10 bonnes raisons d’aller voir La Bayadère du Bolchoï au cinéma le 7 décembre
La Bayadère ? Vue et revue. Un spectacle au cinéma ? Aucun charme. Encore la Zakharova, autocrate régnant sur le Bolchoï depuis une décennie ? Diantre. Si ces vilaines pensées vous traversent l’esprit, voici 10 bonne raisons pour aller voir la rediffusion de La Bayadère au cinéma le dimanche 7 décembre, version de Youri Grigorovitch interprétée par trois stars et une pléiade de remarquables artistes du Ballet du Bolchoï.
1- Pour parfaire la parenthèse orientalisante de l’automne 2014 et vous plonger dans les Indes dolentes imaginées par Minkus et Marius Petipa en 1877.
2- Pour Svetlana Zakharova, quasi-mystique, qui transcende le rôle de la vestale Nikiya. Longs bras graciles mus par un rubato romantique, longues jambes déployées en d’époustouflantes arabesques, beau visage à l’expression digne.
3- Pour la flamboyante Maria Alexandrova qui incarne une princesse Gamzatti explosive. Sa forte personnalité et son expressivité notoire donnent une épaisseur particulière à son personnage.
4- Pour le duo Zakharova/Alexandrova, deux danseuses étoiles parfaitement complémentaires qui représentent respectivement la grâce éthérée du Mariinsky et la force héroïque du Bolchoï.
5- Pour le lyrisme que le jeune et talentueux Vladislav Lantratov insuffle au guerrier Solor. Délicatesse et retenue inédites dans ce rôle parfois interprété sans grande imagination.
6- Pour la très belle chorégraphie de Youri Grigorovitch qui a notamment imaginé – ou réhabilité ? – une confrontation dansée entre Gamzatti et Nikiya, qui se disputent le volage Solor à coup de grands jetés.
7- Pour rendre hommage à la féconde alliance franco-russe du ballet du XIXe siècle et œuvrer à sa résurrection.
8- Pour le prix modique des billets. Un peu plus cher qu’une place de cinéma traditionnelle mais dix fois moins cher qu’un fauteuil d’orchestre au Bolchoï.
9- Pour la déchirante variation de la Bayadère trahie – près de 10 minutes de pure catharsis – et les brumes vaporeuses du Royaume des Ombres.
10- Pour égayer un dimanche pluvieux dont la température culminera à 7 fiers degrés d’après les prévisions météorologiques.
La Bayadère, de Youri Grigorovitch, par le Ballet du Bolchoï. Avec Svetlana Zakharova (La Bayadère, Nikiya), Vladislav Lantratov (Solor) et Maria Alexandrova (Gamzatti). Dans les cinémas du réseau Pathé Live participants, le dimanche 7 décembre 2014 à 16 heures.
POUS
A voir, même si on se serait peut-être bien passé de la touche Grigorovitch… La version du ballet de l’Opéra de Paris est plus daring, avec une confrontation qui en vient aux mains. Plus osée que de simples grands jetés qui font un peu coincés.
alena
11 – Pour la plaisir de faire plaisir à Jade, qui à elle seule concentre le romantisme et l’héroïsme du Bolshoï tout entier.
Jade
Je me réjouis de ces avis contraires (et du beau compliment d’Alena) ! Youri Grigorovitch ne fait pas l’unanimité mais j’aime le défendre ! S’agissant de la confrontation dansée, je la trouve choregraphiquement belle. J’ai cru comprendre que de nombreux balletomanes préféraient la version mimée. Mais avec cette distribution, croyez-moi, la confrontation est intense ! Ne serait-ce que le regard de tueuse de Maria Alexandrova…