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31e promotion du Centre National des Arts du Cirque – On n’est pas là pour sucer des glaces

C’est un des rituels les plus réconfortants de l’hiver : le Centre National es Arts du Cirque de Châlons-en-Champagne se pose chaque année sous le chapiteau de la Villette avec le spectacle de fin d’année de sa nouvelle promotion, la 31e, déjà ! Longue escale dans une tournée qui traverse toute la France et qui est bien davantage qu’une proposition d’école, déjà un spectacle professionnel. C’est le Cirque Galapiat, formé par des étudiants du CNAC en 2007, qui a été choisi cette année pour concevoir cette création. Trois mois de travail avec les 16 apprenti-e-s circassien-ne-s. Le titre On n’est pas là pour sucer des glaces semble déjà faire un sort à cette notion d’apprentissage et résonne comme un défi pour celles et ceux qui ne sont presque plus des étudiants mais des artistes affirmés. Comme le prouve la virtuosité dont ils font preuve d’un bout à l’autre d’un show, qui peine pourtant à décoller.

On n’est pas là pour sucer des glaces– CNAC 2020

On n’est pas là pour sucer des glace est une oeuvre  collective comme le rappelle Sébastien Armengol du Cirque Galapiat. Il préfère d’ailleurs parler de mise en piste, un moyen pour ces jeunes gens de se frotter à tout l’environnement qui compose le spectacle : les lumières, le son, les choix des matériaux et tout ce qui est  nécessaire pour créer une pièce du début à la fin. Sans oublier cet esprit de solidarité et d’entraide indispensable au cirque où chacune et chacun dépend de l’attention de l’autre. Cette ambiance d’équipe se voit sur la piste. On sent que ces jeunes artistes se connaissent bien et communiquent à la seconde.

Mais de quoi veut-on au juste nous parler ? La glace, elle arrive d’entrée sous la forme de deux blocs solidement arrimés aux pieds d’un patineur d’un nouveau genre. Il glisse sur la piste alors que peu à peu, les blocs de glace mettent à fondre sans toutefois se détacher. C’est original, amusant mais un peu trop long à l’image d’un spectacle qui peine à trouver son rythme. Et quand il semble l’avoir enfin trouvé, il est malencontreusement cassé. Certaines séquences sont de trop comme ce florilège de mauvaise histoires drôles grivoises ou ces apparitions d’un violoniste lunaire. Sans doute y-a-t-il une intention et un sens  à tout cela mais on ne les discerne pas.

On n’est pas là pour sucer des glaces – CNAC2020

Ces questions irrésolues ne gâchent pourtant pas le plaisir. Il y a dans le spectacle quelques fulgurances, notamment le jeu simultané avec plusieurs agrès (bascule coréenne, corde lisse, trapèze et mât chinois). Ce passage aurait mérité d’être prolongé car c’est un moment de pure magie, où la virtuosité et l’acrobatie construisent un récit charnel et vibrant qui en met plein les yeux. Il y a aussi ce jeune homme mi-clown mi-jongleur qui nous enchante avec ces quilles et ces cerceaux rose et bleu et sa fausse maladresse.Il y a enfin un numéro de danse urbaine au sol qui blufferait tout un public dans une battle de hip-hop.

Le Centre National des Arts du Cirque a pris de la bouteille et celles et ceux qui y ont été formés, ont essaimé à travers le monde dans les meilleures compagnies. Les 16 artistes de cette 31e promotion devraient très vite trouver leur chemin vers ces sommets. En 30 ans, le niveau technique n’a cessé de s’élever et le CNAC est devenu un creuset de jeunes artistes complets qui seront les grands noms de demain.

On n’est pas là pour sucer des glaces – CNAC2020

 

On n’est pas là pour sucer des glaces du Cirque Galapiat par la 31e promotion du CNAC à l’Espace Chapiteaux du Parc de la Villette. Avec Fernando Arevalo Casado, Davide Bonetti, Demian Bucci, Carlo Cerato, Noémi Devaux, Hector Diaz Mallea, Aurora Dini, Darianne Koszinski, Sebastian Krefeld, Marica Marinoni, Ivan Morales Ruiz, Oskar Norin, Pablo Peñailillo Soto, Anton Persson, Maël Thierry et Céline Vaillier. Mercredi 5 février 2020. À voir jusqu’au 16 février et en tournée en France

 



 

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