Rencontre avec Isaac Hernández, Étoile de l’English National Ballet invité sur La Bayadère
Isaac Hernández, jeune et brillant Principal danseur à l’English National Ballet, est artiste invité sur La Bayadère, Il danse Solor, aux côtés de Héloïse Bourdon (Nikiya) et Ida Viikinkoski (Gamzatti) les 6 et 12 décembre à l’Opéra Bastille. L’occasion pour Danses avec la plume de faire connaissance avec ce danseur mexicain, passé par l’ABT II, le SFB et le Het Nationale Ballet. Isaac Hernández évoque bien sûr La Bayadère, aussi sa carrière et les projets qu’il mène au Mexique pour promouvoir la danse classique.
Interview réalisée par Amélie Bertrand et Jade Larine.
Quand vous a-t-on proposé de danser La Bayadère à l’Opéra de Paris ?
Le 26 novembre ! Benjamin Millepied m’a contacté pour me demander mes disponibilités. J’étais à ce moment-là sur Roméo et Juliette avec l’English National Ballet. Je devais ensuite danser en Lituanie pour un gala le 7 décembre et à New York le 9 pour un gala de charité avec Tamara Rojo. Je devais aussi répéter Casse-Noisette avec Alina Cojocaru, on est rarement dans la même ville pour travailler ensemble. J’étais donc très occupé, et je n’étais pas sûr de pouvoir dire oui. Mais j’ai parlé avec Tamara Rojo (directrice de l’ENB) et Loipa Araujo (directeur artistique assistant) qui m’ont assuré qu’ils feraient tout pour que je puisse danser à Paris. J’ai dû tout de même annuler le gala en Lituanie. Et voilà ! Benjamin Millepied m’a contacté le 26 novembre, j’ai terminé Roméo et Juliette le vendredi 27, j’ai répété Casse-Noisette le samedi 28, j’ai oublié que j’étais un danseur le dimanche (rires). Et lundi 30, direction Paris pour démarrer les répétitions dès mardi.
C’est la première fois que vous avez juste cinq jours pour apprendre un ballet ?
Non, ma première Bayadère, je l’ai faite en deux jours avec le Ballet d’Ukraine. Au Mariinsky je n’avais eu que trois jours. Mais j’aime ça. C’est un challenge et puis on n’a pas le temps d’avoir peur, on est dans le bain directement. Je crois qu’ils ont été surpris à l’Opéra en constatant que je connaissais déjà les pas. Et je suis bon pour me concentrer sur plusieurs ballets en même temps. Mon emploi du temps est parfait jusque-là : j’ai dansé Roméo et Juliette, Le Corsaire, lundi je pars à New York pour le pas de deux du Cygne noir, puis Casse-Noisette, puis je retourne aux Pays-Bas pour Le Lac des cygnes avant de revenir en Angleterre pour un nouveau Corsaire…
Comment vous imprégnez-vous de la version de Rudolf Noureev de La Bayadère ?
À l’ENB, nous dansons le Roméo et Juliette de Rudolf Noureev, qui est pour moi l’une des choses les plus dures que j’ai faite. J’ai pu le travailler avec Lionel Delanoë et Élisabeth Maurin, je me suis donc déjà imprégné du style de Rudolf Noureev. Je viens de danser six fois ce Roméo et Juliette, mon corps est en bonne condition. Pour La Bayadère, j’ai déjà dansé une version proche de celle de Natalia Makarova. Les pas de deux sont similaires à ceux de Rudolf Noureev.
Quelle est votre vision du personnage de Solor ?
J’aime montrer les deux personnalités en lui : le Solor fort, le guerrier, et le Solor plus perdu, plein d’incertitudes, incapable d’imposer ce qu’il veut. J’ai toujours beaucoup apprécié le jeu de ce personnage. La première fois que j’ai dansé ce ballet, je me suis concentré sur les pas de deux. La deuxième fois, j’ai eu plus de temps pour murir mon interprétation. J’ai trouvé que même sa façon de marcher pouvait traduire beaucoup de choses. J’ai été particulièrement fan de l’interprétation de Solor d’un danseur du Royal Ballet, il était à la fois lui-même et le personnage.
