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Le Parc : qui voir danser sur scène

Le Parc d’Angelin Preljocaj est présenté par le Ballet de l’Opéra de Paris pour les Fêtes, en parallèle avec La Belle au bois dormant.

Vingt ans après sa création, la pièce ne fait pas forcément l’unanimité. Certain-e-s continuent d’être séduit-e-s par cette relecture de la Carte du tendre, toujours emporté-e-s par ce fameux pas de deux final du baiser qui s’envole. D’autres trouvent que le ballet a mal vieilli, ou qu’il est mal remonté. Les distributions sont en tout cas brillantes. Alors que la première a lieu le 7 décembre, gros plan sur les couples qui se succèderont pendant les vingt représentations.

 

EDIT : Stéphane Bullion a repris toutes les représentations depuis le 14 décembre de Benjamin Pech et de Hervé Moreau, ces deux derniers s’étant blessés.

Les distributions « S’il n’en fallait qu’une »

Oui, deux distributions « S’il n’en fallait qu’une », impossible de choisir entre les deux.

Aurélie Dupont et Nicolas Le Riche : les 7, 11, 27, 28 et 31 décembre.

Souvenez-vous de la règle étiquetée en début de saison : il faut tout voir de Nicolas Le Riche, parce qu’en juillet, c’est terminé. L’adage peut aussi s’appliquer à Aurélie Dupont, qui partira quelques mois plus tard. Nicolas Le Riche rend passionnant et complexe tout ce qu’il danse, Aurélie Dupont est toujours aussi sublimement belle en scène. Qui ne les imagine pas s’envolant ensemble sur le pas de deux final ? Une distribution grand luxe et de haute volée qui assurera la première et le Réveillon du 31 décembre.

 

Alice Renavand et Hervé Moreau : les 20, 24 et 29 décembre. 

Voilà un duo inédit, qui a beaucoup de choses pour très bien fonctionner. Hervé Moreau est le danseur romantique par excellence, il ne pourrait que parfaitement être à son aise dans l’univers du Parc. Alice Renavand apporte toujours une grande sensibilité et une belle musicalité à ses rôles. Ces deux artistes semblent de plus assez complémentaires, lui parfois fougueux, elle plus posée mais non moins habitée. Un jolie partenariat en perspective.

Le-Parc_Alice-Renavand_Herve-Moreau_repetition

Les distribuions également alléchantes

Isabelle Ciaravola et Karl Paquette : les 8, 13, 15 et 18 décembre.

Isabelle Ciaravola et Karl Paquette, c’est un couple qui s’entend bien sur scène, qui se connaît bien. Ils aiment visiblement beaucoup danser ce ballet ensemble, en reprenant régulièrement le pas de deux final lors de galas. Isabelle Ciaravola interprète avec beaucoup de sensibilité ce rôle, le néo-classique est quelque chose qui, de toute façon, lui va très bien.

 

Isabelle Ciaravola et Stéphane Bullion : les 21, 25, 28 (matinée) et 30 décembre

Isabelle Ciaravola aura donc deux partenaires pour cette série. La prise de rôle de Stéphane Bullion pourrait être intéressante. Le danseur joue souvent sur la noirceur des personnages. Va-t-il continuer sur ce terrain pour montrer une vision assez différente du ballet ou partir vers quelque chose de plus romantique ? Ce couple a déjà dansé ensemble sur La Dame aux camélias, c’est là encore un partenariat qui fonctionne.

Le-Parc_Isabelle-Ciaravola_Stephane-Bullion_repetition

La distribution « À vous de voir »

Laëtitia Pujol et Benjamin Pech : les 10, 14, 17 et 22 décembre.

Le « À vous de voir » ne peut pas mieux porter son sens. Voilà – tout subjectivement parlant – deux artistes qui me touchent peu. Lui garde toujours une certaine froideur sur scène et elle surjoue souvent l’émotion. Mais ils ont chacun leur aficionados.

Le-Parc_Laetitia-Pujol_Benjamin_Pech_repetition

 

Et vous, quelle distribution vous tente le plus ? Laquelle allez-vous voir ?

