TOP

Saison 2014-2015 Ballet de l’Opéra de Paris : toutes les raisons pour ne pas s’abonner

Chaque année, c’est le même rituel une fois la nouvelle saison de l’Opéra de Paris divulguée : la course à l’abonnement. Mais si, cette année, vous faisiez l’impasse ? D’un point de vue pratique et financier (et pouvons-nous presque dire « éthique »), prendre un abonnement ne se justifie pas forcément. L’on peut même très bien faire sans.

L’abonnement est bien sûr pratique vu le système de réservation complexe et opaque de l’Opéra de Paris, qui ne favorise pas l’achat des places bon marché. Les places de première catégorie sont ainsi toujours disponibles sur Internet et au téléphone. Les places de 3e et 4e catégorie sont en vente au coup par coup, impossible de savoir s’il n’y en a vraiment plus ou si d’autres seront en vente le lendemain. Les places de cinquième catégorie à 12 euros ne sont en vente qu’au guichet (ceux et celles habitant en province en sont donc d’office exclus). Enfin les places les moins chères, à 10 euros, ne sont en vente que le jour-même du spectacle – toute personne travaillant à des horaires classiques ne peut ainsi en profiter. Avec ce système, plus vous voulez acheter une place bon marché, plus cela va être compliqué (allez donc voir à Londres, vous êtes traités de la même façon que vous achetiez une place à 8 ou 100 livres).

Face à ça, l’abonnement peut être, il est vrai, une bonne solution de repli. Mais si vous habitez à Paris, et pouvez donc vous rendre au guichet, l’abonnement ne se justifie pas. Voici toutes les raisons pour ne pas se laisser tenter cette année.

 

1) Vous savez ce que vous ferez dans un an 1/2 ?

Moi, non. L’idée donc de prendre des places autant à l’avance me fatigue un peu. Les habitudes ont changé. Aujourd’hui, les vacances se programment au dernier moment, les sorties aussi, les contrats de travail sont plus changeants. Difficile de programmer son année future autant de temps à l’avance. Par expérience, j’ai ainsi revendu plus de la moitié de mes places d’abonnement, n’étant plus finalement disponible aux dates initiales.

 

2) Vous en avez assez des bousculades sur le web les jours d’ouverture de réservation de chaque série

Certes, nous sommes plus ici dans un argument solidaire que dans un argument pratique. S’il y a si peu de places en vente sur chaque série, c’est qu’elles ont pour beaucoup déjà été vendues par abonnement. Donc moins les abonnements pèseront sur la billetterie, plus cela sera facile. Et même, rêvons un peu, suppression des abonnements = suppressions des crises de nerf. Et une billetterie enfin simplifiée. Prenez exemple sur le Théâtre du Châtelet qui a cessé ce système depuis quelques années. Il est très facile d’avoir des places 15 jours avant la représentation, sur toutes les catégories, et les cartes de fidélité offrent des réductions assez rapidement. L’abonnement, c’est so XXe siècle.

 

3) Vous n’avez plus peur de ne pas trouver de place

Vous prenez un abonnement pour vous assurer une place sur une série, être sûr d’en être. Mais il est tout aussi facile d’avoir une place par le système traditionnel. Le matin des ventes sur Internet, c’est une catastrophe, surtout dû aux très mauvais serveurs web du site de l’Opéra. Mais revenez quelques heures plus tard, tout ira bien. Idem pour l’ouverture des spectacles aux guichets. N’y allez pas le matin-même (malheureux-se !), allez-y juste avant la fermeture vers 18h25, ou le lendemain à la pause-déjeuner. Vous serez surpris du grand choix qui sera encore disponible. Même s’il ne faut pas tarder pour les grandes séries comme Le Lac des Cygnes.

