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Direction – Alexander Neef arrive à l’Opéra de Paris, Ruth Mackenzie débarquée du Théâtre du Châtelet

Quelques changements de direction ont marqué la rentrée de deux grands théâtres parisiens. À l’Opéra de Paris, Alexander Neef a pris son poste de Directeur dès le 1er septembre, soit un an avant le début de son mandat prévu au départ. Quelques stations de métro plus loin, Ruth Mackenzie, qui assurait la direction artistique du Théâtre du Châtelet depuis 2017, a été écartée de ses fonctions le 28 août pour “des problèmes managériaux et financiers“.

Le Palais Garnier

L’Opéra de Paris sans direction pendant plusieurs mois ? C’est ce qui semblait se profiler après l’annonce de Stéphane Lissner avançant son départ à janvier 2021. En poste depuis mai à Naples, il y était déjà très occupé, proposant notamment une saison estivale. Mais son successeur Alexander Neef ne devait venir qu’en juin 2021. Une situation bien trop compliquée, surtout en temps de crise sanitaire. La passation de direction a finalement été avancée. Et c’est le 1er septembre qu’Alexander Neef a pris ses fonctions de directeur de l’Opéra de Paris, lors d’une cérémonie inédite au Ministère de la culture.

Alexander Neef prend les rênes d’une maison en souffrance, accusant 45 millions de déficits et avec une saison à venir en suspens face à la crise sanitaire. “C’est tout le modèle de fonctionnement de l’Opéra de Paris qu’il faut aujourd’hui repenser“, a ainsi indiqué la ministre de la Culture Roselyne Bachelot. Pour se faire, “une mission de réflexion et de proposition sur l’évolution du modèle de l’Opéra de Paris” a été confiée à Georges-François Hirsch, ancien administrateur de l’Opéra dans les années 1990 et Christophe Tardieu, ancien directeur adjoint de l’institution sous Nicolas Joël (et qui avait en grande partie amorcé la hausse significative du prix des billets) devrait rendre leurs propositions dans le courant du mois de novembre. Une deuxième mission, pour dresser un état des lieux de l’art lyrique en France, a également été confiée à Caroline Sonrier, directrice de l’Opéra de Lille.

Un ton qui inquiète quant à la place de la danse, jamais évoquée. Alexander Neef, grand connaisseur du monde lyrique, ne s’est que très peu exprimé sur la place du ballet, et pour l’instant dans des termes assez vagues. Georges-François Hirsch et Christophe Tardieu sont bien plus proches du lyrique que de l’art chorégraphique. Et si l’état des lieux de l’art lyrique en France est nécessaire, il est inquiétant de constater, une fois de plus, que l’état de la danse classique en France ne semble pas soulever de problème. Le Ballet de l’Opéra de Paris est pourtant en crise, d’un point de vue artistique comme managérial. Seules trois compagnies en France ont aujourd’hui les moyens de monter les grands ballets du répertoire – avec une énorme différence de budget entre Paris d’un côté (qui ne programme plus vraiment de ballets classiques), Bordeaux et Toulouse de l’autre. De gros changements sont nécessaires, mais l’envie concernant la danse semble pour l’instant absente, aussi bien du côté de la direction de l’Opéra de Paris que du ministère de la Culture. Sur scène, la danse reprendra ses droits le 2 octobre au Palais Garnier, avec une longue série de représentations autour d’extraits du répertoire classique. Les réservations devraient démarrer le 8 septembre. 

Le Théâtre du Châtelet

Autre théâtre, autre ambiance, autre problème. Ruth Mackenzie, la directrice artistique du Théâtre du Châtelet aux côtés de Thomas Lauriot dit Prévost depuis 2017, a été licenciée le 28 août avec effet immédiat “pour faute grave“. Selon l’AFP, la décision a été prise par le conseil d’administration du Châtelet suite à un audit d’un cabinet indépendant. L’on parle de ses choix artistiques, surtout de failles dans sa façon de diriger ses équipes. Si Ruth Mackenzie était en poste depuis 2017, elle n’a pu montrer que la moitié d’une saison, le Théâtre du Châtelet ayant rouvert après des années de travaux en septembre 2019… avant d’être à nouveau fermés six mois plus tard par la crise sanitaire. Il s’agirait donc d’un problème de direction. “L’audit a montré de sérieux déficits managériaux ; il y avait une souffrance au travail du fait de la pression exercée sur les salariés et surtout un manque de reconnaissance de leur travail“, rapporte l’AFP. Carine Rolland, la nouvelle adjointe à la culture de Paris (dont dépend le théâtre) a déclaré que “la Ville de Paris a été informée de graves difficultés managériales, basées sur des faits recoupés et analysés“. Ruth Mackenzie a annoncé sa décision de contester cette décision.

 




 

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