Le rôle de Solor se termine par un manège de doubles assemblées, souvent redouté par les danseurs du Ballet de l’Opéra de Paris. Comment vous le gérer ?
Ce n’est pas un problème pour moi. Je suis très bien entraîné à l’ENB, j’ai de très bons professeurs. Et je m’entraîne toujours du côté le plus faible, je suis donc à l’aise des deux côtés. Il y a dans cette Bayadère presque tout ce que j’aime. C’est pour ça que je devais vraiment accepter cette proposition.
Qu’aimez-vous justement ? Le drame ? Les sauts ?
La technique, j’adore les variations, j’adore tourner. Je suis à mon meilleur niveau en ce moment. Si j’avais eu cette proposition l’année dernière, je n’aurais peut-être pas accepté, je n’avais peut-être pas le meilleur entraînement pour ça à ce moment-là.
Comment se passent les répétitions avec Héloïse Bourdon (Nikiya) et Ida Viikinkoski (Gamzatti) ?
Très bien. Ce sera une grande première pour Ida Viikinkoski, elle attend cela avec impatience. Aurélie Dupont nous fait répéter.
Héloïse Bourdon et Ida Viikinkoski sont des demi-solistes. Tous les Principals ne se déplacent pas s’ils ne dansent pas avec des Étoiles…
Le titre n’a pas d’importance pour moi. Il y a de grand.e.s danseur.se.s dans le monde qui n’ont pas le titre. C’est peut-être parce que j’ai moi-même commencé très jeune. Je suis très content de partager la scène avec elles.
Que représente le Ballet de l’Opéra de Paris pour vous ?
Quelque chose de terrifiant (rire) ! En fait, mon premier lien avec cette compagnie reste lié à la peur. À 11 ans, j’ai pu prendre une semaine de cours à l’École de Danse de l’Opéra de Paris, alors dirigée par Claude Bessy. Elle m’a proposé de rester. Mais je me sentais très mal à l’aise, j’étais très jeune et je n’avais jamais vraiment quitté la maison. L’idée de rester seul me faisait peur. Claude Bessy m’a dit que si je partais, je ne pourrais plus jamais revenir. J’ai depuis gardé à l’esprit que l’Opéra de Paris me serait inaccessible. Bien sûr, plus tard, je me suis longtemps demandé ce qu’aurait été mon parcours si j’étais resté. Finalement, j’ai eu la carrière que je voulais. Tout arrive pour une bonne raison.
Quelles Étoiles de l’Opéra de Paris connaissez-vous ?
Manuel Legris ! Les danseur.se.s de l’Opéra de Paris ont un grand niveau, ils ont toujours été une grande source d’inspiration. L’un de mes plus grands rêves était de danser ici, à l’Opéra de Paris. Je suis allé au Mariinsky l’an dernier et c’était un sentiment similaire. Surtout quand on vient du Mexique et que l’on a appris la danse chez soi. C’est presque surréaliste en fait.
La façon de danser à l’Opéra de Paris est très particulière. Comment vous y faites-vous ?
Je ne suis pas là pour danser comme à l’Opéra de Paris. Je suis là parce qu’ils aiment ma manière de danser, donc je vais danser comme j’ai l’habitude de le faire. Ma danse est éclectique, chaque ballet selon moi doit être dansé dans un style différent. Autrement il perd en sens, en unité. Je suis donc le style que le ballet exige. À Amsterdam, grâce à mes professeurs, j’ai bénéficié d’une grande liberté artistique dans mes interprétations. Quand j’ai été invité en guest à l’ENB, j’avais peur que le public anglais ne soit dérangé par mes interprétations, qu’il ne les comprenne pas comme je le souhaitais. Puis je me suis rendu compte que, finalement, on partage tous la même chose à travers le monde. L’émotion est internationale.
Parmi les danseurs de l’Opéra de Paris, vous connaissez déjà François Alu ?
