Un avant-goût de la soirée Robbin/Mats Ek
Le mois de mars est décidément chargé. A peine la première de La Bayadère terminée qu’il faut déjà se pencher sur un autre programme : la soirée Jerome Robbins/Mats Ek.
Ce programme, composé du ballet Dances at a Gathering et d’Appartement, se déroulera du 13 au 31 mars, au Palais Garnier. Les distributions sont plus qu’alléchantes, avec quasiment toutes les Etoiles alignées. La répétition publique s’est tenue le vendredi 9 mars. A seulement quelques jours de la première, il s’agissait surtout d’un filage, mais qui donnait tout de même un bel aperçu du programme.
Tout démarre avec Dances at a Gathering. Cela fait déjà un bon bout de temps qu’il n’a pas été donné à l’Opéra de Paris (1993 selon les archives de la Maison). Pour beaucoup de spectateur-rice-s, il s’agit donc d’une découverte… tout comme pour les artistes, dont c’est la prise de rôle pour la plupart d’entre eux-elles.
Voilà un ballet de Jerome Robbins comme on les apprécie : une musique de Chopin au piano, et des couples qui se croisent sur une belle danse classique. L’ensemble peut toutefois sembler un peu long aux néophytes, le ballet dure tout de même une bonne heure, sans histoire spécifique à raconter.
Les personnalités des danseurs et danseuses sont en tout cas très bien mises en valeur, et le spectacle peut pas mal varier selon les distributions. Vous hésitez sur laquelle choisir ? Un conseil : Mathieu Ganio vaut à lui seul le déplacement. Sa Mazurka qui ouvrait le ballet était tout simplement un pur délice. Tout comme sa deuxième variation, un véritable régal de style. Quel beau danseur décidément.
Le répétiteur venu des Etats-Unis n’a pas arrêté le filage, se contentant de quelques “Very very nice” à la fin de la plupart des passages. Il a tout de même pris le temps de régler le final après coup. Tous les danseurs sont sur scène, et ont le même mouvement de tête, comme s’ils regardaient quelques chose passer. Il s’agit d’être ensemble, et sans se regarder, pour que cela fasse son petit effet.
Après une longue pause, place à Appartement de Mats Ek. Le changement de style est on ne peut plus total. Là encore, le chorégraphe laisse les danseurs filer le ballet sans les interrompre. La troupe danse cette oeuvre régulièrement depuis plusieurs années, et tout semble déjà bien réglé.
Comme dans la plupart des ballets de Mats Ek, les personnalités de chaque danseur et danseuses sont mises en exergue. Bien sûr, on ne peut s’empêcher de remarquer plus particulièrement Marie-Agnès Gillot, Nicolas Le Riche, Clairemarie Osta et Jérémie Bélingard, mais tous et toutes font preuve d’un investissement et d’une présence totale. Là encore, il sera intéressant de voir les deux distributions.
A la fin du filage, Mats Ek monte sur scène et continue la répétition. Il s’agit de régler quelques petits détails, de musicalité surtout. Etre ensemble, sur le temps qu’il faut, faire le bon geste… La danse est une affaire de précision. Là encore, la scène finale accapare particulièrement le chorégraphe. Trois rideaux se baissent successivement sur scène, et les danseurs doivent être à une place précise. Les artistes font et refont les gestes malgré la fatigue visible pendant encore 1/2 heure, avant que le chorégraphe, visiblement satisfait, libère tout le monde.
Au final, Appartement a plus remporté l’adhésion du public que Dances at a Gathering, finalement le moins accessible des deux ballets. L’équilibre de la soirée ne semble en tout cas pas totalement acquise. La chorégraphie de Robbins, durant une bonne heure, accapare une bonne partie de l’attention du-de la spectateur-rice… qui a parfois un peu de mal à se reconcentrer pour Mats Ek, dont le style tranche radicalement. J’avoue ne pas avoir porté toute la concentration que j’aurais voulu sur ce dernier ballet, qui m’a pourtant beaucoup plus (la scène de l’aspirateur… mythique).
Rendez-vous le 13 mars pour la première, qui réunira pas moins de dix Etoiles sur scène.
Une passionnée
Malgré mon engouement pour La Bayadère, c’est une soirée que j’attends avec une certaine impatience. Dommage, je n’ai pu avoir de place pour hier soir. La première distribution d’Appartement risque d’être grandiose, quant à Dances je ne l’ai vu qu’avec le NYCB, j’ai hâte de le voir avec les danseurs de l’ONP. 😉
Audrey
Je cherche encore le lien entre les deux ballets 🙂
Effectivement, dances at the gathering finissait par être un poil long. Par contre j’ai trouvé Muriel Zusperreguy très à l’aise hier, et quand je pense aux rôles dans lesquelles je l’ai vue, j’avoue qu’elle m’a souvent touchée.
Hâte de revoir Appartement, c’était captivant, et je n’arrive pas à trouver d’interprète qui n’était pas à sa place hier…
LucyOnTheMoon
“Cela fait déjà un bon bout de temps qu’il n’a pas été donné à l’Opéra de Paris (1993 selon les archives de la Maison).”
M’autorisez-vous une petite correction ? “Dances at the Gathering” n’a pas été donné depuis longtemps PAR le ballet de l’ONP mais a été donné relativement récemment à l’ONP, par le New York City Ballet, compagnie invitée (ouverture de la saison 2008-2009, je crois…)