Danse avec les stars, le débrief – S08 EP08
Pour le huitième prime de Danse avec les stars, j’ose l’avouer, je regarde l’émission en replay pour rédiger ce débrief. Parce que oui, on peut avoir une conscience professionnelle chevillée au corps et préférer une soirée entre ami.e.s au dancefloor de TF1. Si, si, j’vous jure ! Sauf que je n’aurais jamais dû m’autospoiler en regardant mon fil Twitter et découvrir qui ne sera pas en demi-finale la semaine prochaine. Du coup, ma motivation joue aux montagnes russes. J’ai le moral dans les chaussettes. Et comme des envies de me prendre pour Marianne James qui, au début de la Nouvelle Star (2e saison), avait osé « Vous avez de la merde dans les oreilles ».
Heureusement, les premières notes de Hit the road jack remixé par le dj australien Throttle viennent me tirer de mon bad mood. Sur cet electro-jazz-swing moderne et sacrément dansant, DALS livre un tableau comme on les aime. Du show parfaitement réglé qui rappelle que l’intérêt de cette émission repose sur une seule chose : le talent des danseur.se.s professionnel.le.s. Ça tombe bien parce que le thème de la soirée c’est Bienvenue chez les danseurs. Après une petite visite dans la famille de leur partenaire, les cinq derniers candidat.e.s livrent deux danses dont l’une dite « à l’aveugle », où ils découvrent la musique seulement trente minutes avant de s’élancer. Tiens, on ne nous l’avait encore jamais fait celle-là. Place au débrief !
Agustín Galiana et Candice Pascal – Un jazz broadway et une salsa
Thématique oblige, Candice Pascal entraîne Agustín Galiana dans son Sud-ouest natal et lui ouvre les portes de l’école de danse où tout a commencé. Je sens que la production va encore chercher à nous tirer les larmes. Gagné ! La danseuse en profite pour avouer à son partenaire son admiration pour la comédie musicale hollywoodienne et lui propose une reprise de All That jazz, extrait du film Chicago. La scénographie est « canonissime« pour reprendre un terme cher à Jean-Marc Généreux. Et la complicité des deux danseur.se.s fait plaisir à voir. C’est de l’excellent niveau. Candice Pascal renvoie Catherine Zeta-Jones aux oubliettes de l’histoire chorégraphique. « Vous avez fait honneur à Bob Fosse« , résume Nicolas Archambault. Mais il connaît ses classiques le plus-vraiment nouveau juré !
Sur la deuxième prestation, une salsa sur En feu de Soprano, plutôt un bon choix musical (j’ai vraiment écrit ça ? il est tant que DALS se termine), Agustín Galiana montre qu’il est à l’aise quelles que soient la danse et les contraintes qu’on lui impose. S’il s’est révélé un élève doué, Candice Pascal a fait du très bon boulot avec lui. Tous les deux méritent largement leur place en demi et en finale.
Joy Esther et Anthony Colette – Un tango argentin et un jive
Côté danseurs, Anthony Colette est le dernier rescapé des nouvelles recrues de cette huitième saison. C’est aussi celui qui m’a le plus bluffée. Dans le « magnéto », on apprend qu’après avoir commencé par le foot, l’adolescent a subitement changé de voie en regardant la première saison de Danse avec les stars ! Moi, je dis que cette émission devrait être reconnue d’utilité publique. En hommage à la prestation qui l’a poussé à quitter les crampons, le jeune Avignonnais (sur le pont d’Avignon, on y danse, on y danse… OK, je sors !) décide de faire léviter sa partenaire Joy Esther sur El Tango de Roxanne, extrait du film Moulin Rouge. En effet, la chorégraphie est truffée de portés plus planants les uns que les autres. Je ne sais pas comment elle fait pour résister, mais Joy Esther garde le cap comme une grande pro. Les plus tatillons auront remarqué quelques petites hésitations entre ces figures acrobatiques. Moi je préfère fermer les yeux.
Moins à l’aise dans le jive sur J’irais où tu iras de Céline Dion (bravo la prod pour le sous-texte un tantinet grossier), Joy Esther assure, même si son partenaire l’éclipse un peu tant il excelle dans ce registre. Quelle rapidité d’exécution, quelle énergie, quel rebond ! Comment elle dit Céline ? « J’irais où tu iras…« .
