Les Démonstrations 2015 – École de Danse de l’Opéra de Paris
Les Démonstrations de l’École de Danse de l’Opéra de Paris, c’est l’une des rituels de Noël. Alors que le monde se presse dans les Grands magasins aux vitrines scintillantes, les Petits Rats prennent possession de la scène du Palais Garnier. Chaque classe montre un petit aperçu de son quotidien, de ses exercices, pour montrer toute la progression entre les divisions. Un effet un peu manqué cette année, puisque les grandes classes passaient le matin et les petites l’après-midi (plusieurs jeunes élèves étant sur La Bayadère la veille au soir).
“Quoi de plus beau qu’un exercice ?“, lance la directrice Élisabeth Platel en préambule. Et de citer George Balanchine, qui avait l’art de s’inspirer d’exercices pour ces ballets. Chaque classe fera d’ailleurs ses saluts sur la Polonaise de Thèmes et variations.
Les grandes classes
La matinée démarre très bien avec les troisièmes divisions filles (professeure Carole Arbo) et garçons (professeur Wilfried Romoli). Deux classes coup de coeur ! Des divisions nombreuses, mais où chaque élève trouvait la place de s’exprimer, tout en respectant le groupe. La musique, la précision, aussi une certaine prise de risque, étaient au coeur de ces classes.
Les garçons ont eu droit à un bel exercice de dégagés pour commencer, rapide et précis, si école française (“Vous êtes trop sur la jambe de devant“, lanceWilfried Romoli). Ils ont enchaîné avec un adage, des pirouettes, des petits sauts reprenant la structure des dégagés et des grands sauts avec des tours en l’air. Les filles ont démarré avec un superbe adage, évoluant sur scène comme dans un ballet, sur le si bel adagio de Mozart entendu sur Le Parc (peut-être mon exercice préféré de la journée). Et au milieu des développés, un parfait grand plié cinquième (“Ça, ce n’était pas très sympa“, s’amuse Carole Arbo).
La seconde division garçons enchaînait avec des dégagés, des pirouettes dans différentes positions (un peu work in progress), une petite batterie et des grands sauts sur deux ou trois temps, avec tours en l’air à droite et à gauche. La différence de niveau se fait sentir, il y a plus de puissance dans les sauts, plus d’assurance aussi. La seconde division filles fait preuve aussi d’une très belle technique, notamment sur le travail de bas de jambe, même si les élèves paraissaient bien sérieuses en scène, laissant voir un peu trop leur stress (alors que chacune s’est très bien sortie des pièges techniques, notamment les fouettés arabesques et les diagonales finales).
Les classes de première division n’étaient pas très fournies, six ou sept élèves à chaque fois. Les redoublant.e.s sont en effet sur La Bayadère, seuls les plus jeunes élèves étaient ainsi présents pour les Démonstrations. Et cela se faisait un peu sentir, avec une danse comme encore un peu scolaire. Chez les garçons, l’élève redoublant paraissait d’ailleurs clairement au-dessus des autres. Jacques Namont a toutefois l’art de mettre ses élèves en valeur, de les faire briller chacun à leur tour, de les pousser à prendre des risques. Le final de la 1ère division garçon est ainsi toujours savoureux, avec un bel aperçu de la grande technique masculine. Les filles montrèrent un très beau travail aussi, mais il a manqué un dernier exercice excitant, comme un manège ou des fouettés.
Pour les cours complémentaires, les troisièmes divisions filles et garçons montrèrent un cours de danse de caractère. Le thème choisi par Roxana Barbacaru : la danse espagnole, permettant au passage de faire travailler le travail des éventails aux filles et de sabres aux garçons. Pas d’exercice d’ailleurs, la professeure a préféré remonté et adapté une danse du Corsaire, montrant ainsi à quoi sert la danse de caractère dans les ballets. Le travail fut technique, les élèves enthousiastes, mais les ensembles sur scène paraissent un peu brouillons. Les premières divisions filles et garçons finirent la journée avec l’adage, toujours une belle classe de Wilfried Romoli. Le cours était composé de portés à bout de bras, d’un adage sur trois “niveaux” (au sol, debout et portés) et de portés avec élan pour finir.
Les petites classes
Il est difficile de résister à la sixième division garçons, soit des bouts de chou si petits en scène, et pourtant déjà si concentrés, si placés, si danseurs. Bertrand Barena ne les a pas ménagés, en leur proposant notamment des entrechats quatre et des tours en l’air (simples, mais tout de même). La sixième division filles fut aussi une belle classe, avec des élèves souriantes et très à l’aise, aucune ne montrant son stress alors qu’il s’agissait de leur première apparition au Palais Garnier. Et les jambes se levaient déjà bien haut dans l’adage !
Le niveau monte sérieusement avec la cinquième division garçons, qui a proposé des pirouettes ou un exercice d’assemblées-sissonnes. Le cours de la cinquième division filles fut spécialement basé sur la giration, avec un entraînement à la barre puis au centre. Tout se complique aussi pour la quatrième division garçons, qui a abordé les tours attitudes ou une petite batterie pas si simple, ainsi qu’un exercice de grands sauts déjà bien en place. Pour la quatrième division filles, place aux pointes. Et déjà des doubles pirouettes en scène, ainsi que des piqués et un travail sur le transfert de poids du corps.
Pour les cours complémentaires, les sixièmes divisions montrèrent le folklore et les cinquièmes de la danse baroque. Les élèves semblent bien sérieux dans le premier, il manque une certaine légèreté dans la façon d’être en scène. Les plus grands sont beaucoup plus à l’aise dans la danse baroque, un beau moment. Les quatrièmes divisons travaillèrent pour la danse de caractère la czardas, à travers de sports de bras, le pas tortillé, avant de se lancer dans la danse hongroise du Lac des Cygnes. Les grand.e.s de seconde division sont aussi revenus pour la danse contemporaine, toujours un beau moment de musicalité et d’une danse libérée.
Les cours de mime et d’expression musicale, qui terminent la journée, font toujours mouche auprès du public. Pour les élèves, c’est en effet l’occasion de montrer leur personnalité d’artistes, leur joie d’être sur scène… et de montrer qu’ils savent faire plein d’autres choses que la danse, comme chanter. Tout le monde revient sur scène à la fin de l’expression musicale, pour un final joyeux où les élèves chantent leur passion de la danse. De quoi partir en entrechats sur le chemin du retour.
ortega
alors on a la liste des élèves??
catherine
bonjour, La liste se trouve sur les forums de danse.