Oui, je l’apprécie beaucoup. Je l’ai rencontré à Liège l’année dernière aux Hivernales de la Danse, avec Léonore Baulac. Ils m’ont réservé un très bel accueil, ils sont vraiment heureux que je vienne danser La Bayadère. Je ne m’y attendais pas du tout. C’est très important de regarder ce qui se passe dans d’autres troupes : cela créé un équilibre vertueux, une inspiration mutuelle. Il en va du bien du ballet. Certaines compagnies sont très isolées vis-à-vis du reste du monde et repliées sur elles-mêmes, elles ne réalisent pas ce qui se passe ailleurs. C’est pour cela que c’est très important pour moi de danser sur des scènes différentes.
Revenons à votre carrière. Comment avez-vous démarré la danse ?
Mon père enseignait la danse à toute ma famille, comme un hobby, à Guadalajara. Puis il n’a plus eu le temps de le faire à cause de son travail. Il m’a alors proposé de prendre des cours de danse. J’avais 8 ans, je faisais du karaté et du taekewondo à l’époque. Mon père m’a expliqué que le ballet pourrait m’aider en arts martiaux. À la maison je m’entraînais sur un plancher en pente et mon père me faisait toujours cette petite blague : “Tu te prépares pour la scène de l’Opéra de Paris !”
Au bout de cinq ans, je suis allé à Philadelphie. Je savais que je ne voulais pas partir en Europe, la Royal Ballet School n’était donc pas envisageable. Philadelphie n’était pas très loin de chez moi. J’ai travaillé à la Rock School, spécialisée dans le style Balanchine. Les directeurs ont été géniaux, ils m’ont trouvé un appartement pour que ma famille puisse venir vivre avec moi. Ils avaient des professeurs du monde entier, Russes, Anglais, Américains… Je ne risquais pas de m’ennuyer. C’est là-bas que je me suis fait mes meilleurs amis. Nous étions à côté de New York, cela élargissait nos possibilités. Au bout de quatre ans j’ai eu une invitation pour l’ABT II et un contrat de soliste avec le Miami City Ballet. Je ne connaissais pas bien cette compagnie et je n’avais que 16 ans, j’ai donc choisi l’ABT II.
Qu’avez-vous appris à l’ABT II ?
J’ai connu ma première expérience professionnelle. Nous faisions beaucoup de tournées avec un programme de gala. J’ai notamment dansé avec Sae Eun Park. Mon premier George Balanchine, Allegro Brillante, ce fut avec elle. Nous avons aussi dansé Don Quichotte. J’avais de bons professeurs, c’était un rêve pour moi d’être à l’ABT, c’était la compagnie dont je rêvais petit. Mais je n’aimais pas la ville, trop trépidante pour moi.
Vous êtes donc parti au San Francisco Ballet de 2008 à 2012. Comment s’est passée cette expérience ?
C’est là que je suis devenu un vrai professionnel. J’ai appris à danser 42 Casse-Noisette en un mois et demi. J’ai appris à ne pas perdre de temps pendant les répétitions, tout s’apprend rapidement aux États-Unis. J’ai dansé Christopher Wheeldon, Wayne McGregor, Alexeï Ratmansky… Le répertoire n’était pas très classique, même si j’y ai fait mon premier long ballet là-bas, Coppélia de George Balanchine. C’est là que j’ai réalisé que ce que je préférais, c’était les grands ballets narratifs. Au SFB, je ne pouvais pas poursuivre dans cette voie. Il y avait déjà beaucoup de Principals et très peu de longs ballets, le calendrier de répétitions restait très court. J’avais une bonne situation là-bas, mais je savais que ce n’était pas exactement ce que je voulais.
Vous partez donc au Het Nationale Ballet pendant deux ans. Vous avez pu vous forger une expérience sur ces grands ballets du répertoire ?
Énormément. Ces deux années m’ont permis de danser mon premier Don Quichotte, ma première Belle au bois dormant, mon premier Roméo, mon premier Mercutio, Le Lac des Cygnes… J’avais un mois pour me préparer, d’excellentes partenaires, je n’ai pas pris de vacances en deux ans et demi car on dansait partout. C’était très important, j’ai appris comment danser de l’aéroport au théâtre (rires).
