième et cinquième position

 

Les deux autres positions du néo-classique de Serge Lifar

Serge Lifar, emblème de la danse néo-classique en France, a ajouté deux autres dans ses chorégraphies, puis parfois au cours de danse : la sixième et la septième position.

La sixième position : les deux pieds restent dirigés en avant et plaqués l’un contre l’autre.

La septième position : c’est l’instantané de la marche, les deux pieds sont dirigés en avant et parallèles, à un pied et demi de distance. C’est la position que nous appelons “Quatrième parallèle en danse contemporaine.

Serge Lifar explique que l’origine de ces deux positions remonte à son ballet Icare (1935). Il lui avait alors fallu traduire chorégraphiquement l’envol, puis la chute du héros, la désincarnation et la fin humaine. Le chorégraphe propose aussi de faire les pliés dans les sept positions.

 

La sixième et la septième position

 

Les trois autres positions venant de la danse contemporaine ou jazz

La parallèle : elle est comme la sixième mais espacée de la largeur des ischions.

La première parallèle : elle reste comme la sixième mais espacée de la largeur du bassin.

Ces deux variantes de la sixième position sont utilisées différemment selon les techniques et les styles. Elles font travailler différents muscles et différentes sensations d’appui au sol.

La seconde parallèle : il faut partir de la seconde et tourner les pieds en parallèle, en tournant sur la partie avant des pieds.

 

La parallèle, la première parallèle et la seconde parallèle

 

L’utilisation des positions des pieds et leurs évolutions.

L’utilisation de ces positions varie selon les époques, les styles et les techniques. La première position, qui ne se rencontre presque jamais dans les chorégraphies, n’en constitue pas moins un exercice fort utile car elle développe considérablement l’en-dehors et l’équilibre. C’est aussi une position de passage très importante pour de nombreux pas, comme le pas de basque, le fouetté à l’italienne… Quant à la seconde position, elle a plus de stabilité, elle sert de départ à certaines pirouettes que l’on voit dans le ballet Conservatoire d’Auguste Bournonville (exemple : le premier trio de garçons au début ou dans certaines variations) et à l’atterrissage de sauts comme l’échappée à la seconde. La troisième position est très utilisée dans la danse baroque, alors qu’aujourd’hui on ne l’utilise quasiment plus dans la danse classique, à part chez les enfants pour appréhender petit à petit la cinquième position. La quatrième position sert beaucoup pour les départs de pirouettes en dehors. La cinquième position est sans doute la position la plus connue car beaucoup de mouvement passe à travers cette position.

Pour ce qui est de la sixième, la septième, la parallèle, la première parallèle et la seconde parallèle, elles sont beaucoup plus utilisées en danse contemporaine et en danse jazz. Et tout est une question de technique. Chez Merce Cunningham par exemple, les pliés se font en première, seconde, quatrième et cinquième positions tandis que les dégagés se font en parallèle et en-dehors. Certains-es professeur-e-s de danse appellent “Parallèle” ce que j’appelle “Première parallèle”. Ce n’est qu’une question de style et de préférence. Il faudra juste se mettre d’accord sur la dénomination d’une position avant de commencer l’exercice pour être sûr d’être au plus juste de ce que souhaite le-la professeur-e de danse. Cela change aussi si vous êtes à l’étranger, sauf les cinq premières positions de la danse classique qui ont la même définition partout dans le monde.

Quant aux chorégraphes, certains s’amusent avec ces différentes terminologies qui peuvent être une source d’inspiration pour des pièces humoristiques, comme ce solo comique chorégraphié par Eric Gauthier de la Gauthier Dance//Dance Company, interprété par Xander Parish.

 

 

 

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