Spectacle 2016 de l’École de Danse de l’Opéra de Paris – Les infos
Les élèves de l’École de Danse de l’Opéra de Paris présentent leur spectacle annuel au Palais Garnier, du 14 au 18 avril. Temps fort pour les Petits Rats, il s’agit pour certain.e.s d’endosser un rôle de soliste avant de tenter de rentrer dans le corps de ballet, pour d’autres une première expérience en scène. Le spectacle est aussi un moment attendu du public : d’abord parce que l’ensemble est toujours réussi, ensuite pour le plaisir de découvrir les futurs talents de demain.
Le programme 2016, concocté par Élisabeth Platel, propose trois ballets très différents, des classiques du répertoire de l’École de Danse : Conservatoire d’August Bournonville, Les Forains de Roland Petit et Piège de lumières de John Taras. Trois univers et trois façon de danser.
Conservatoire d’August Bournonville
Le pitch – Maître de la danse danoise, August Bournonville a passé quelques temps à Paris, et Conservatoire en est une sorte de souvenir. Voilà une classe de danse, avec “ses pas d’école et variations” selon les termes du chorégraphe. Cela démarre par une séance d’échauffement – un long adage – auquel succèdent des enchaînements pour enfants et adultes. La leçon est supervisée par le maître de ballet qui, accompagné de deux danseuses solistes, se livre à une brillante démonstration. Les variations se terminent sur un exercice de brisés pour un danseur soliste avant un final avec tous les élèves.
À voir pour – La belle démonstration de la technique française qui se mélange à l’école danoise. En point commun : une danse élégante, avec un bas de jambe particulièrement travaillé. Pour les élèves, voilà une pièce technique, où il ne faut pas non plus oublier la musicalité, mettant en valeur les qualités classiques. Un beau divertissement.
Les Forains de Roland Petit
Le pitch – Un groupe de forains, tirant sa charrette, s’arrête et dresse sa baraque sur le plateau. Les artistes répètent d’abord leur numéro, derrière une toile éclairée. Puis, la représentation commence, les entrées défilent : une petite fille acrobate, le Clown, les Sœurs siamoises, le Prestidigitateur ou la Belle Endormie. Au moment de la quête, les curieux, qui s’étaient groupés autour d’eux, s’esquivent. Les forains démontent la baraque, y entassent leurs hardes et repartent vers l’inconnu.
À voir pour – L’univers si particulier de Roland Petit et ses personnages bien définis. Les Forains est l’un des tous premiers ballets du chorégraphe, mais on y retrouve ce qui fait sa particularité : inventer un univers et raconter une histoire. Pour les élèves, il s’agit de s’emparer d’un rôle et de le faire vivre à leur façon, sans forcément avoir de prouesses techniques. La danse, c’est aussi savoir faire vivre une histoire. C’est aussi le plaisir de retrouver Roland Petit sur la scène du Palais Garnier, ses pièces s’y font rares ces dernières années.
Piège de lumières de John Taras
Le pitch – Parfois des bagnards évadés réussissent à s’enfoncer dans la forêt vierge. Ils s’y organisent sans espoir de retour à une civilisation, vivent du produit de leur chasse : dépouilles de serpents, de lézards, d’oiseaux et de papillons exotiques. À la tombée de la nuit, les prisonniers allument des feux éblouissants pour capturer les insectes. Soudain, autour du faisceau de lumières, convergent des papillons exotiques et d’étranges coléoptères qui, après avoir voleté désespérément, tombent dans le piège. Un Iphias et une Morphide, deux papillons amoureux, exécutent une danse fascinante. Le mâle se sacrifiera pour éviter la capture de la femelle. La Morphide s’échappe, ne laissant qu’une traînée de lumière entre les mains du jeune prisonnier qui voulait s’en emparer.
À voir pour – Redécouvrir un ballet oublié et son univers féérique. Piège de lumières a été créé par le Grand Ballet du Marquis de Cuevas. Élisabeth Platel a eu aussi l’occasion de le danser durant sa carrière. Le ballet a été remonté spécialement pour l’École de Danse en 2010. Une belle trouvailles qui permet à beaucoup élèves de s’y exprimer, avec une belle danse néo-classique et de superbes costumes.
Les distributions
L’École de Danse ne communique pas sur les distributions précises. Toutefois à savoir si vous voulez voir le spectacle plusieurs fois avec différents élèves : la première distribution devrait danser les 14 et le 18 avril, la deuxième les 16 et 17 avril.
L’École de Danse de l’Opéra de Paris au 1er janvier 2016
156 enfants (84 filles et 72 garçons) sont inscrits à l’École de Danse de l’Opéra de Paris. 96 sont internes. En plus des élèves français.es, dix autres nationalités sont représentées, avec une élève américaine, une élève anglaise, une élève australienne, une élève canadienne, une élève indienne, une élève polonaise, une élève suédoise, un élève espagnol, deux élèves belges, et sept élèves Italien.ne.s. À cela se rajoute quatre élèves à la double nationalité : une Franco-Américaine, une Franco-Britannique, un Franco-Espagnol et une Japonaise-Sud-Africaine.
LucyOnTheMoon
Il y a six ans, un certain François Alu remportait un franc succès dans Piège de Cristal… “De la graine d’étoile” était l’avis unanime autour de moi 😉
kanter
Le sous-titre donné par Bournonville au premier Acte de son ballet
“Le Conservatoire” est
“La Classe d’Auguste Vestris en 1820”
Le deuxième Acte est presqu’entièrement mimique. Il avait été abandonné, puis remonté au complet en 1992 grâce à Niels Bjoern Larsen en particulier, si je ne me trompe.
Quant au premier Acte, il s’agit, très littéralement, de ses souvenirs des classes données à Paris par Vestris le Jeune (la Société Auguste Vestris est ainsi nommée pour le célébrer).
La classe est ainsi un témoignage historique unique, puisque le ballet est dansé sans interruption au Danemark depuis près de 200 ans.
Les soli sont d’une extrême virtuosité, peut-être pas autant que le Pas de la Vestale (https://www.youtube.com/watch?v=S_mEJpMP5Js avec Flemming FLINDT et Toni LANDER) qu’il est déconseillé d’essayer dans sa salle de bain,
mais très difficiles tout de même.
Rappelons-nous qu’à l’époque, les enfants prenaient leurs cours avec les grands, et avançaient d’un cran au fur et à mesure de leurs progrès. Pour les besoins de la scène, dans l’Acte I les enfants sont placés devant pour que l’on puisse les voir.
J’aimerais que ce ballet soit donné par la troupe des adultes – le Ballet de l’Opéra de Paris, avec la collaboration de l’Ecole. Les soli sont en réalité l’apanage de grands danseurs.
Ces danses revêtent une telle importance dans l’histoire de la chorégraphie, que Flemming Ryberg choisit d’y faire ses adieux à la scène après soixante ans de carrière, dans le rôle du Maître de danse.
Une Grande Leçon y fut consacrée, le 9 juillet 2011 au Centre de danse du Marais avec Flemming RYBERG
http://augustevestris.fr/spip.php?page=rubrique8
A vos épaulements, les gars!