Pourquoi alors être parti pour l’ENB ?
J’avais un bon environnement de travail à Amsterdam mais je savais que je ne voulais pas rester. Ce que j’adore dans ma carrière, c’est voyager, travailler et apprendre au contact de plusieurs compagnies. Cela a fait de moi une personne complète. C’est avec toutes ces expériences que je peux apprendre La Bayadère en cinq jours.
Tamara Rojo m’a invité à danser avec Alina Cojocaru sur Le Lac des Cygnes l’année dernière. En arrivant à l’ENB, j’ai pris le cours de plus difficile de ma vie avec Loipa Araujo. Il m’a poussé vers un sommet que je ne soupçonnai pas pouvoir atteindre, et j’ai tout de suite vu les résultats. Après 10 jours à l’ENB, je n’avais jamais dansé avec une telle aisance. Et puis il y avait l’excitation d’une nouvelle scène, de Londres.. J’ai beaucoup aimé la compagnie, la réaction du public. Tamara Rojo m’a alors proposé de participer aux tournées internationales, en Chine, en Colombie, à Singapour et à Barcelone. J’ai répondu présent et j’ai dansé avec elle Coppélia, Le Corsaire et Le Lac des Cygnes. Dès le premier spectacle, j’ai su que j’allais rejoindre la troupe. Je savais que cette compagnie me rendait meilleur : je ne m’étais jamais senti si heureux au travail. Et j’aime ce que Tamara Rojo a fait de la compagnie, son ambition pour le futur. Je pense que vous allez être très surpris lorsque nous allons débarquer à Paris en juin prochain !
À l’ENB, vous dansez donc avec Tamara Rojo et Alina Cojocaru, deux des plus grandes ballerines de leur époque !
Danser avec Tamara Rojo est extraordinaire. Quand j’étais petit, j’ai toujours été un fan de ballets, j’étais excité par les grands ballets. C’est ce sentiment que je retrouve quand je danse avec elle. Je ne peux pas me plaindre ! J’ai vraiment tout pour être heureux en ce moment.
Vous restez peu de temps dans chaque compagnie. Vous vous voyez partir vite de l’ENB ?
Pour le moment, je reste à l’ENB. Je viens d’arriver donc je ne peux pas envisager un départ : cela révélerait que je n’y suis pas à ma place. Pour le moment, j’y suis très bien.
Quel est le meilleur conseil que l’on vous ait donné ?
Quand on est jeune et talentueux, on n’attire pas que des conseils bien intentionnés. On m’a alors dit d’avoir d’abord confiance en moi. Quand j’ai quitté l’ABT, tout le monde m’en a voulu. Quand j’ai quitté le SFB, mes parents n’étaient pas très contents. Idem à Amsterdam. Mais moi, je savais que c’était le moment de partir. Je dois avoir confiance dans mes propres décisions.
Vous venez du Mexique. La plupart des danseurs et danseuses d’Amérique latine partent en Europe. Pourquoi n’y a-t-il pas de bonnes compagnies là-bas ?
Au Chili, ils ont une très bonne compagnie, tout comme au Brésil. Ces départs n’ont rien à voir avec une fuite. Je pense que les meilleurs sportifs veulent être là où sont les meilleurs. Pour la danse, c’est pareil, et les meilleures compagnies de danse sont en Europe et à New York. C’est une bonne chose selon moi. Cela crée une émulation et de la diversité. En fin de compte, on rapporte toujours à la maison un peu de ce que l’on a glané ailleurs. J’essaie de le mettre en oeuvre au niveau de notre système social au Mexique.
C’est-à-dire ?
