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La Dame aux camélias de John Neumeier par le Ballet de l’Opéra de Paris – Qui voir danser sur scène

Avec le léger Cendrillon à Bastille, le Ballet de l’Opéra de Paris donne un ton plus dramatique à son programme des Fêtes avec La Dame aux camélias de John Neumeier, à voir du 30 novembre au 3 janvier. Un classique du répertoire néo-classique, qui a permis à des Étoiles de l’Opéra de Paris d’y briller, notamment Agnès Letestu ou Isabelle Ciaravola qui y ont laissé des souvenirs indélébiles. Ce sont justement par ces distributions que ces séries de ce “tube” – la tout de même sixième reprise depuis douze ans à Paris – sont intéressantes, tant ce ballet est donné un peu partout dans le monde chaque saison. Et il faut le dire, les distributions de cette série laisse un goût assez mitigé. Les grandes interprètes dramatiques du moment de la compagnie – Dorothée Gilbert et Ludmila Pagliero – sont laissées de côté pour le rôle de Marguerite. Idem pour Armand, qui manque un peu de fortes personnalités (où est Hugo Marchand ?). Et La Dame aux camélias peut vite s’avérer longuet. Mais rien ne compte que la vérité sur scène ! Sans compter que l’oeuvre recèle de nombreux seconds rôles, avec des distributions pour le coup plutôt intéressantes. 

En raison des nombreux changements de distribution en cours, l’indication des seconds rôles n’est pas garantie, même si nous nous efforçons d’être le plus à jour possible.

 

La distribution expérimentée

Eleonora Abbagnato (Marguerite), Stéphane Bullion (Armand Duval), Sae Eun Park (Manon), Fabien Revillion (Des Grieux), Andrey Klemm (Monsieur Duval), Muriel Zusperreguy (Prudence), Paul Marque (Gaston Rieux), Bianca Scudamore (Olympia), Laurent Novis (Le Duc) et Adrien Bodet (Le Comte de N.) : le 30 novembre, les 5, 10 et 15 décembre. Avec Héloïse (Manon) et Marc Moreau (Des Grieux) : le 22 décembre. Avec Roxane Stojanov (Prudence), Antonio Conforti (Gaston Rieux) et Simon Valastrot (Le Comte de N.) : le 27 décembre. Avec Arthus Raveau (Des Grieux), Roxane Stojanov (Prudence), Antonio Conforti (Gaston Rieux) et Héloïse Bourdon (Olympia) : le 3 janvier.  

Eleonora Abbagnato et Stéphane Bullion sont aujourd’hui les plus expérimentés sur leur rôle respectifs, ils connaissent ce ballet sur le bout des doigts. Je ne suis pas forcément convaincue par le couple, mais les deux ont, chacun de leur côté, laissé de très forts souvenirs dans ce ballets. Ils en ont la dimension dramatique, à voir si l’alchimie prendra. Le reste de la distribution est très belle aussi, avec Sae Eun Park et Fabien Revillion en Manon et Des Grieux, qui ne sont pas des rôles si secondaires que ça, Muriel Zusperreguy qui connaît bien son rôle aussi. Un groupe homogène, bon connaisseur de l’oeuvre et des personnages, qui devrait proposer quelque chose de très cohérent. 

La Dame aux camélias de John Neumeier – Eleonora Abbagnato

La distribution Ça peut faire des étincelles

Léonore Baulac (Marguerite), Mathieu Ganio (Armand Duval), Ludmila Pagliero (Manon), Germain Louvet (Des Grieux), Yann Saïz (Monsieur Duval), Muriel Zusperreguy (Prudence), Paul Marque (Gaston Rieux), Laurent Novis (Le Duc) et Simon Valastrot (Le Comte de N.) : le 4 décembre. Avec Eve Grinsztajn (Manon) et Marc Moreau (Des Grieux) le 7 décembre, Sae Eun Park (Manon) le 12 décembre et Héloïse Bourdon (Manon) le 18 décembre. Avec Héloïe Bourdon (Manon), Marc Moreau (Des Grieux) et Axel Ibot (Gaston Rieux) : le 25 décembre. 

Depuis sa nomination d’Étoile il y a déjà deux ans, Léonore Baulac a eu un peu de mal à se faire à sa nouvelle position. Et si justement Marguerite était le rôle pour franchir le cap ? Du néo-classique où le jeu d’actrice compte beaucoup, c’est tout à fait le répertoire dans lequel brille la danseuse (on se souvient de sa Juliette). Reste-elle trop souvent dans le registre de la jeune fille en fleurs ? Marguerite peut justement l’aider à en sortir. D’autant que la danseuse a un avantage de taille : Mathieu Ganio en Armand Duval, excellent dans ce genre de rôle, partenaire attentif et personnalité qui galvanise. Et si Léonore Baulac/Mathieu Ganio devenait le nouveau couple incontournable de la compagnie ? Ce serait bien possible. Le reste de la distribution est également alléchant, entre Ludmila Pagliero ou Myriam Ould-Braham en Manon, Paul Marque en pleine lancée en Gaston Rieux ou le retour en scène de Yann Saïz. Bref, beaucoup de choses qui donne très envie de découvrir cette distribution. 

