Gros plan sur le festival Le Temps d’aimer
Envie de prolonger un peu l’été ? Alors direction Biarritz pour le festival de danse Le Temps d’aimer, dirigé par Thierry Malandain, qui se tient du 12 au 21 septembre.
Depuis 24 ans, Le temps d’aimer invite une dizaine de compagnies de tous horizons, sur les bords de l’Océan Atlantique. Cette année, Marie-Claude Pietragalla, la Compagnie Nationale de Danse Contemporaine de Norvège, Pierre Rigal ou le Ballet Royal de Flandre viendront donner chacun une représentation, pour dix jours de spectacles éclectiques.
Le programme
Les incontournables
Le retour d’Ulysse de Christian Spuck par le Ballet Royal de Flandre (12 septembre). Le mythe d’Ulysse revu par Christian Spuck, avec les formidables interprètes de la compagnie belge.
Cartel de La Coma (13 septembre). Un spectacle sur les danseurs classique, ce qu’ils deviennent après la scène et la transmission. Jean Guizerix et Cyril Atanassoff, deux anciens Étoiles de l’Opéra de Paris, Romain di Fazio, jeune danseur classique, sur scène réunis par Michel Schweizer.
Passo d’Ambra Senatore (14 septembre). Ambra Senatore et quatre danseurs sont tous juchés sur de hauts talons. Même perruque noire, même robe moulant leur corps, même geste soigneusement chorégraphié, l’illusion est totale et l’identification impossible. Par une écriture fine et malicieuse, la chorégraphe italienne s’amuse à nous faire perdre nos repères.
Baile de palabra de Mercedez Ruiz (15 septembre). Un chant, une guitare, une danse : la nouvelle reine flamenca Mercedes Ruiz approche le souffle du flamenco dans son intimité. La danseuse de Jerez se montre respectueuse de la tradition tout en ne se privant pas de planter ça et là quelques audacieuses banderilles de modernité…
Standards de Pierre Rigal (15 septembre). Pierre Rigal explore, par le biais hip-hop, la question de l’identité nationale pour que les couleurs du drapeau ne riment pas avec pensée unique.
Fulgurance du vivant de Claude Brumachon par le CCN de Nantes Brumachon – Lamarche (17 septembre). Claude Brumachon offre au festival la création du dernier volet de son triptyque. “Après avoir exploré les réminiscences du sauvage qui bouillonnent en nous avec Indicibles Violences, je veux me concentrer sur quelque chose de plus radical, une danse qui ira s’exiler du côté du minéral et du végétal“.
L’oubli et Bataille intime de Sylvain Groud par la Compagnie Max – Sylvain Groud (18 septembre). Sur un texte de Roland Topor, Sylvain Groud et Bruno Bayeux réalisent un duo danse/théâtre. D’un côté la trivialité de la parole adressée cruellement au public donne à entendre la violence exhibitionniste du texte, et de l’autre côté, la poésie de la chorégraphie en donne la dimension philosophique intime et humaniste. L’Oubli pose la question de ce que serait le résultat d’un geste sans mémoire, du mouvement d’un danseur sans mémoire corporelle.
Not here / Not ever de Sang Jijia par la Compagnie Nationale de Danse Contemporaine de Norvège (19 septembre). Une rencontre éblouissante, sauvage et magique, émergeant de multiples inspirations culturelles. : Un chorégraphe tibétain, Sang Jijia, ancienne étoile de Forsythe et une compagnie norvégienne réputée pour son énergie intense.
M. et Mme Rêve de Marie-Claude Pietragalla (21 septembre). “Tout ce que nous rêvons est réalisable” : inspirée par l’œuvre d’Eugène Ionesco, une fiction cino- chorégraphique entre immense jeu vidéo et saga fantastique sur une bande son du DJ Laurent Garnier.
Les compagnies à découvrir
Loin de là de la compagnie Ex Nihilo (14 septembre). Rendez-vous sur la Grande Plage de Biarritz à marée basse, pour cette pièce mettant en scène six danseurs et deux musiciens. Un spectacle de danse inspiré de l’étale, ce court moment où la marée est stationnaire, ce temps de suspension. Comme arrivés de nulle part, des danseurs surgissent entre le flux et le reflux des marées. Ils racontent sur des airs d’accordéon une histoire de vent, l’attente d’un retour qui viendra de la mer, des trésors amenés par les marées.
L’homme d’habitude de la Compagnie Vilcanota et Blérots de Ravel (14 septembre). Un concert dansé déconcertant, fruit d’une rencontre à la couleur rock affirmée, entre le groupe des Blérots de R.A.V.E.L et les danseurs de la Compagnie Vilcanota, unis par la poésie.
Nekyia de Cie Sébastien Perrault (15 septembre). Magnifique et solaire interprète, Sébastien Perrault questionne les abîmes de la Psyché, les images de l’inconscient, et met en mouvement la force de l’âme.
Nijinskoff de Frédéric Werlé (16 septembre). L’arrière-petit-fils imaginaire et inventé de Nijinsky fait le point et c’est tout un chapitre universel sur la danse qui se déroule dans son one dancer show.
Impostures de Kirsten Debrock (17 septembre). À l’origine, un travail en milieu carcéral, dans un quartier de femmes de la maison d’arrêt de Nice. Une danse qui questionne “les prisons gestuelles” du monde libre et ce qui nous emprisonne, nous hommes et femmes a priori libres.