 

4) Vous aimez choisir votre emplacement

Cette année, en prenant un abonnement en ligne, on peut choisir sa place… Hum, pas vraiment. Les choix sont restreints et impossibles de séparer deux places contiguës (comme à Garnier, il n’y a quasiment que ça, je vous laisse imaginer le casse-tête). Vous pouvez aussi faire une demande spécifique par courrier. Pour certains, cela a fonctionné, pour d’autres pas du tout, c’est un peu la loterie. En vous contentant du guichet, vous pourrez vraiment choisir vos places, en prenant votre temps.

Et contrairement à la légende urbaine, les guichetier-ière-s sont charmant-e-s et d’une patience infinie, même lorsque vous hésitez pendant cinq minutes entre une baignoire et un fond de loge 22. Certes, cela demande de faire des tours à la billetterie régulièrement, mais vos places vous conviendront mieux. Le mieux étant bien sûr que l’Opéra de Paris s’inspire du Royal Opera de Londres, mette toutes les places d’un spectacle en vente sur Internet trois mois avant les représentations, que le public sache ainsi bien ce qu’il reste ou non et puisse choisir sa place de chez lui. Mais n’en demandons pas trop.

 

5) Vous avez envie de choisir vos distribution

Vous aviez pris un abonnement cette saison pour vous assurer une place aux adieux d’Isabelle Ciaravola le 5 mars ? C’est bien dommage.

 

6) Les « avantages » des abonnements ne vous semblent plus si utiles

L’un des avantages de l’abonnement est de pouvoir échanger ses places en cours de saison. En théorie. Parce que si le spectacle est plein, ça ne sera pas possible, surtout dans les catégories de places bon marché. En général, si vous pouvez échanger votre place en abonnement, c’est qu’il en reste au guichet. Quant à votre place en plus, entre la Bourse Opéra et la communauté danse sur Twitter, il est désormais rare de se retrouver avec un ticket sur les bras, même lors d’une soirée qui n’affiche pas complet.

Quant aux avantages financiers des abonnements, ils ne sont pas forcément importants. Les « Parcours Danse » offrent des réductions autour de 10 %, uniquement sur les catégories 1 à 3, mais les dates de spectacles sont imposées. Le « Champs Libre Danse » propose un bon cadeau de 20 à 90 euros… à partir de sept spectacles achetés. Financièrement, seul l’abonnement jeune est très intéressant, mais les dates sont là encore imposées et c’est à l’amphithéâtre presque systématiquement (places de face d’où l’on voit bien la scène, mais très inconfortables).

Un abonnement permet aussi de prendre des places pour d’autres spectacles, en dehors des dates de réservation… On retourne ici au point  2.

 

7) Les réservations pour la soirée Nicolas Le Riche vous ont mis en colère

Cette soirée, annoncée en grande pompe dans la programmation, a finalement été « privatisée » et réservée aux abonnés, perçus par l’Opéra comme les plus passionnées des publics (ce qui n’est pas totalement certain, les passionnés préférant souvent choisir leurs distributions, cf point 5). Pour tout avouer, je n’ai pris un abonnement cette saison que pour cette soirée, me doutant ainsi que cela serait ainsi plus facile. Et cela a marché, me trouvant désormais en possession du précieux sésame. Plutôt surréaliste tout de même.

 

Commentaires (10)

  • C’est assez juste tout ça ! Et moi qui suis abonnée depuis 11 ans « danse » en 1ère catégorie et ai fait un courrier pour la soirée Le Riche, je n’ai pas eu le fameux sésame. Furax !

