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Cinq questions à Maria Gutierrez, Première soliste du Ballet du Capitole après ses adieux à la scène

Arrivée à Toulouse en 2001, l’espagnole Maria Gutierrez était l’une des figures emblématiques du Ballet du Capitole. Première soliste de la compagnie, elle a fait ses adieux à la scène le 23 avril dernier, en dansant Kitri dans le nouveau Don Quichotte de Kader Belarbi. Rencontre quelques jours après ses derniers pas sur scène.

Adieux à la scène de Maria Gutierrez – Ballet du Capitole

 

Quelques jours après la fin de votre carrière de ballerine, quel sentiment domine ?

C’est une bonne question (rire) ! Je ne me rends pas vraiment compte, encore, que c’est fini. Je sais que je viens d’arrêter de danser, mais je ne réalise pas encore. Je n’ai même pas repris les cours de danse du matin : je me suis blessée au mollet à la fin du dernier spectacle et je suis donc arrêtée pour un mois.

 

Comment s’est passé votre dernière représentation ?

C’était étrange, en arrivant au théâtre, de me dire que c’était le dernier spectacle. À vrai dire, je m’attendais à quelque chose d’énorme comme : “C’est la dernière, mon Dieu !” (rires). Mais tout s’est bien passé, assez normalement en fait. C’était à la fois la même chose que n’importe quel spectacle, et en même temps quelque chose de différent. J’avais envie de bien faire, pour le public et surtout pour moi, pour me dire que je faisais bien les choses jusqu’au bout. J’ai vécu les saluts avec beaucoup de fierté. J’étais très satisfaite, mais aussi très honorée, très reconnaissante.

 

Pourquoi avoir choisi de partir maintenant ?

Pour l’arrêt de ma carrière, c’est un ensemble de chose. Les 40 ans sont venus tout d’abord ! Et puis il y avait la fatigue, aussi l’envie de laisser la place aux plus jeunes. Il y a un temps pour tout, et pour moi, cette année était le moment de partir. Quant à Don Quichotte, quand j’ai su que allions le danser, je l’ai choisi parce que c’est ce ballet qui m’a fait connaître, quand nous l’avons dansé pour la première fois en 2007 (ndlr : la compagnie était alors dirigée par Nanette Glushak). C’est avec ce ballet que le public a commencé à vraiment m’apprécier.

Adieux à la scène de Maria Gutierrez – Remise médaille de la Ville de Toulouse par Marie Déqué

Quel regard portez-vous sur votre carrière de danseuse ? Quel ballet avez-vous apprécié danser ?

J’ai dansé tous les rôles que je voulais ! Même si je n’ai pas interprété tout le répertoire, je suis ravie de tout ce que j’ai fait. Quand je suis arrivée au Ballet du Capitole, c’était Nanette Glushak qui en était la directrice. Elle nous proposait un répertoire magnifique avec un peu de tout, du classique, du néo-classique, beaucoup de George Balanchine, du contemporain. J’aimais énormément Nanette Glushak, c’est elle qui m’a donné cette carrière. Et c’est avec elle que j’ai dansé mon plus beau ballet, La Mégère apprivoisée de John Cranko, un ballet magnifique, un vrai bonheur ! Avec Kader Belarbi, la compagnie a beaucoup évolué, plus marquée par ses propres créations. Sous sa direction, j’ai beaucoup apprécié danser Les Mirages de Serge Lifar, un ballet superbe là-aussi. Comme je suis petite, je dansais souvent les rôles de jeune fille. Interpréter l’Ombre, un personnage si différent, j’ai adoré ça.

 

Quels sont vos projets pour la suite ?

Je pense à donner des cours de danse au Conservatoire de Toulouse. Et puis j’ai fait une formation de régisseuse-plateau. Quand je dansais, j’avais beaucoup de responsabilités, le rideau s’ouvrait et se fermait avec moi. Pour moi, la régisseuse fait le même travail.

Adieux à la scène de Maria Gutierrez – Ballet du Capitole

 

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