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François Alu et les danseurs-ses- de l’Opéra de Paris – 3e Étage

François Alu ne manque pas d’ambition. À 21 ans, il ne se contente pas d’être le Premier danseur le plus prometteur de l’Opéra de Paris et déjà chouchou du public. Il se lance aussi dans la direction d’un spectacle et la chorégraphie. Monté avec le groupe 3e Étage de Samuel MurezFrançois Alu et les danseurs-ses- de l’Opéra de Paris proposait à Bourges (la ville natale de François Alu) un spectacle éclectique allant du Lac des Cygnes à une création hip hop, pour un mix réussi des plus sympathiques.

L'affiche du spectacle de François Alu à Bourges

L’affiche du spectacle de François Alu à Bourges

Ambiance bon enfant, public familial et séance de dédicaces à la fin du spectacle, ce gala joue la proximité avec le public et le retour de l’enfant chéri au pays. C’est d’ailleurs la maman de François Alu qui ouvre la soirée par un petit discours, rappelant qu’il a fait ses premiers pas de danse dans cette même salle, qui abrite chaque année le spectacle de son école de danse. Et le danseur s’est fait plaisir, choisissant des pièces où toute sa virtuosité peut s’exprimer.

La première partie est ainsi essentiellement construite autour d’extraits de ballet classique. François Alu et Léonore Baulac montrent une jolie complicité dans Don Quichotte ou La Bayadère (un mix de l’acte 3 plutôt bien pensé). Le danseur y dévoile toute sa vivacité technique, toujours aussi enthousiasmant à voir même si le compteur tourne parfois un peu trop visiblement pour les pirouettes. Léonore Baulac n’est pas forcément la mieux mise en valeur dans la danse purement académique. Mais la danseuse sait jouer des personnages, de beaux bras pour Nikiya, du piquant pour Kitri.

François Alu

François Alu

Mélissa Patriarche et Hugo Vigliottti n’ont pas à rougir de la comparaison avec le peu de deux Harlequinade dansé avec beaucoup d’humour et de personnalité. Lui revient ensuite pour un extrait du Rire de la Lyre, ballet plus moderne de José Montalvo, dansé là encore avec talent et personnalité. À espérer qu’avec Benjamin Millepied, ce danseur ait le droit à un peu plus de visibilité.

La deuxième partie, plus contemporaine, fut la plus originale du spectacle. car composée en grande partie de chorégraphies de Samuel Murez, jeune chorégraphe ultra-talentueux (un aparté pour Benjamin Millepied, s’il nous lit. Il cherche de nouveaux talents de la chorégraphie en France ? Il est juste sous son nez, Quadrille dans sa compagnie). Samuel Murez propose une danse contemporaine brillante et inventive, aux multiples lignes de lecture, et surtout pas pseudo-intelligo-chiante (ce serait même l’inverse). Et qui, de plus, sait de servir de ses interprètes et les mettre le mieux possible en valeur.

La danse des livres est ainsi une chorégraphie brillante, drôle et surprenante, parfois grinçante, parfois joyeuse. Chaconne est un très beau duo, un couple qui se cherche, se dispute et se réconcilie. Propos cent fois rabattu dans la danse, mais qui apparaît ici comme nouveau. Peut-être parce que Samuel Murez montre d’abord ses interprètes comme des êtres humains, même si leur danse est virtuose. Un couple banal, qui ne sait pas bien où il en est, un pas de deux sans prétention mais qui émeut profondément.

La Sylphide - François Alu et Léonore Baulac

La Sylphide – François Alu et Léonore Baulac lors du gala Les Hivernales de la Danse à Liège (www.leshivernales.be)

Le pas de deux de Daphnis et Chloé de Benjamin Millepied paraissait bien lisse à côté, malgré Léonore Baulac rayonnante (pas facile non plus de choisir un extrait dans ce ballet qui ait sa place dans un gala). Nicolas Sannier, cousin de François Alu, présenta une chorégraphie hip hop sobre et réussie, avec beaucoup d’intentions. François Alu lui-même proposa sa première chorégraphie, La Sylphide, joli duo plutôt bien mené et sur-mesure pour lui-même et sa partenaire Léonore Baulac. Le héros de la soirée conclut le programme avec le brillant Les Bourgeois. Et même s’il n’atteint pas le facétieux décalage de Daniil Simkin dans cette même pièce, ses sauts et sa formidable joie de danse offrirent un beau final.

 

François Alu et les danseurs-ses- de l’Opéra de Paris au Palais d’Auron de Bourges. Avec François Alu, Léonore Baulac, Takeru Coste, Clémence Gross, Mélissa Patriarche, Hugo Vigliotti, Sophie Mayoux, Lydie Vareilhes, Nicolas Sannier et Antonio Conforti. Dimanche 15 février 2015.

 

Commentaires (3)

  • Joelle

    Un pur moment de joie, de rires et des danseurs heureux sur scène ! Rien à voir avec certaines oeuvres imposées sur les scène de Garnier ou Bastille…Mister Alu était heureux et ému !

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  • M

    Et ce qui est top c’est qu’il prévoit de remettre ça l’année prochaine !!

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