    Répondre
  • Aventure

    Je suis de province, et j’envisageais d’aller voir Casse-Noisette (ou La Source) la saison prochaine, dans une catégorie 4 ou 5 (les places à 25€ dont vous parliez dans un post précédent si j’ai bien tout compris) en matinée. Etant étudiante, c’est le maximum que je puisse me permettre, surtout pour être en champ très réduit… Je me dis qu’au moins à Bastille les angles morts ne doivent pas être nombreux, c’est surtout la distance avec la scène qui fait les catégories, j’imagine ? Mais, donc, il me serait impossible d’avoir une place par internet à ces prix-là ? Seule la bourse me permettrait d’obtenir une place (si revente il y a…) ?
    L’ODP n’aide vraiment pas ses spectateurs…

    Répondre
  • J’avais sorti un billet dans le même genre l’an dernier – et c’était avant l’histoire de la soirée Le Riche.
    Je pense que quand on veut vraiment voir un spectacle, on peut: revente sur zepass, jour même (c’est comme ça que j’ai vu Aïda et étais mieux placée pour moins cher que ma soeur qui avait pris son abonnement des mois avant; elle était verte)… Même jeune maman j’arrive encore à voir des spectacles sur un coup de tête. Une question d’organisation.

    Répondre
  • a.

    Mon seul argument pour l’abonnement…? j’habite en province! impossible de faire sans, obligée de prévoir, ne serait-ce que pour payer le train moins cher, et s’il faut changer mes billets, j’y arrive toujours – cela dit, au service des abonnés, on sent deux poids deux mesures : les parisiens et les autres (à peine civilisés, on le sait, et donc jamais prioritaires…) – et je ne comprends pas pourquoi un abonnements 7 ou 9 places ne garantit pas une réduction générale, c’est ainsi dans tous les théâtres!

    Répondre
  • Georges

    Comment avez-vous fait pour la soirée Le Riche ? L’abonnement classique ONP ou l’abonnement AROP « première de bellets » (le seul qui proposait la soirée) ?

    Répondre
  • Ça fait au moins 4 ans que je ne prends plus d’abonnement ONPet je ne m’en porte pas plus mal. Je prends celui de l’AROP car pour les jeunes c’est vraiment pas mal mais au final je me retrouve toujours à en revendre la moitié!

    Répondre
  • Que ce soit a l’ODP ou ailleurs j’ai toujours fui les abonnements. Je suis peut-être trop pessemiste mais j’ai vraiment du mal à croire qu’un abonnement soit si avantageux pour les spectateurs et spectatrices fidèles. Un théâtre est une entreprise, pas une ONG. Il doit rentrer dans ses frais et ce qu’on nous « donne » d’un coté est vite repris de l’autre. Le pire pour moi étant de devoir prévoir les dates jusqu’à 18 mois d’avance.
    Et concernant l’ODP, j’ai déjà eu ma dose d’adrénaline en réservant une seule pauvre petite place par internet ou au guichet (et oui, au guichet aussi c’est gratiné parfois) et franchement affronter un abonnement avec très certainement des changements de dates, des rajouts de places, etc me stresse rien que d’y penser.

    Répondre
  • Arlette

    J’étais abonnée cette année mais sans doute pas le « bon abonnement » car je n’ai pas de place pour la soirée Nicolas LeRich. J’ai décidé de ne plus aller à l’Opéra. Il y a suffisamment le choix dans d’autres salles !

    Répondre
  • ghislaine

    bonjour

    Nous avons offert une place pour le lac des cygnes à l’opéra Bastille à notre fille pour ses 18 ans. On est en province, dans le sud ouest. Autant dire que la seule date prévue un samedi ( 21 mars 2015) est celle qui nous intéresse ! Or, lorsque je lis vos commentaires, je m’inquiète… Ce spectacle elle en rêve depuis qu’elle est toute petite, et on est prêt à faire le sacrifice de lui offrir la meilleure place ( donc la plus chère) pour que cet évènement lui soit inoubliable ! Mais comment être sur les starting blocks le jour J des reservations ? A part internet, quel autre moyen ? Quelles sont les ficelles pour obtenir THE place de là où on est ?? C’est compliqué …On est tellement loin…. Et si les places les plus chères sont prises ou réservées aux abonnés, quelles sont celles qui vous semblent les mieux placées ?? Merci pour vos conseils, votre aide.

    Répondre

Poster un commentaire