L’intrusion de la Compagnie Gilschamber (18 septembre). Une écriture chorégraphique précise, livrée aux interprètes et ouverte aux projections des spectateurs. L’Intrusion est un éloge de la danse écrite qui réinterroge par une gestuelle contemporaine une tradition académique. Une aventure artistique dans l’intime de la danse, le partage de l’espace, la proximité des corps.
Diatiguiya ou l’hospitalité par la compagnie La Bonne Etoile (20 septembre). Accessible et joyeux, ce spectacle traverse les frontières : celles des espaces, des différences et des cultures afin de partager un moment poétique.
La dynamique des émotions par la Compagnie Samuel Mathieu (20 septembre). Un parcours au travers des œuvres de Pierre Soulages et d’Yves Klein, comme une exploration des émotions, attisée par la couleur, et une danse rythmée, intense et ludique.
Emzara par la Compagnie Maryse Delente (20 septembre). Le Requiem de Mozart, sa puissance divine, pour ce manifeste en faveur d’une Nature bafouée. Emzara, c’est le nom donné à Noé dans le livre des Jubilés, Noé qui construit son arche pour sauver les espèces animales du déluge. Pour Maryse Delente, un nouveau déluge est en marche : celui de la violence de la société humaine envers elle-même et envers la nature.
Les jeunes talents
(Re)connaissance (13 septembre). Dans des styles radicalement différents, les trois lauréates du concours (Re)connaissance ont en commun cet élan d’avoir été repéré comme les chorégraphes de demain. La soirée réunira la compagnie Tabea Martin pour Duet for two dancers, la compagnie Betula Lenta – Maxence Rey pour Sous ma peau et la compagnie Dance development/Anu Sistonen pour Against the flow.
Dantzaz (13 septembre). Deux ballets : Ni espioi de Jone San Martín et Few brief sequences de Jacek Przybylowicz. Avec de jeunes danseurs venus de toute l’Europe, mus par le désir de faire le grand saut dans la vie professionnelle, Dantzaz est unique en son genre. Dans ce programme, leur énergie trouve écho dans les deux pièces commandées aux chorégraphes Jone San Martin et Jacek Przybylowicz qui ont respectivement nourri leur mouvement auprès de Forsythe et de Ohar Naharin (Batsheva).
Les lauréats du concours UPPA (14 septembre). Ces rencontres organisées par l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, rassemblent des étudiants venus de toute la France, pour présenter leurs propres chorégraphies et échanger autour de la danse.
L’oiseau de feu de Davy Brun par la compagnie Ando Danse (19 septembre). Davy Brun. Ancien danseur du Ballet de l’Opéra de Lyon et du Ballet du Grand Théâtre de Genève, Davy Brun est devenu chorégraphe il y a quelques années. Pour cette pièce, il s’appuie sur ce conte russe pour interroger l’image du Ballet.
Hooked de Judith Argomaniz par la compagnie Lasala (21 septembre). Judith Argomaniz et Diego Hernández ont joint leur expérience de la danse et de la photographie pour créer la compagnie Lasala en 2012. Ils s’expriment en un langage physique et un style contemporain tout en affirmant la volonté de tenir compte des préoccupations de l’équipe.
Le Centre de formation Gillet – Lipszyc (21 septembre). Pépinière de jeunes talents, les étudiants du centre de formation classique et contemporaine continuent de nous surprendre tant par leur enthousiasme que par la grande qualité de leur danse.
Au public de danser
Les Gigabarres. Événement incontournable du Temps d’aimer, la Gigabarre se passe face à l’océan Atlantique. Sur des dizaines de mètres, amateurs (et quelques pro de passages) se mettent à la barre pour une leçon de danse ouverte à tous et toutes. Deux Gigabarres sont prévues : le dimanche 14 septembre à 11h menée par la compagnie Vilcanota, et le dimanche 21 septembre à 11h menée par le Malandain Ballet Biarritz. À vos chaussons !
Let’s dance ! Le bal du Temps d’aimer. La compagnie Entresols propose Let’s dance !, un bal contemporain intergénérationnel et Rock & Roll. Événement festif, familial et Rock’n Roll, le public y est invité à danser et à s’approprier de courtes chorégraphies en duo, seuls ou en groupe, au son de standards de la musique Pop, Rock ou Funk. Rendez-vous le samedi 13 septembre à 15h, sur le Parvis du Casino.
Les ateliers. Plusieurs ateliers ouverts à tous et toutes sont organisés pendant le festival : un atelier Danse Théâtre par Frédéric Werlé le 15 septembre, un atelier hip hop par un danseur de la compagnie Dernière Minute le 17 septembre, et un atelier transmission par Davy Brun le 20 septembre.
Autour du festival
Rencontres avec le public. Tous les jours à midi et demi, quelques heures avant de monter sur scène, chorégraphes et danseurs viennent à la rencontre du public. des répétitions publiques uniques en leur genre.
Expositions. Deux expositions sont organisées pendant Le Temps d’aimer : La BD dans la danse, avec des planches de la bande dessinée Polina de Bastien Vivès, et Light Shadow, une installation audiovisuelle et interactive où des projections vidéos sont générées en temps réel par les participants.
Films. Plusieurs soirées cinéma, avec des documentaires sur la danse, sont organisées pendant tout le festival.