La Dame aux camélias de John Neumeier – Mathieu Ganio et Léonore Baulac en répétition

Les distributions À voir

Laura Hecquet (Marguerite), Florian Magnenet (Armand Duval), Ludmila Pagliero (Manon), Germain Louvet (Des Grieux), Andrey Klemm (Monsieur Duval), Sabrina Mallem (Prudence), Axel Magliano (Gaston Rieux), Naïs Duboscq (Olympia) et Adrien Bodet (Le Comte de N.) : les 8, 14, 16 et 21 décembre. 

Laura Hecquet rêve de danser Marguerite, elle a de belles qualités de tragédienne, tout porte à croire qu’elle proposera quelque chose de passionnant. Mais son partenaire, qui a la prestance du rôle, est toujours timide dans ce genre de personnage. Le reste de la distribution fait beaucoup appel à de jeunes talents, plutôt inexpérimentés. L’on retrouvera par contre avec plaisir Sabrina Mallem dans un rôle de premier plan. Une distribution qui semble un peu trop déséquilibrée. 

La Dame aux camélias de John Neumeier – Florian Magnenet et Laura Hecquet en répétition

Amandine Albisson (Marguerite), Audric Bezard (Armand Duval), Eve Grinsztajn (Manon), Fabien Revillion (Des Grieux), Yann Saïz (Monsieur Duval), Séverine Westermann (Prudence), Axel Ibot (Gaston Rieux), Charlotte Ranson (Olympia) et Adrien Bodet (Le Comte de N.) : 19, Avec Arthus Raveau( Des Grieux) et Adrien Couvez (Le Comte de N.) : les 22 (matinée) et 23 décembre. Avec Bianca Scudamore (Olympia) le 2 janvier.

Amandine Albisson sait y faire dans le répertoire néo-classique abstrait (ou même de princesse, elle aurait été très bien en Cendrillon). Mais en héroïne tragique ? En comédienne ? Sa Juliette ou sa Tatiana n’ont vraiment pas été encourageantes quand il s’agit de jouer le drame avec justesse. On retient plus ici les seconds rôles : Eve Grinsztajn ou Arthus Raveau de retour dans un rôle de premier plan, Bianca Scudamore enfin mise en avant.  

La Dame aux camélias de John Neumeier – Audric Bezard et Amandine Albisson en répétition

 

Et vous, quelle distribution allez-vous voir ? Laquelle vous tente le plus ?

 

Commentaires (8)

  • Chloé

    Ma distribution favorite est celle de Stéphane Bullion et Eleonora Abbagnato, j’apprécie particulièrement ces deux danseurs dans les ballets narratifs.
    Amandine Albisson ET Audric Bezard pourraient bien créer la surprise, j’attends avec impatience de les découvrir dans ces rôles.

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  • Mathieu Ganio est sans nul doute l’excellence de Garnier,auprès de lui-même Léonore Baulac ne peut que s’épanouir….

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  • Léa

    J’ai beaucoup, beaucoup de mal à croire à un partenariat tragique réussi entre Baulac et Ganio (danseur que j’adore par ailleurs, et tellement extraordinaire dans ce rôle…), mais j’espère me tromper !!
    Pour moi ce sera Hecquet/Magnenet. Ravie de voir Hecquet dans ce rôle, mais très sceptique pour son partenaire, en espérant, là aussi, avoir tort…
    Gilbert/Ganio ou Gilbert/Marchand, voilà qui aurait été merveilleux !! Mais c’est ainsi quand on regroupe tout le “classique” au même moment…

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    • FRANCOISE HERNANDEZ

      Bonjour,
      et bien nous avons vu la representation du 25/12 avec Léonore Baulac/Mathieu Ganio.
      Les solistes étaient magnifiques, mais le corps de ballet très en dessous, surtout dans le premier act.
      Heureusement pas suffisamment pour nous gâcher le plaisir.

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  • Elisabeth L

    Je sais qu’il n’est généralement pas à propos de s’exprimer sur des pré-générales… mais le partenariat Baulac / Ganio risque d’en surprendre plus d’un si les autres représentations se font au diapason de ce que j’ai pu voir jeudi dernier 😀

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  • Cha

    Personnellement, j’ai hâte de voir Stéphane Bullion et Eleonora Abbagnato. Qui sont les grands tragédiens de la compagnie.
    Et Audric Bezard, même si il a tellement peu de personnalité et de présence sur scène qu’il ne mérite pas d’être cité dans ce billet 🙂

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  • Sab

    Bonsoir,
    Je sors de la représentation du 7 dec 18. Enchantée par le couple Léonore Baulac/Mathieu Ganio. Un sans-faute avec une grande sensibilité. Léonore m’a émue. Un jeu juste. C’était parfait!
    Muriel Zusperreguy a été lumineuse. Quand elle était en scène on ne voyait qu’elle! Joli “petit” couple avec Paul Marque
    Grand plaisir d’avoir vu Héloïse, notre nouvelle première danseuse. Et tous les autres… Eve, Roxane, Bianca, Axel…

    Bref, encore un enchantement ce soir. merci à toute la troupe.

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  • Marie

    J’ai vu deux distributions. L. Baulac/M. ganio lors de la première . Très beaux et engagés mais l’ensemble était peut être un peu timide. Hier j’ai assisté à A. Albisson/A. Bezard c’était dingue d’intensité émotionnelle. L’alchimie entre eux était palpable…. 20 minutes d applaudissements. Le public était scotché à son fauteuil par la beauté la grâce et le tragique de ce ballet ! Tout le reste de la distribution était rendu transparent… Sauf la délicieuse S. Sun park

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