Au Mexique, le ballet n’est pas pris au sérieux. Il y a une école professionnelle et une compagnie nationale mais elles souffrent de mauvaises conditions. Ils sont isolés du reste du monde. C’est pourquoi j’emmène des danseur.se.s des quatre coins du monde au Mexique chaque année. Depuis trois ans, j’organise un gala dans un théâtre de 10.000 personnes, normalement utilisé pour des concerts. L’an dernier, on a dansé à guichets fermés. On essaie aussi de construire un public et cela implique qu’il ne doit pas voir sans arrêt la même chose comme Le Lac des cygnes. La dernière venue du Mariinsky a été un semi-échec car la troupe vient toujours danser la même chose depuis 10 ans. J’essaie de susciter un intérêt chez le public mais aussi chez le gouvernement. J’ai créé le centre de danse “Relevé”. Il faut créer des écoles gratuites de ballet. Mais c’est impossible de dire que les Mexicain.e.s ne doivent pas partir malgré tout. Je pense que l’on doit tous partir. En ce qui me concerne, quand j’ai commencé la danse, rester au Mexique n’était même pas envisageable, il n’y avait pas une seule école de danse pour moi.
Quelles sont vos ambitions et vos rêves ?
Pour l’instant, être un bon Solor ! (rires). J’ai toujours pensé que je prendrais ma retraite tôt, parce que je veux de la jeunesse et de l’énergie dans ma danse. J’aimerais oeuvrer pour mon pays. J’aimerais continuer ce projet que je conduis au Mexique. Aujourd’hui, nous avons presque 300 élèves. J’ai envie de les porter après leur scolarité, qu’ils aient des options, je fais venir des compagnies. Cela me motive beaucoup. J’ai aussi la possibilité de devenir porte-parole à l’ONU pour le Mexique. Je veux continuer dans cette voie.
pirouette24
Superbe interview merci! J’adore vraiment lire les interviews de danseurs, comment ils abordent leur art, leur carrière…. Ce jeune danseur a l’air dynamique, passionné, c’est fou qu’il ai déjà dansé dans autant de compagnies. J’ai hâte de le voir. (seul bémol, je trouve la remarque sur le grade de Bourdon et Vikiinskovski un peu condescendante et “parisienne”….je pense vraiment que quand on est invité à l’opéra de paris si jeune et pour la première fois on ne pense pas au “grade” de ses partenaires! tant que le talent est là…;))
Swan Lake
Une interview magnifique.
Merci beaucoup.
J’adorerais lire une interview des nouvelles premières danseuses
Hannah O’Neill et Léonore Baulac.:-)
Damien
Magnifique interview de Isaac Hernandez Je trouve par ailleurs qu’il a eu de la chance d’avoir été mis en partenariat avec Heloise Bourdon et Ida Viikinkovski qui sont de magnifiques danseuses de l’ONP effectivement dansent hors catégories, et qui lui correspondent bien dans le style ambition fougue brio passion et talent.
Trop hâte et et a demain.
a.
Quel artiste attachant (et lucide)! merci pour l’interview!
Flo
Une Heloise Bourdon absolument sublime d’intelligence en Nikiya . Une prestation d’étoile ,poignante de vérité et de lyrisme aux côtés d’un Solor Isaac Hernandez magnifique et explosif . Virtuosité et sincérité totale. Du très très haut niveau , celui que l’on attend quand on vient a l’opéra de Paris. Un spectacle inoubliable a couper le souffle. Une qualité d’interprétation magistrale qui fait honneur a la mémoire du grand Noureev .A revoir le 12 c’est incontournable
Frederic
J’ai assisté à la matinée rêves d’enfants.Un très beau spectacle,mais pas pour les raisons auquelles je m’attendais. Déjà, un très beau corps de ballet. Vraiment, ce jour là les ombres ont été absolument nickel: on eu dit la même danseuse multipliée par 32. Ensuite, Isaac Hernandez a proposé un magnifique Solor, assuré, brillant;mais un peu réservé dans l’expressivitéé: sûrement dû ,selon moi, à ses patenaires. Ne me tapez pas s’il vous plait, mais je n’ai pas adoré Héloise Bourdon. Elle a fait un beau spectacle certes, mais je n’ai pas apprécié sa variation du serpent et lui ai trouvé des défauts assez voyants au niveau du haut du corps. Je l’avais vu il ya trois an où elle avait été superbe, mais hier,ce n’était pas du tout du même niveau. J’ai eu l’impression qu’elle dansait seule, loin ses partenaires. Ida Vikiikovski,quand à elle, n’a proposé aucune interprétation. Elle a bien dansé ce rôle vrailent difficile et c’est tout à son honneur ,mais vraiment,mince,pour un tel rôle ,ça ne suffit pas. C’était très scolaire et son visage est resté très fermé.Distribuer des jeunes ,c’est très bien ,mais pas dans n’importe quoi ou à contre emploi. Peut être d’autres danseuses aurait pu aussi bien danser tout en proposant quelque chose d’artistique. Bref, malgré cela, il y a aussi eu un superbe trio d’ombres avec un etrès belle Fanny Gorse, et un très bon fakir de Pablo Legasa.