Lenni-Kim et Marie Denigot – Un paso doble et un jive
Si le paso doble est la danse préférée de la grand-mère de Marie Denigot (vous êtes toujours sur TF1…), c’est aussi l’une des danses de salon que j’apprécie beaucoup. J’avoue avoir sous-estimé Lenni-Kim sur sa capacité à en saisir toutes les subtilités. Le jeune gars sait vraiment tout interpréter. Il se révèle un partenaire d’une grande maturité artistique. Et Marie Denigot ne le ménage pas. Sous ses airs de poupée, c’est une killeuse, cette fille. De la chorégraphie cinq étoiles ! Résultat : l’hystérie s’empare des juges. Fauve Hautot n’en croit pas ses yeux et donne un double 10 pour saluer la performance. « Ça calme très vite de voir un mec de 16 ans danser comme ça« , résume Chris Marques, qui semble vraiment lui aussi complètement bluffé.
La deuxième danse, un jive explosif sur La bamba, emporte aussi l’adhésion de tous. Il faut dire que je jeune Québécois a tout compris de l’énergie de cette danse : le rebond et le flow, comme le rappelle Chris qui ne manque jamais de glisser quelques mots de technique. Ça ne fait jamais de mal, Chris, vas-y, fais-toi plaisir !
Élodie Gossuin et Christian Millette – Une danse contemporaine et un quickstep
Attention séquence liquette blanche et justaucorps chair, autrement dit en langage DALS, une danse contemporaine. Quand on veut en faire des tonnes sur l’émotion, on sort cette carte chorégraphique. Ce n’est pas forcément une mauvaise idée, mais sous l’apparente simplicité se cache au contraire bien des difficultés. Sur Fix You de Coldplay, Elodie Gossuin a beau écarquiller les yeux, la bouche et surjouer l’émotion, elle nous laisse sur le bord de la piste. Christian Millette est, lui aussi, très ému. Nous pas…
Le quickstep sur la musique de Benny Hill (vraiment ?) se veut comique. Mais au final on a du mal à faire le tri dans ce qui prête réellement à sourire. « Techniquement, c’est une vraie cata« , lance Jean-Marc Généreux qu’on a connu moins inspiré. Double 10 pour la franchise du Québécois.
Tatiana Silva et Christophe Licata – Une rumba et une salsa
Un peu désarçonnée par le forfait pour cause de blessure de son partenaire, Tatiana Silva avait pourtant assuré la semaine dernière. La preuve des progrès accomplis par la jeune femme tout au long de cette saison. Malgré une plastique très avantageuse, elle partait de loin. Pietra aurait adoré sa transformation. Sur Run to you de Whitney Houston (Bodyguard, vous vous souvenez ?), la rumba qu’elle interprète avec Christophe Licata est un joli moment de danse, romantique à souhait. Comme d’autres danseurs, Christophe Licata a peut-être un peu abusé des portés, mais la demoiselle s’en sort très bien.
Tout comme dans la salsa proposée sur In the magic in the air. Une belle énergie, des hanches débloquées, une sensualité assumée, qui n’a plus vu Tatiana Silva depuis le premier prime n’en croirait pas ses yeux.
Verdict
Tout naturellement Leni-Kim et Marie Denigot dominent la soirée suivi.e.s de Agustín Galiana et Candice Pascal, puis Tatiana Silva et Christophe Licata dans le trio de tête. Suivent Joy Esther et Anthony Colette. Élodie Gossuin et Christian Milette sont loin derrière. Cet avant-avant-dernière prime était plutôt réussi. Avec moins de bavardage, moins de coupures pub (même dans les replays, soupirs), moins d’embrassades et de larmes (comment ça je rêve !), ce serait même parfait. Mais soudain le vote du public tombe. L’ex Miss France gagne son ticket pour les demi-finales. Oui, celle qui ne tend ni la pointe de ses pieds, ni ses jambes, qui danse la tête dans les épaules et a un bloc à la place des hanches (complétez l’énumération à votre guise). Joy Esther, pétillante révélation de cette huitième saison, qu’on avait imaginée aller très loin dans la compétition, rejoint le club des « injustement éliminées ». On se souvient encore de Tonya Kinzinger dans la saison 5. TF1, ton monde impitoyable !