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Octopus, ou l’imagination débridée de Philippe Decouflé

J’ai décidément plus de mal à me lancer dans mes comptes-rendus de danse contemporaine que de ballets classiques. Ma découverte d’Octopus de Philippe Decouflé, sur la scène du Théâtre de Chaillot, remonte déjà au 13 janvier, et je ne m’y mets que maintenant. Mais je ne sais jamais par où commencer.

Octopus m’a pourtant globalement beaucoup plu. Je ne dirais pas que j’ai été transcendée durant toute l’heure 1/2 du spectacle, mais j’ai souvent été interpellée, et constamment surprise visuellement. Un geste, un duo, un costume, une vidéo… Le chorégraphe sait surprendre son public, et on ne savait jamais à quoi s’attendre.

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Le spectacle est composé de huit petits ballets, nommés Shiva pas, Hélas tique ou L’argothique. Ils parlent d’amour, du rapport entre les gens, ou de grands et petit délires. Ils n’ont pas vraiment de liens entre eux, ils pourraient très bien être dansés séparément. Ce qui les unis reste en fait la musique – géniale, somptueuse musique – signée Labyala Nosfell et Pierre Le Bourgeois. Philippe Decouflé explique que ces “poèmes chorégraphiques” ont été conçus comme un album. Et c’est complètement ça. Ce sont des chansons, mises en scène, et liée par la musique. Cette dernière est rock, électro, faite de compositions ou de reprises de classiques.

La musique est véritablement l’atout de ce spectacle. Elle emporte le tout, elle transcende, elle est d’une puissance folle et m’a donné envie de me lever durant tout le spectacle pour aller danser avec les artistes. La danse sur l’énergie du rock, c’est rarement utilisé, et c’est bien dommage parce que j’adore ça. Elle était en plus jouée en live par les deux musiciens, un chanteur et un homme à tout faire-violoncelliste complètement barge.

Les huit pièces m’ont ensuite plus ou moins plus. Passé la première surprise visuelle, certaines m’ont fait regarder ma montre. D’autres m’ont fait rire, touchée, et vraiment enthousiasmée. Je retiens le début, avec cette danseuse mi-homme mi-femme dans son drôle de costume. Le fameux Shiva pas, fait d’un duo étrange entre une femme blanche et un homme noir qui s’entremêlent. Ce récit d’un rapport sexuel raconté de façon complètement délirante. Ce jeu des lumières et vidéo avec une corde.

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Les deux ballets finals m’ont le plus plu. Il y a d’abord Talons aiguilles, celui dont tout le monde a parlé, mais vraiment drôle et hypnotique. Et surtout, et c’est vraiment l’image que je retiens de ce spectacle, le Boléro. C’est une relecture de la version de Béjart, dans un hommage au célèbre chorégraphe. Il y a la rengaine rythmique, génialement réinterprétée par les musiciens, la table au milieu et un danseur dessus (qui a d’ailleurs beaucoup dansé la version originale). C’est beau, envoûtant, puissant, et avec une pointe d’humour totalement irrésistible.  

Le spectacle a lieu jusqu’au 4 février. Même si vous n’êtes pas fan de Decouflé, n’hésitez pas à aller y faire un tour, rien que pour la surprise visuelle.

© Photos : Xavier Lambours

Commentaires (1)

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