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Rencontre avec Ramiro Gómez Samón, nouveau Premier soliste du Ballet du Capitole, pour la reprise de Giselle

Le Ballet du Capitole démarre sa saison avec la reprise de Giselle, dans la version réussie de Kader Belarbi, du 19 au 24 octobre. Formé à la prestigieuse école du Ballet National de Cuba, arrivé à Toulouse il y a trois ans, Ramiro Gómez Samón a été nommé Premier soliste de la compagnie à la fin de la saison dernière. Il est l’un des interprètes d’Albrecht pour cette reprise de Giselle. Rencontre autour d’un ballet pas comme les autres. 

Ramiro Gómez Samón

 

Vous dansez Albrecht lors de cette reprise. Que représente pour vous ce personnage ?

Albrecht est l’un des plus beaux rôles du répertoire classique. Pour moi, le danser est un challenge, car Albrecht est complètement différent de moi. Si je danse le Corsaire ou Basilio, il y a un peu de ma personnalité en scène. Albrecht, c’est un tout autre personnage. C’est ce qui est très intéressant pour moi, c’est ce qui m’enrichit.

 

Et le ballet Giselle, que représente-t-il dans votre parcours ?

Giselle est l’un des plus beaux ballets du répertoire. Le danser est un rêve et c’est quelque chose dont on se souvient toute sa vie. Lorsque j’étais à l’école de danse du Ballet de Cuba, j’ai évidemment beaucoup vu ce ballet. La version d’Alicia Alonso est un incontournable du répertoire de la compagnie, et Alicia Alonso a été l’une des plus grandes Giselle de l’histoire de la danse. En arrivant en Europe, j’au vu d’autres versions, sur scène ou en vidéo. J’ai notamment été marqué par l’Albrecht de Roberto Bolle à la Scala. Il reste mon interprète favori pour ce rôle, c’est le prince idéal ! J’aime beaucoup aussi ce qu’en fait Mikhaïl Barychnikov, forcément. Et sous l’influence de Kader Belarbi (ndlr : le directeur du Ballet du Capitole), j’ai regardé une version de Giselle avec Rudolf Noureev, qui a changé la vision que j’avais du personnage.

 

Comment avez-vous travaillé le rôle d’Albrecht ?

Il y a bien sûr tout un travail technique, il faut rester très classique dans sa façon de danser. Mais Kader Belarbi m’a beaucoup poussé dans l’expression et le caractère. Je devais être une toute autre personne en scène, je devais faire attention à énormément de détails pour rendre ce personnage crédible. Dans ma danse, mais aussi dans ma façon d’être sur scène, quand je cours, quand je marche, quand je tape à la porte de la maison de Giselle. Pour Kader Belarbi, la pantomime est très importante. Que veut-on raconter ? Comment dire « Je suis amoureux » sans la parole ? Cela passe par le regard, par les mains. Vous devez dire quelque chose au public, vous ne faites pas que le regarder.

Ramiro Gómez Samón – Répétition de Giselle

Quel est votre moment préféré du rôle ?

J’aime beaucoup l’arrivée d’Albrecht au deuxième acte, avec le bouquet de fleurs. Il ne danse pas, il marche juste en scène, mais il y a une émotion intense. C’est vraiment mon challenge dans ce ballet, sortir une émotion pendant toutes les répétitions pour l’amener en scène le jour du spectacle, m’ouvrir, et raconter une histoire à chaque moment. C’est la magie de Giselle, la plus belle chose de ce ballet.

 

Vous êtes devenu Premier soliste cette saison, le plus haut grade de la compagnie. C’est une pression supplémentaire ?

Devenir Premier soliste, c’est forcément plus de responsabilités. Mais avoir plus de responsabilités arrive à beaucoup de monde dans la vie. J’essaye de ne pas me mettre trop de pression, je me dis que je fais le même travail et je dois continuer à le faire Pour un danseur, si l’on se met trop de pression et de tensions, on ne profite plus de ce que l’on fait. Les responsabilités sont finalement éprouvées tous les jours, dans le travail quotidien.

 

En décembre, vous dansez Casse-Noisette dans la nouvelle version de Kader Belarbi. Vous pouvez nous en dire un peu plus ?

Je vais danser le rôle de Casse-Noisette. Nous avons commencé les répétitions, c’est très intéressant et excitant. Il y a beaucoup de surprises, de choses nouvelles, des personnages nouveaux. Kader Belarbi propose une autre vision du ballet, une autre façon de voir les choses. Les costumes sont en cours de fabrication, ils sont beaux ! Mais désolé, je ne peux rien dire de plus (rires).

Giselle – Ballet du Capitole

Quelle est votre ambition pour la suite de votre carrière ?

Mon ambition pour la suite ? Danser ! Danser le plus possible ! J’ai envie d’aborder une grande variété de styles, c’est aussi la marque de fabrique du Ballet du Capitole. Je rêve du ballet Carmen de Roland Petit que nous dansons cette saison, du Lac des cygnes, de Kenneth MacMillan… J’aime être surpris dans mon travail, par un ballet, par un personnage. J’apprends de chacun d’eux et je profite. Tout ce que je peux danser, je veux le danser.

 

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