Adieux à la scène de Josua Hoffalt
Absent de la scène depuis plus d’un an, Josua Hoffalt a choisi de faire des adieux en toute discrétion au Ballet de l’Opéra de Paris. Sans aucune annonce au préalable, Josua Hoffalt a foulé pour la dernière fois la scène du Palais Garnier lors du Défilé du Ballet qui ouvrait la soirée Hommage à Jerome Robbins, le 30 octobre.
Le bruit avait couru depuis quelques jours : Josua Hoffalt ferait une dernière apparition avec le Ballet de l’Opéra de Paris lors du Défilé de la deuxième représentation du programme Hommage à Jerome Robbins. Blessé, le danseur n’est plus apparu sur scène depuis le 14 juillet 2017, où il dansait James dans La Sylphide de Pierre Lacotte. Il a depuis été réformé pour blessure, ce qui l’empêche de danser sur la scène de l’Opéra de Paris (apparaître ainsi lors du Défilé pourrait même faire figure d’exception dans ce cas). Le danseur n’a pas souhaité d’annonce, il a choisi la discrétion. Seule une petite phrase sur la feuille de programmation du 30 octobre indiquait ainsi qu’il ferait ses adieux à l’issue du Défilé.
Un Défilé empreint d’une certaine émotion. Josua Hoffalt a bien sûr été salué comme il se doit lors de son passage. Tout comme Karl Paquette, qui clôturait exceptionnellement le Défilé et dont c’était le dernier avant ses adieux le 31 décembre, très chaleureusement applaudi par le public. Josua Hoffalt a ensuite eu droit à quelques minutes de saluts seul face à la scène, entouré par tout la compagnie l’applaudissant à tout rompre. Pas de pluie d’étoiles des cintres, pas de professeur venant sur scène. Mais quelques bouquets de fleurs de ses collègues Étoiles, une poignée de ballons par son jeune fil venu le rejoindre sur scène. Josua Hoffalt a pris dans ses bras les autres Étoiles masculines, a été chaleureusement entourée par les féminines. Et puis le rideau s’est fermé. Un départ en toute discrétion à 34 ans, un choix du danseur à respecter même si ses admirateur-rice-s, et ils et elles étaient nombreuses, auraient aimé le saluer une dernière fois. Bonne chance et bonne route à lui pour la suite.
Né en 1984 dans le Vaucluse (il en a toujours gardé un petit accent du sud), Josua Hoffalt démarre la danse classique à huit ans, avant d’entrée à l’École de Danse de l’Opéra de Paris, alors dirigé par Claude Bessy, en 1998, en tant que stagiaire. Il rejoint la troisième division l’année suivante, y fait ses trois dernières classes sans encombre. En 2002, à la fin de sa première division, il est reçu dans le corps de ballet de l’Opéra de Paris, en même temps que Laura Hecquet, Mathilde Froustey, Vincent Chaillet ou Émilie Hasboun. Il devient très vite un jeune talent prometteur à suivre, passant Coryphée dès 2004, raflant la médaille d’argent au Concours de Varna où il concourait avec Mathilde Froustey et recevant le Prix du Cercle Carpeau. Sujet en 2005, il commence à avoir quelques rôles de solistes, comme Frédérick Lemaître dans Les Enfants du paradis de José Martinez, Gaston Rieux dans La Dame aux camélias de John Neumeier, Pâris dans Roméo et Juliette de Rudolf Noureev, En Sol de Jerome Robbins. Le poste de Premier danseur se fait un peu attendre, il n’est promu qu’en 2010, après avoir eu l’année précédente le Prix AROP. Deux ans plus tard, le 7 mars 2012, Josua Hoffalt est nommé Danseur Étoile après sa prise de rôle de Solor dans La Bayadère de Rudolf Noureev.
Josua Hoffalt devient au fil des ans un interprète unique, représentatif de l’école française tout en étant brillant dans le répertoire néo-classique, notamment les ballets de Jerome Robbins où il excelle. Et ce malgré des blessures récurrentes qui l’ont à plusieurs reprises éloigné durablement de la scène. On se souvient ainsi de lui dans des œuvres et rôles aussi différents que le Danseur en brun dans Dances at a Gathering ou Other dances de Jerome Robbins, Djémil dans La Source de Jean-Guillaume Bart, Frollo dans Notre-Dame de Paris de Roland Petit, en superbe Lenski dans Onéguine de John Cranko, en bondissant et enthousiasmant Colas dans La Fille mal gardée de Frederick Ashton, en sensible Roméo et dans Roméo et Juliette de Rudolf Noureev… Josua Hoffalt a aussi participé au répertoire contemporain, en dansant les œuvres de Mats Ek, Jiří Kylián, Wayne McGregor ou Pina Bausch. Partenaire apprécié, il a formé de jolis couples de scène avec Dorothée Gilbert, Ludmila Pagliero ou Myriam Ould-Braham. Danseur français par excellence, sa dernière apparition fut ainsi dans le rôle de James dans La Sylphide de Pierre Lacotte, en juillet 2017. Il y dansait avec Ludmila Pagliero et ils avaient porté haut les couleurs et le style de l’école française, pour quelques représentations brillantes.
Impliqué dans la vie quotidienne de la troupe, Josua Hoffalt a été pendant un temps représentant du personnel. Il a aussi beaucoup travaillé avec le groupe 3e Étage fondé par Samuel Murez. C’est ainsi avec cette compagnie qu’il avait monté son premier spectacle, Récits du royaume des songes, en 2015.
Valérie
Blessure, réforme, affaire du sondage fuyard… un lien peut-être…
JM .B
[édité par la modération]. Bon vent Mr.Hoffalt, que l’avenir vous permette enfin de vous épanouir et de mener à bien vos projets.
Reding-hourcade
C etait un danseur magnifique, je me souvienswith emotion of his Lensky in J. Kranko’ Eugene oneguine.
I hope the best for him and his family