Commentaires (17)

  • a.

    si je n’avais un empêchement sérieux (le travail… ça compte aussi? on peut avoir un mot d’excuse?) je me précipiterais pour Hervé Moreau et Alice Renavand – à mon humble avis, ce sera LE couple à pleurer de grâce de ce parc… aaaaah! j’enrage, tiens, de ne pouvoir y aller!

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  • Alice Renavand est ma préférée dans ce genre de registre! Hâte aussi de découvrir Hervé Moreau dont j’ai entendu tant de bien.

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  • Pour le coup j’aurais bien vu Eleonora Abbagnato distribuée dans Le Parc!

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  • stephi

    Moi aussi j’aurais bien vu E. Abbagnato dans Le Parc!

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  • Joelle

    Aurélie/Nicolas étaient super hier soir !!!!! Maintenant on attend le 15 pour Karl/Isabelle…
    J’irais bien voir aussi Alice/Hervé, mais emploi du temps chargé en ce mois de décembre….

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  • lou_des_bois

    quelque chose m’échappe au sujet d’Aurelie Dupont, elle est née en janvier 1973, alors elle devrait prendre sa retraite en juin 2015, mais visiblement elle partirait plus tôt?

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  • Emma

    Première très décevante. Aucune alchimie entre Dupont et le Riche, tout juste un partenariat de routine… En revanche, Le Riche a une jouissance de la terre qui je pense fera défaut à Paquette ou Moreau, princes pas très faits pour Preljocaj… Dommage que Le Riche ne danse pas avec Pujol qui avait été superbe il y a quelques années, mais Pech pourrait se révéler intéressant s’il a retrouvé un niveau de danse correct… Au finish, Bullion et Ciaravola sont sans doute le couple à voir.

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      • Sarah

        Merci beaucoup pour cet article!

        Concernant les adieux d’Aurelie Dupont, sur sa fiche sur le site de l’opera il y a deux dates contradictoire : le haut de la fiche dit :
        1987 est engagée à 16 ans dans le Corps de Ballet

        tandis qu’en dessous dans la bio plus detaillee on peut lire :
        1989: est engagée à 16 ans dans le Corps de Ballet.

        Il y a donc une coquille et la bonne date est probablement 1989 (si on se fie a wikipedia)

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  • lou_des_bois

    merci Amelie,
    Wikipedia doit se tromper, mais meme le site de l’Opera se contredit:
    http://www.operadeparis.fr/les-artistes/le-ballet/etoiles

    1987 est engagée à 16 ans dans le Corps de Ballet

    CHRONOLOGIE
    1983: entre à l’Ecole de danse.

    1989: est engagée à 16 ans dans le Corps de ballet.

    et si Nicolas Le Riche et Isabelle Ciaravola de 1972 et partent cette saison, elle doit être plus jeune,…mystere mystere

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  • Joelle

    @Emma @Amélie : c’était la première fois que nous voyions Le Parc, donc pas de points de repères par rapport à d’autres représentations, mais nous avons beaucoup aimé ! Il nous a semblé que le partenariat Aurélie/Nicolas a très bien fonctionné. Pas de magie particulière, mais un très bon moment. J’attends avec curiosité le partenariat Isabelle/Karl de dimanche prochain…

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  • Marie

    Eh bien la distribution À Nous de Voir m’a bien plue ce soir! La juxtaposition du jeu affectif très prononcé et de la distante froideur fonctionne bien,même très bien!

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  • Maxime

    Belle représentation du Parc hier soir même j’étais un peu déçu de tomber sur la distribution qui a priori me tentait le moins : Benjamin Pech et Laëtitia Pujol. Au final, j’avoue avoir été assez déçu par Benjamin Pech, qui m’a souvent paru n’être pas dedans, voir même un peu en retard dans les ensembles. Autre déception, le fameux « envol » qui n’a pas volé très haut, ni très longtemps…

    C’était malgré tout une belle soirée avec beaucoup de jolis moments, mais cela surtout grâce au corps de ballet : il y avait un joli jeu de séduction entre les danseurs, beaucoup de pétillance, j’ai aimé!

