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Come, been and gone – Michael Clark Company

Paris rythme sur la musique de David Bowie en 2015. L’expo sur le chanteur a fait le plein à la Philharmonie. En échos à cette programmation, La Villette propose Come, been and gone de Michael Clark, par sa propre troupe la Michael Clark Company. Le chanteur n’a cessé d’inspirer le chorégraphe, qui rend hommage à la musique et l’esthétisme du rockeur dans ce spectacle. Mais quelque chose cloche, comme des danseurs et danseuses qui ne vont ni à la chorégraphie ni aux costumes. Un air rock’n’roll qui pourrait être excitant mais qui fatigue assez vite.

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Come, been and gone – Michael Clark Company

Michael Clark a soigneusement digéré aussi bien l’univers Bowie que la post-modern dance. Les couleurs, les formes, le ton des interprètes rappellent immédiatement les clips du chanteur, qui apparaissent d’ailleurs de temps en temps en fond de scène. La tonalité est forcément 70’s, qui ne serait pas déplaisante en soi si le second degré était un peu plus facilement détectable. Pour la danse, c’est un peu de Merce Cunningham ou Trisha Brown : un groupe qui fonctionne à la fois ensemble et laisse ses individualités s’exprimer, dans une danse épurée, aux lignes claires. Et forcément en académique.

Sauf que les interprètes de la compagnie ne semblent pas être faits pour cette chorégraphie. Michael Clark aime les arabesques qui s’étendent à l’infinie avec les bras tendus en avant, les allures longilignes, l’hyperlaxité avec ces écarts qui se déhanchent, un peu à la Wayne McGregor. Mais ces danseur-se-s, malgré un investissement véritable, n’ont pas ces qualités. Pour ce genre de chorégraphie, il faut des corps hors-normes, à la fois extra-fins et ultra-souples. Tyrannie de l’image et du rendu, certes, mais évidente. Ce sont justement ces qualités qui vont transcender une chorégraphie aux fausses allures simples. Les danseurs et danseuses sur scène sont de bons interprètes contemporains, mais pas assez particuliers pour ce genre de chorégraphe. Résultat, l’effet ne marche pas. Pire, les interprètes semblent parfois tellement à mal que le l’impression d’assister à un spectacle de fin d’année n’est pas très loin.

Come, been and gone - Michael Clark Company

Come, been and gone – Michael Clark Company

La deuxième partie assume une ambiance plus particulière, tirée de l’univers si différent de David Bowie. Mais Michael Clark ne semble jamais arriver à se sortir de son modèle. On est soit dans de la pure copie sans grand intérêt, soit dans un second degré tellement lointain qu’il n’arrive pas à être perçu. C’est là toute la difficulté d’un hommage : savoir le rendre tout s’amusant avec, en l’extrapolant (et le sujet a un univers assez vaste pour donner matière à la chose). L’ambiance qui se veut rock’n’roll 70’s vire donc assez rapidement à l’ennui, malgré la musique. Musique malheureusement gâchée par une sono résolument nasillarde. La nouveauté fracassante de David Bowie repassera.

Come, been and gone - Michael Clark Company

Come, been and gone – Michael Clark Company

 

Come, been and gone de Michael Clark par la Michael Clark Company, à la Grande halle de La Villette. Avec Harry Alexander, Julie Cunningham, Melissa Hetherington, Oxana Panchenko/Gilbert, Joshua Harriette et Simon Williams. Jeudi 4 juin 2015.

 

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