Georg
Personnellement j’ai été envouté par ce spectacle du 6 décembre J’ai trouvé Isaac superbe et qui envahissait la scène et Heloise Bourdon absolument déchirante de vérité précisément par la sobriété de son jeu . Rien de surjoué tout dans l’émotion et la retenue. Magnifique pour moi. Ida est le personnage même si elle reste verte dans ce rôle difficile a installer. Le spectacle est d’une classe absolue C’est splendide tout simplement
Monica
J’ai vu les trois interprétations différentes de Nikiya avec les trois magnifiques danseuses que sont Albisson Gilbert et Bourdon. Pour moi la Nikiya de Bourdon est de loin la plus aboutie et la plus juste. Très intériorisée et vécue avec une âme d’écorchée vive. Son jeu est poignant et on ne lâche pas cette belle danseuse de bout en bout de son personnage qui évolue jusqu’au sublime. Bourdon a la chance d’avoir un partenaire haut de gamme spectaculaire et merveilleusement attentionné qui vit son personnage de Solor a 100%. Isaac Hernandez est un danseur superbe et généreux. Très grand technicien et hors catégorie. Le couple est parfait . On ne se lasse pas une seconde de leur virtuosité . Bref on est sous le charme de cette Bayadère qui émeut tellement . Le frisson est la et parcoure un public captivé. C’est prodigieux de beauté.
Smile
Quand un directeur de la danse tient une pépite comme cette Heloise Bourdon entre les mains, c’est quoi ce jeu de yoyo qui consiste un jour a la planquer au fin fond du CDB (d’où elle brille quand même ) et le lendemain la mettre en pleine lumière dans des rôles majeurs du répertoire classique ou elle distance allègrement ses rivales étoilées
Je ne sais pas si c’est le but mais l’ONP est en train d’en faire une icône du public parisien
ne serait ce que si on se réfère aux hurlements ( indécents) qu’elle provoque des qu’elle apparaît sur scène . C’est une situation ubuesque .
Amélie Bertrand
@ Pirouette14 : Disons que la question s’imposait un peu (non pas par rapport aux performances des deux danseuses mais à l’institution).
@ Swan Lake : On aimerait bien aussi ! Mais les choses sont tout de suite plus compliqué avec l’Opéra de Paris.
@ Damien : Je verrais ça samedi !
@ a. : Tout le plaisir a été pour nous, c’est un garçons charmant ;).
@ Flo, Georg, Monica et Frederic : Merci pur vos retours ! Mais oui, tous les avis sont les bienvenus ;).
@ Smile : Hannah O’Neill est dans le même cas sur cette série, même si pour elle les choses vont changer en janvier. “Une icône”, il ne faut peut-être pas pousser, mais il est clair que sa mise à l’écart ne la rend que plus sympathique pour le public. Un peu à la Mathilde Froustey ! Et je vous rejoins sur les “hurlements”, franchement gênants même si j’aime beaucoup cette danseuse (sur DALP aussi les fans de Héloïse Bourdon sont parfois compliqués à gérer, sans aucune objectivité ni sens de la mesure. Et je ne pense pas que cela serve la danseuse en question).
Elue
Mais ou est Benjamin Millepied quand des artistes comme Francois Alu et Heloise Bourdon électrisent la salle de son Opéra et portent son niveau a une hauteur et une qualité exceptionnelles ? Il est grand temps de faire quelque chose pour honorer le travail de ces danseurs tellement méritants dont tout le monde s’accorde a dire qu’ils sont prodigieux .