    Quelqu’un y était hier soir et partage mon avis sur Benjamin Pech?

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  • petitvoile

    Je me passerai du Parc exaspérant…

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    • a.

      Je suis assez d’accord avec vous- en fait, je dirais presque cela de tout Preljocaj, dont j’ai du mal à comprendre pourquoi il est si admiré… Mais si je le pouvais, je ne me ferais pas prier pour voir le couple Renavand/Moreau, qui doit être d’une densité émotionnelle assez folle… (en revanche, je m’imagine mal le couple Dupont/Leriche, chacun d’entre eux est si extraordinaire et pourtant leur couple est trop « amical », je n’y crois pas souvent…)

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  • mfb

    Tout d’abord merci Amélie pour vos articles, qui me permettent de découvrir la danse par vos commentaires avisés. Je n’ai malheureusement pas de notions techniques sur le sujet, mais je suis amateur de cet art total, qui sait réunir la musique, l’utilisation de l’espace, le décor et les costumes. Et vos commentaires précis m’aide à voir les ballets sous l’angle qui me manque le plus, la technique.
    Alors j’ose donner mon avis « d’amatrice » mal éclairée, mais amoureuse.

    J’ai été voir la représentation le 15/12 du Parc, avec le couple Isabelle Ciaravola et Karl Paquette.
    C’est la deuxième fois que je vois ces deux Étoiles, l’autre opportunité ayant été la Troisième Symphonie de Mahler, et je dois dire que Ciaravola a été à la hauteur du plaisir qu’elle m’avait procuré. Aérienne, éthérée, limpide, expressive, son talent technique lui permet d’approfondir au mieux le rôle d’interprète nécessaire au ballet de Preljocaj.
    Elle est tout entière cette Princesse envahie par le sentiment amoureux.
    Sa retraite va sonner comme un manque cruel, me privant de son interprétation, de sa grâce, de son coup de pied, qui n’ont à mes yeux pas d’égal dans le registre dramatique.

    J’ai par contre trouvé Paquette plus « anonyme », mais sa technique solide lui permet au mieux d’accompagner sa partenaire. Il n’a pas le charme brûlant d’un Prince, mais la complicité qui se noue avec Isabelle Ciaravola suffit à le faire aimer dans le rôle. Une amie placée dans une loge de côté m’a d’ailleurs fait savoir qu’elle voyait très bien la sortie des danseurs vers les coulisses, et notait avec amusement que certains couples se séparaient plus directement, Ciaravola/Paquette le faisant avec une délicatesse plus marquée.
    Le dernier passage a été magistral, tout habitués qu’étaient les deux danseurs avec cet Envol maintes fois présenté en gala (je le sais maintenant grâce à vous), très bien exécuté.
    Il a clôturé au mieux ce ballet d’une lecture fort simple, à l’esprit de marivaudage très XVIIIe siècle, drôle aussi avec son jeu de chaises musicales revisité. Je ne connaissais pas Preljocaj mais j’ai trouvé qu’il avait su rendre hommage aux ballets de Cour, avec ce gros travail du haut du corps, aux postures.
    Mention spéciale aux Jardiniers qui nous présentaient les différents tableaux comme une partie totalement dégagée, du domaine du rêve, et dont le rythme fiévreux cassaient l’harmonie, comme pour mieux distinguer le présent (eux-mêmes) du rêve enfoui (la Cour dans le Jardin).
    Ils ont d’ailleurs emporté un succès mérité à l’applaudimètre.

    Alors si le ballet de Preljocaj n’est sans doute pas à mes yeux la traduction la plus poignante de l’emportement amoureux, j’ai tout de même adhéré au propos, surtout quand il est construit par la complicité remarquable des deux artisans principaux que sont l’excellente Isabelle Ciaravola et Karl Paquette.
    Je ne saurais dire si le ballet a vieilli, mais les danseurs ont rempli le contrat.
    Je suis ravie.

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  • a.

    S’il vous plaît, Amélie, donnez-nous des nouvelles d’Hervé Moreau… (snif)

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