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Les Saisons Russes du XXIe siècle

Les Saisons Russes du XXIe siècle se sont posées au Théâtre des Champs-Élysées la semaine dernière. Troisième année consécutive pour le projet, mais première fois que j’allais le voir, le 1er avril dernier.

Rappel du concept : remonter dans la version d’origine des pièces présentées par les Ballets Russes, il y a un siècle, dans ce même théâtre. L’idée est plutôt séduisante, même si deux questions me viennent à l’esprit. 1) Tous les ballets peuvent-ils bien vieillir ? Et 2) Ça ne fait pas un peu pièce de musée tout ça ? Bilan de la soirée, les trois chorégraphies présentées de Michel Fokine ont bien vieilli, mais oui, cela fait parfois pièce de musée.

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Le spectacle démarre avec Petrouchka. Très bon choix pour débuter. Les décors et costumes sont très beaux, chatoyants, et la scène de fête très réussie, avec beaucoup de couleurs, de mouvements. Il n’y avait pourtant pas d’effet de surprise, mais ce ballet garde un charme indéniable dont je ne me lasse pas. La poésie peut-être, voila quelque chose qui ne vieillit pas. Mon enthousiasme retombe un peu pourtant au fil du ballet. Je trouve les scènes chez le Mage un peu longuettes. Je ne trouve rien à reprocher à Vladimir Dervianko, qui interprète Petrouchka, mais il a comme un léger goût de naphtaline. Tout petit, à peine perceptible, mais pourtant bien là. Le deuxième tableaux du village est sympathique aussi, avec de jolies danses de caractère (je veux me remettre à la danse de caractère). Et le final, irrémédiablement, me serre toujours le cœur (je suis un public facile). Il y avait pourtant dans ce joli moment quelque chose de figé, un peu pièce de musée justement. Il s’en est fallu de peu.

Un coup de cœur tout de même pour Alexandra Timofeïeva qui interprétait une très jolie-mécanique et touchante Poupée.

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Deuxième ballet, Chopiniana, plus connu sous le nom des Sylphides. Visuellement, il reste le moins surprenant, les longs tutus romantiques, le décors de forêt et la musique de Chopin, je connais. Quoique je connaissais un peu moins la version grésillante (siège à côté des enceintes) (aoutch). Visuellement, esthétiquement, c’est très beau. Le corps de ballet du Kremlin est très en place, avec de jolies lignes, les solistes sont en forme. Rien ne dépasse, surtout pas l’émotion, et je trouve ça très froid. Seule une soliste remporte mes suffrages. Elle est blonde, une silhouette plantureuse pour une ballerine classique, et surtout une véritable musicalité.

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Troisième et dernier ballet, Les Danses Polovtsiennes. Curieusement, mon moment préféré de la soirée. Je dis “Curieusement”, car c’était plutôt mal parti à la première impression. Un décor tout droit sorti d’Aladin de Disney, une musique qui ne m’inspire pas des masses (surtout grésillante), des costumes pailletés-technicolors, des femmes effarouchées devant de virils guerriers et un esthétisme global qui me fait vaguement penser à Lawrence d’Arabie. Mais voila les mystères de la danse. Quand tout ça se met en place, ça rend drôlement bien, je peux même dire que c’est un chouette moment. Il n’y a pas à chercher bien loin, ça danse, ça danse bien, et l’énergie est communicative. Mention spéciale la soliste Ilzé Liepa, sublime et débordante de sensualité.

© Emmanuel Donny

Commentaires (1)

  • audeelle

    bonjour je voudrais un commentaire du tablau 2 du ballet de stravinsky petrouchka aidez moi!!!!! 🙁

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