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Journal de Russie – Le sacre du printemps

Le printemps a éclos dans les coulisses du ballet russe. Un verre frais de kvas à la main, préparez-vous à vibrer au rythme intrépide des nouvelles de la danse classique en Russie.

 

Une singulière bande-annonce

Son – imprononçable – nom fait toujours fantasmer dans les datchas et l’une de ses descendantes compte aujourd’hui parmi la relève des grandes ballerines russes (Eleonora Sevenard). La Kschessinskaya, ancienne ballerine de renom du Théâtre Mariinsky et amour de jeunesse du dernier Tsar de Russie, fait l’objet d’un film dont la bande-annonce laisse pantois. S’agit-il d’un blockbuster sensationnaliste, pourtant réalisé par un balletomane rompu aux documentaires et films biographiques ? La censure guette, alors que certaines scènes érotiques ont ému les gardiens de l’héritage des Romanov. Aussi, le film ne sortira-t-il qu’en octobre 2017, soit un siècle après la Révolution russe. Découvrez dès maintenant l’univers tape-à-l’oeil de Matilda.

 

 

La première du mois (Projet Haendel)

Svetlana Zakharova, Roberto Bolle, ces deux énigmes morphologiques de la planète danse ont fait des débuts remarqués dans la création de Mauro Bigonzetti, Projet Haendel, à la Scala de Milan. Les premières photos font pâlir d’envie.

Le couple-star sera de nouveau réuni à Milan la saison prochaine dans La Dame aux Camélias. La Zakharova sera en outre à l’honneur pour la “Soirée Noureev”. Pour clore ce festival de bonnes nouvelles, ajoutons que le Ballet du Bolchoï sera en tournée à Milan en septembre 2018 avec La Bayadère et La Mégère apprivoisée. Raison de plus d’envisager un week-end transalpin avec spritz et aperitivo à la clef sur la place du Dôme, à quelques encablures de la légendaire Scala.

 

 

Les bourgeons du printemps (floraison au Bolchoï)

Le Bolchoï a déjà procédé aux recrutements du corps de ballet. Et sans surprise la très prometteuse Tatiana Ossipova, dont le nom était sur toutes les lèvres lors du dernier spectacle de l’académie du Bolchoï, a été retenue. D’un rare talent, elle devrait très prochainement faire parler d’elle à l’international. Elle rejoint pourtant une troupe généreuse en jeunes génies (Alena Kovaleva, par exemple, est l’un des plus brillants espoirs féminins de la compagnie dans la catégorie moins de 20 ans). Profitez d’un aperçu de cette jeune danseuse, déjà artiste.

 

 

Le télégramme diplomatique du mois 

Si vous êtes à New-York du 20 au 23 juillet, tentez votre chance à la billetterie du Lincoln Center : vous pourrez peut-être voir le ballet Joyaux de Balanchine, interprété par le Ballet de l’Opéra de Paris, le New-York City Ballet et le Ballet du Bolchoï. Les distributions ont récemment été dévoilées. Pour les émeraudes, ce sont notamment Laetitia Pujol, Mathieu Ganio, Myriam Ould-Braham, Mathias Heymann, Hugo Marchand, Dorothée Gilbert, Léonore Baulac et Germain Louvet qui représenteront notre style de danse national. Les rubis seront alternativement dansés par le Bolchoï et le New-York City Ballet. Olga Smirnova et Semyon Chudin sont naturellement désigné.e.s comme les ambassadeurs des diamants moscovites.

Si la concrétisation du projet de George Balanchine – qui voulait réunir l’école russe, l’école française et l’école américaine qui lui étaient si chères – mérite d’être acclamée, on peut déplorer que le concept ne soit pas redéployé au Palais Garnier en septembre prochain, à l’occasion de la reprise de Joyaux.

Joyaux

Si vous êtes plutôt à Moscou à la fin du mois de juillet, vous aurez également l’occasion de voir des danseurs de l’Opéra de Paris dans le cadre du festival annuel L’été du Ballet. Jérémy-Loup Quer et Roxane Stojanov y danseront Roméo et Juliette.

 

Plein feux sur la nouvelle saison du Bolchoï

La seconde saison de Makhar Vaziev pour le Ballet du Bolchoï a été annoncée le 25 mai et trois chorégraphes de notre temps seront à l’honneur : Alexeï Ratmansky (Roméo et Juliette), Jiry Kylian (Forgotten Land) et John Neumeier (Anna Karénine). Il n’y a rien de révolutionnaire dans cette saison qui fait habilement le pont entre passé et présent, en modernisant des classiques tout en instillant quelques touches néoclassiques par-ci par-là. A noter qu’un gala sera donné à l’occasion du bicentenaire de Marius Petipa sur la scène historique du Bolchoï ; preuve supplémentaire que les Russes, eux, savent honorer leurs ancêtres.

Parallèlement, les prochaines retransmissions de Pathé Live ont été dévoilées. Bonne nouvelle donc, les balletomanes frustrés par les maigres triple bills qui foisonnent en Occident pourront toujours se délecter de grandes fresques narratives cathartiques dans leur cinéma habituel.

22 octobre 2017
Le Corsaire

26 novembre 2017
La Mégère apprivoisée

17 décembre 2017
Casse-noisette

21 janvier 2018
Roméo et Juliette

4 février 2018
La Dame aux camélias

4 mars 2018
Flammes de Paris

8 avril 2018
Giselle

10 juin
Coppélia

La Dame aux camélias de John Neumeier

 

France-Russie

Exilé en Russie, Laurent Hilaire tient les manettes du Théâtre Stanislavsky, deuxième scène chorégraphique de Moscou après le Bolchoï en termes de prestige. Sa première saison était très attendue et elle a enfin été annoncée. Surprise : la programmation sera émaillée de ces fameux “programmes mixtes” qui font les délices du public anglo-saxon. On note la première d’une soirée Balanchine/Taylor/Garnier/Ekman et une soirée Briantsev/Goecke/Naharin. Le Don Quichotte de Rudolf Noureev fera par ailleurs son entrée au répertoire. Laurent Hilaire a-t-il pour souhait d’occidentaliser le public du “Stasik” ?

Laurent Hilaire entouré du Ballet Stanislavski

 

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