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[Programme TV] Profession Danseur.euse sur sur Canal + – 11 janvier à 22h35

L’émission Profession… de Canal+ propose depuis 2017 de se plonger au cœur d’un métier, par une table ronde entre plusieurs protagonistes de divers horizons. Après les acteurs/actrices, les ministres, les philosophes ou les écrivains et écrivaines, le programme propose un numéro autour des danseurs et danseuses professionnelles, à voir le lundi 11 janvier à 22h35, puis en replay. Autour d’Antoine de Caunes : les Étoiles de l’Opéra de Paris Ludmila Pagliero et Germain Louvet, les danseur.ses et chorégraphes contemporains et hip hop Marion Motin, Léo Walk et Mehdi Kerkouche et la danseuse de voguing Lasseindra Ninja. Des trajectoires et des histoires différentes, mais une parole qui se retrouve sur ce qu’est la danse : ce que l’on transmet, ce que l’on transcende, le rapport au corps, à la technique ou au studio. Un joli moment pour entendre parler de danse, même si l’on peut regretter un certain manque de diversité dans le profil des invité.e.s.

Profession Danseur.euse sur sur Canal + – Lasseindra Ninja, Léo Walk, Mehdi Kerkouche, Antoine de Caunes, Marion Motin, Ludmila Pagliero et Germain Louvet

Qu’est-ce qu’être un danseur ou une danseuse professionnelle ? Vaste question, quand le métier prend un quotidien si différent selon que l’on soit dans un ballet classique, venant du monde du hip hop, aussi chorégraphe, etc. La jolie émission Profession…, diffusée sur Canal+, se penche tout de même sur la question lors d’un numéro réunissant Ludmila Pagliero, Germain Louvet, Marion Motin, Léo Walk, Mehdi Kerkouche et Lasseindra Ninja. Même si chacun.e a un parcours qui lui appartient, le présentateur Antoine de Caunes veille à ce que l’on parle de la danse au sens large, ce qui fait bouger les corps, même si le débat s’attarde parfois sur l’organisation spécifique de l’Opéra de Paris (même si le cliché de la rigidité y revient un peu trop souvent) ou du voguing raconté par la passionnante Lasseindra Ninja, expliquant un mouvement qui a une histoire, un vécu, mais aussi une organisation parfois bien hiérarchisée, pas forcément connue du grand public.

Les six artistes autour de la table, malgré leurs différences, sont toutefois souvent d’accord quand il s’agit de parler de leur métier. Danseur hip hop ou danseuse classique, l’on est avant tout danseur et danseuse, qui rend l’émission de 42 minutes agréable, alors que l’on a tellement tendance, en France, à ne pas mélanger les genres dans la danse. Quand il s’agit d’évoquer ses débuts, tout le monde évoque son besoin de s’exprimer, sa recherche artistique… ou sa passion pour les spectacles à la maison. Même accord aussi quand il s’agit d’évoquer ce qui fait un danseur/une danseuse d’exception. Même si les mots ne sont pas les mêmes, l’idée est là chez tout le monde : la technique assimilée laissant voir l’âme de l’interprète, quelqu’un qui transcende tout et qui vous happe, que ce soir en soirée ou sur scène. “Je veux juste me prendre un truc dans la gueule“, résume ainsi Marion Motin, ce sur quoi sera sûrement d’accord le public.

Le rapport au public les met là aussi d’accord, même s’ils en ont une expérience différente : les Étoiles ne l’ont qu’à travers le théâtre, les danseurs et danseuses de hip hop aussi par les battles. C’est d’ailleurs un peu par là que le groupe diverge : les deux artistes classiques d’un côté, les quatre autres venant du hip hop et du voguing de l’autre. Le premier groupe a eu un apprentissage académique très jeune, un rapport au studio particulier (il en a besoin pour travailler correctement), tandis que le deuxième a beaucoup appris dans la rue et les battles, ne découvrant le studio et la culture du travail du corps que tardivement, même si chacun.e se retrouve finalement dans l’idée de la rigueur et de l’auto-discipline. Mais cette impression d’un groupe scindé en deux fait regretter l’absence de profils un peu plus variés pour cette émission. Il manque ainsi un danseur ou une danseuse venant du monde de la danse contemporaine, qui doit naviguer entre les styles, qui peut toucher à l’improvisation, tout en ayant aussi un parcours académique engagé très jeune. Même s’ils ont des histoires différentes, Marion Motin, Léo Walk et Mehdi Kerkouche viennent globalement du même milieu de danse et se retrouvent souvent (notamment dans les références ou la façon de travailler). L’on peut aussi regretter aussi que la danse classique soit seulement représentée par l’Opéra de Paris : inviter un artiste de Bordeaux ou de Toulouse aurait permis un autre regard.

Tout le monde se retrouve néanmoins autour de la nomination d’Étoile. Un truc qui n’appartient qu’à l’Opéra de Paris ? Pas forcément. Le voguing a ainsi aussi une hiérarchie bien spécifique. Et tout le monde autour de la table a eu, finalement, son moment “d’étoilat” : cette reconnaissance, ces applaudissements après une grosse création, ce basculement. Antoine de Caunes termine l’émission par l’Après, forcément, auquel aucun.e des protagonistes autour de la table ne semble s’inquiéter : la danse fera toujours partie d’eux.

 

Profession Danseur.euse présenté par Antoine de Caunes – Lundi 11 janvier à 22h35 sur Canal +, en replay sur My Canal.

 



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